Tout sauf De Bleeckere

La nomination de Frank De Bleeckere en tant qu'arbitre de la demi-finale retour de Ligue des Champions entre Barcelone et le Real Madrid n'a pas laissé les médias espagnols indifférents. "L'arbitre De Bleeckere est sur la liste noire de José Mourinho", écrit As, qui consacre une page entière à l'arbitre belge qui avait officié l'an passé lors de la demi-finale retour de Ligue des Champions entre le Barça et l'Inter. La rencontre avait notamment été marquée par l'expulsion du milieu nerazzurro Thiago Motta dès la 27e minute de jeu. Le quotidien sportif madrilène évoque aussi la rencontre entre le Real et le Milan AC, en octobre 2009, au cours de laquelle le Belge avait refusé un penalty à Karim Benzema et un but du Milanais Thiago Silva pour une faute sur Casillas.

A l'instar d'As, Marca rappelle que De Bleeckere faisait partie des cinq arbitres mentionnés par José Mourinho en conférence de presse à l'issue du match aller et reprend la déclaration du technicien portugais. "Pourquoi Ovrebo, Bussaca, De Bleeckere, Stark ?", avait dit l'entraineur du Real au moment de fustiger les décisions arbitrales du match aller. "Madrid n'a gagné qu'un seul de ses cinq matches où il a été arbitré par De Bleeckere", ajoute le quotidien sportif madrilène, qui dresse un bilan de tous les matches arbitrés par le Belge : plus de victoires et de penalties pour l'équipe évoluant à domicile, plus d'avertissements et d'expulsions pour celle qui joue à l'extérieur.

El Mundo Deportivo, quotidien pro-Barça, évoque aussi la nomination de De Bleeckere avec une analyse contraire à celle de Marca et As. "L'arbitre qui a été désigné est celui qui a porté préjudice au Barça face à l'Inter de Mou", lance le journal. Photos à l'appui, El Mundo Deportivo montre un penalty oublié sur Zlatan Ibrahimovic avec l'image du maillot déchiré de l'attaquant suédois qui jouait au Barça à l'époque, le coup de coude sur Sergio Busquets qui avait valu l'expulsion de Thiago Motta, et le but refusé en fin de match à Bojan Krkic pour une main de Yaya Touré. El Mundo Deportivo affirme que ce but aurait dû être accordé car Yaya avait les bras le long du corps. "Deux erreurs de De Bleeckere lors de Barça-Inter ont privé les Blaugrana de la finale de la Ligue des Champions 2010", insiste le quotidien. Reste à savoir qui de Mourinho ou du Barça se sentira lésé au terme du prochain Clasico.

Selon AS, José Mourinho, qui sera suspendu de banc va demander à s'installer dans une loge privée au Camp Nou pour le match retour de Ligue des champions. Le Portugais souhaite de la tranquillité et c'est pourquoi il ne sera pas dans les tribunes, juste derrière le banc des Merengue. Cette saison, Mou a déjà eu l'occasion de voir un match à l'écart (à Gijon). Mais il avait pu donner ses consignes à Aitor Karanka par téléphone portable. Au Camp Nou, ce ne sera pas possible ou alors en allant à l'encontre des règles de l'UEFA qui ne tolère pas qu'un entraîneur suspendu donne des indications pendant la rencontre.

"Moi ce Clasico m'évoque entre autres la personnalité des deux entraîneurs, Guardiola et Mourinho, qui sont des entraîneurs modernes. J'ai connu Guardiola joueur, au début de ma carrière on me comparait un peu à lui car j'étais milieu défensif quand j'étais plus jeune. Il était d'une élégance extraordinaire, sans aucun déchet. Il retraduit ça parfaitement dans son équipe aujourd'hui, même s'il n'est pas à la base du jeu de Barcelone, qui vient de Cruyff. Mourinho est plus un maître tacticien, il met sa patte dans toutes ses équipes. Entraîneurs modernes, ça veut dire qu'ils sont proches de leurs joueurs, joueurs dans l'âme. Si demain je suis entraîneur, je prends exemple sur les deux. Ce sont deux montres. Un entraîneur moderne, c'est très bon pédagogue. Et il laisse ses joueurs s'autogérer, il leur fait confiance. 'Vous êtes pros, je vous mets ça en place, vous bossez, c'est à vous', mais si quelqu'un se sent fatigué, il peut y avoir un dialogue car on est dans un rapport de confiance, pour aboutir à la décision la plus logique. Les entraîneurs d'une autre génération seront peut-être plus rigoureux mais on peut moins échanger avec eux, or l'échange fait partie foot moderne. Eux comme Deschamps, ils arrivent à créer ce respect mutuel, clef à mes yeux de la réussite entre un entraîneur et ses joueurs."

C'est en euros, selon une étude réalisée par Ticketbis.com et reprise par Marca, ce qu'un supporter a payé pour assister à la finale de la Coupe du Roi, il y a bientôt deux semaines. Personne à Mestalla n'a déboursé plus pour assister à la rencontre qui a sacré le Real Madrid. Mardi à Barcelone, le site internet qui achète et revend des billets pour des manifestations, un supporter aurait déjà déboursé 1 300 euros. Petit joueur...