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La bête noire et blanche

Eurosport
ParEurosport

Publié 15/09/2009 à 00:00 GMT+2

Real, Barça, Milan, Manchester, Bayern, Inter... Tous ces grands clubs, et tant d'autres, ont subi un jour ou l'autre la loi d'un club français en Coupe d'Europe. Mais la Juventus Turin fait office d'exception. Jamais les Bianconeri n'ont été éliminés sur une confrontation directe.

PSG - Juventus en 1996

Crédit: AFP

PALMARES DE LA JUVENTUS
C1: 2 victoires (1985, 1996)
C2: 1 victoire: (1984)
C3: 3 victoires (1977, 1990, 1993)
LA JUVENTUS EN COUPE D'EUROPE
Matchés joués: 364
Victoires: 203
Nuls: 75
Défaites: 86
Buts marqués: 646
Buts encaissés: 312
LA JUVENTUS FACE AUX CLUBS FRANCAIS (1)
Matchés joués: 16
Victoires: 9
Nuls: 3
Défaites: 4
Buts marqués: 34
Buts encaissés: 16
(1) En comptant la double confrontation en Super Coupe d'Europe en 1996 face au PSG
. LE STADE FRANCAIS, L'OUBLIE
C'est un nom qui, aujourd'hui, évoque davantage le ballon ovale que le ballon rond. Le Stade Français est pourtant le premier club à avoir affronté la Juventus en Coupe d'Europe. C'était lors de la Coupe des Villes de Foire, l'ancêtre de la défunte Coupe UEFA, en 1964. Après une qualification face au Betis Séville au premier tour, le club parisien, où évolue un certain Georges Peyroche (lequel retrouvera les Turinois en tant qu'entraîneur du PSG près de 20 ans plus tard) amorce une longue série d'échecs face aux Piémontais (0-0, 0-1). La Juve n'est pas encore tout à fait un géant d'Europe, mais les clubs français, déjà, n'ont pas la clé.
. MARSEILLE, CRUCIFIE PAR BETTEGA
Nous sommes en 1971. L'OM vient de remporter son premier titre national depuis plus de 20 ans et découvre la Coupe des champions. Le président s'appelle Leclerc, pas Tapie. Les idoles n'ont pas encore pour nom Papin, Waddle ou Pelé, mais Skoblar, Magnusson ou Carnus. Dès le premier tour, l'OM doit se coltiner la Juve. Contraints de s'exiler loin du Vélodrome pour la première manche, les Phocéens l'emportent 1-0 à Gerland. Mais au retour, il ne faut qu'une mi-temps, la première, pour que la Juve inscrive trois buts, dont un doublé du jeune Roberto Bettega, lequel forme alors le duo d'attaque de la Juve avec un nommé Fabio Capello.
. BORDEAUX, MALGRE BATTISTON
Quand Bordeaux affronte la Juventus en demi-finale de la Coupe des champions 1985, les Girondins sont au sommet de leur art. Ils s'apprêtent à remporter un deuxième titre de champion de France consécutif et l'équipe d'Aimé Jacquet a atteint une maturité inédite pour un club français depuis les Verts 10 ans plus tôt. L'équipe n'a pas de point faible. Elle a tout: densité physique, aisance technique, expérience. Son milieu, avec Giresse, Tigana, Girard et Chalana, derrière le duo d'attaque Lacombe-Müller, fait des merveilles. Mais en face, la Juve constitue l'ultime défi. Et à l'aller, en ce 10 avril 1985, les Bordelais paraissent soudain tout petits. Tétanisés par l'enjeu et privés de ballons, ils cèdent une première fois à la demi-heure de jeu quand Boniek, servi par Platini, gagne son duel devant Dropsy. Puis, en l'espace de trois minutes, ils craquent. Briaschi (malgré une faute grossière que l'arbitre ne verra pas) et Platoche, le faux frère, marquent deux autres buts en trois minutes au coeur de la seconde période. "La Juve, c'est autre chose", titre L'Equipe le lendemain du match. Claude Bez et Aimé Jacquet vont se servir de ça pour motiver leurs troupes.
Deux semaines plus tard, Bordeaux a laissé ses complexes dans le vestiaire de Lescure. Les visages sont fermés. Une image symbolise cette détermination: en début de match, Giresse est victime d'une faute. Platini s'approche pour l'aider à se relever. Sans le regarder, Gigi repousse la main tendue de son compère chez les Bleus. Le ton est donné. Un premier but de Dieter Müller, d'une frappe en pivot dans la surface, offre un peu d'espoir aux supporters girondins. A 10 minutes de la fin, Patrick Battiston, deux ans après l'agression de Schumacher à Séville, s'inscrit à nouveau dans l'inconscient collectif du football français. Pour une image de joie, cette fois. A plus de 30 mètres, le défenseur français décoche une lourde frappe flottante du droit. Le ballon vient s'écraser sur le poteau gauche de Luciano Bodini avant de rentrer dans le but. A 2-0, ce n'est plus la même limonade. Pour la première fois, la Juve tangue sérieusement. Elle est même au bord de la rupture mais Tigana manque l'immanquable à bout portant quelques instants plus tard. Bordeaux ne saura jamais ce qu'une prolongation aurait donné...
. PARIS, LE SOUFFRE-DOULEUR
