La vie sans Niang

"Un coup de massue pour l'équipe". C'est Pape Diouf lui-même qui le dit. Blessé samedi face à Nice, Mamadou Niang sera absent six semaines. Sur une tentative de retourné acrobatique, l'international sénégalais s'est heurté au défenseur Cédric Kanté. Résultat : une fracture du premier métatarse du pied droit qui place l'OM dans l'embarras avant deux rendez-vous importants pour l'avenir du club, face à l'Atletico Madrid puis Lyon. "On va essayer de traverser cette période-là aussi bien que nous le pourrons en voyant ensemble quelles solutions de rechange nous pouvons appliquer histoire de ne pas amoindrir l'équipe", a annoncé le président phocéen.

Les chiffres traduisent l'importance de Niang dans le rendement de l'OM. S'il n'est plus aussi flamboyant que la saison dernière, lorsqu'il avait terminé juste derrière Karim Benzema au classement des buteurs avec 18 réalisations, l'attaquant pèse lourd dans la balance. "L'OM avec ou sans Mamadou, c'est complètement différent" , avoue Lorik Cana. Cette saison, il a tout de même inscrit six buts en championnat (dont un penalty samedi) et trois en cinq rencontres de Ligue des Champions. L'ancien Messin est également le meilleur passeur du club avec 5 passes décisives en L1. Mais c'est surtout son incessante activité devant les défenses adverses qui marquera aux Marseillais.

Depuis le départ de Djibril Cissé, Marseille sait qu'il ne compte pas dans ses rangs d'autre joueur capable de dévorer les espaces comme le faisait Niang. "Nous n'avons aucun profil similaire pour jouer en pointe. Il allie puissance et vitesse. Il peut fixer la défense. Ce sera un gros problème", confirme Cana. Alors que l'on parlait déjà d'un défenseur central, le recrutement d'un attaquant supplémentaire est désormais d'actualité. Mais les dirigeants olympiens ne veulent pas agir dans la précipitation. "On ne peut aller plus vite que la musique. On va essayer comme c'était prévu de donner un peu plus de force à l'équipe et un plus grand équilibre. Cela peut passer par l'enrôlement d'un joueur. On va réfléchir à tout ça" , explique Pape Diouf.

Pour l'heure, Eric Gerets devra donc aborder les prochaines échéances avec les moyens du bord. Pas sûr que Mamadou Samassa soit illico titularisé. Si ses prestations à l'entraînement et en match, où il fait preuve d'engagement, ont partiellement rassuré l'entraîneur belge, l'ancien Manceau pèse encore insuffisamment sur les défenses adverses. Et son jeu, plutôt en pivot, diffère nettement de celui de Niang, tout en profondeur. Une alternative serait de replacer "Baky" Koné en pointe, lui qui évolue plus souvent sur les côtés, avec Valbuena, en progrès, à ses côtés. Ce qui pourrait conduire Gerets à relancer Ben Arfa en meneur de jeu dans un schéma en 4-4-2. L'absence de Niang pourrait également valoir plus de temps de jeu à Elliot Grandin. Pour Gerets, le casse-tête ne fait que commencer.