Des six clubs français que la Juventus a croisés dans son histoire européenne, un seul, le Paris-Saint-Germain, a affronté à plusieurs reprises les Piémontais. Les PSG-Juve forment presque un classique avec trois confrontations plus une autre en Super Coupe d'Europe. La théorie de la bête noire s'applique aux Parisiens mieux qu'à n'importe qui puisque, en huit matches, ils n'ont jamais réussi à battre la Juve. Bilan: deux nuls pour six défaites. C'est face à la Juve que Paris a connu sa première grande émotion européenne, ainsi que sa plus grande humiliation. A l'automne 1983, pour sa deuxième campagne consécutive en Coupe des Coupes, le PSG de Susic et Rocheteau fait vaciller les Bianconeri de Michel Platini en huitièmes de finale. A l'aller, au Parc, le match est magnifique, mais Paris paie cher son déficit d'expérience pour concéder le nul (2-2). Au retour, rien ne sera marqué. C'est aussi la dernière fois que Paris finira un match face à la Juve sans le perdre. Six ans plus tard, les retrouvailles sont sans saveur en Coupe UEFA. Paris a perdu l'insouciance de sa jeunesse européenne et le crépuscule des années 80 marque aussi la fin du règne de Francis Borelli à la tête du club. Face à la Juve, l'équipe de Tomislav Ivic ne fait guère le poids. Elle s'incline au Parc (0-1) puis au Stadio Communale (2-1). Sans gloire et sans regret, le PSG est éliminé.
En 1993, le contexte est radicalement différent. Le PSG, boosté économiquement par Canal +, s'invite dans la cour des grands. Après avoir sorti Naples, Anderlecht et le Real Madrid, tous trois vainqueurs de l'épreuve dans les dix années précédentes, Paris se hisse en demi-finales de la Coupe UEFA. La Juve ne lui fait pas peur. Au stade des Alpes, George Weah ouvre la marque après 25 minutes de jeu. Jamais le PSG n'a été en position favorable face aux Turinois. Mais Roberto Baggio sera son bourreau. Le meneur de jeu italien inscrit un doublé en seconde période, dont le coup-franc victorieux à l'ultime minute. Battus 2-1, les hommes d'Artur Jorge peuvent tout de même y croire. Mais au retour, l'arbitre oublie un penalty sur Weah avant que Baggio, encore lui, ne scelle le destin de cette demi-finale. Comme en 1989, Paris s'incline 1-0 chez lui et 2-1 en Italie. Il y a un monde entre ces deux duels, mais le résultat reste le même. La Juve a imposé son vice et son caractère. Lors de la Super Coupe d'Europe, en janvier 1997, elle imposera son réalisme et son talent. Lauréat de la Coupe des Coupes, le Paris-Saint-Germain affronte la Juve, victorieuse de la Ligue des champions. La fête va virer au cauchemar. Humilié comme jamais jusqu'alors dans son histoire européenne, le club de la capitale prend une véritable raclée: 6-1. Au retour, les Turinois passeront la deuxième couche (3-1). Paris, qui a tout de même sorti en l'espace de 25 ans des géants comme le Barça, le Real ou Liverpool, a trouvé sa bête noire. Et la Juve son porte-bonheur: chaque fois qu'elle a affronté Paris en Coupe d'Europe, elle a ensuite remporté l'épreuve.
. NANTES, BEAUCOUP TROP TENDRE
Le FC Nantes qui défie la Juventus au printemps 1996 n'est que l'ombre du flamboyant champion sacré un an plus tôt. Malheureusement pour Jean-Claude Suaudeau, il a perdu Patrice Loko et Christian Karembeu, qui ont quitté le club, mais il est également privé de Reynald Pedros, suspendu, alors que Nicolas Ouedec et Japhet N'Doram sont sur une demi-jambe. Après un parcours parfois besogneux mais toujours courageux, le FCNA a tout de même atteint les demi-finales de la Ligue des champions pour la première fois de son histoire. Tout le monde voit les Nantais tomber face à la Juve et tout le monde aura raison. Ils ne vont pourtant pas démériter. A l'aller, ils tiennent le 0-0 quand l'expulsion sévère de Bruno Carotti juste avant la pause change la donne. Vialli et Jugovic punissent les Jaunes après le repos et Nantes aborde sans illusion le retour à la Beaujoire. Menés deux fois au score, les Canaris sortent tout de même la tête haute en s'imposant 3-2 grâce à des buts de Decroix, N'Doram et Renou. Mais sans jamais avoir eu le sentiment de pouvoir perturber la Vielle Dame...
. MONACO, LA DERNIERE VICTIME
Monaco est la dernière victime en date de la Juventus Turin. L'ASM n'a pas davantage réussi là où tous les autres avaient échoué. Comme Nantes et Bordeaux, c'est au stade des demi-finales de la plus prestigieuse compétition continentale que le club de la Principauté croise la route des Bianconeri. Auréolé de sa qualification face à Manchester United, Monaco, porté par la jeunesse de Trezeguet et Henry, mais aussi par Barthez, Djetou ou Benarbia, rêve d'un nouvel exploit. A Turin, le réveil est difficile. Un hat-trick de Del Piero et un but de Zidane en toute fin de rencontre règlent quasiment le problème (4-1). A Louis II, Amoruso ouvre la marque. Deux buts de Leonard et Henry font flotter un fol espoir quand Monaco mène 2-1 en début de seconde période. Enthousiasme vite douché par Del Piero. Spehar offre un succès de prestige aux Monégasques (3-2), comme Nantes deux ans plus tôt. Mais l'ASM a manqué de maturité et de caractère sur l'ensemble des deux matches. Comme tous les clubs français face à la Juve...
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