"Dur jusqu'au bout"

Rémi Garde le savait avant le match retour à Kazan, son équipe encaisse un but à chaque match officiel disputé cette saison, "un constat pas spécialement encourageant". Ce déplacement en Russie n'a pas dérogé à la règle. Et une nouvelle fois, l'Olympique Lyonnais a concédé l'ouverture du score. La défense lyonnaise est toutefois apparue rassurante durant une heure, avec un bloc équipe solide pour mettre en échec les Russes. L'entraîneur rhodanien s'attendait à une telle bataille tactique face à un 5-3-2. "Je redoutais surtout leur système de jeu, en essayant de faire abstraction du contexte. On a décidé de jouer bas pour bloquer leurs joueurs de couloir. Les joueurs ont appliqué les consignes qu'on avait préparées. Globalement, on a contrecarré leurs plans, même si cela a été difficile à la fin". Après l'heure de jeu, Lyon a effectivement tremblé.

Porté par son public, Kazan a accéléré et marqué durant son temps fort (77e). La formation française a été plongée dans le doute durant dix minutes. Mais Bakary Koné, joueur de National la saison dernière, a inscrit le but synonyme de libération (87e). Hugo Lloris a lui aussi pris une part importante dans cette qualification en étant encore décisif sur sa ligne. "On a le résultat souhaité, c'est le plus important. Cela a été dur jusqu'au bout, concède le portier de l'OL. On savait que ce match conditionnait notre saison, c'est important pour le club mais aussi pour les joueurs. On vient à Lyon pour jouer ce type de compétition". C'est désormais le cas sur les douze dernières saisons. Au grand bonheur de Jean-Michel Aulas qui n'a pas manqué de le rappeler : "Lyon entre dans les trois ou quatre clubs qui ont 12 qualifications en Ligue des Champions."

Si Lyon a tremblé mercredi, c'est en manquant des occasions très franches. Des tournants moins bien négociés qu'au match aller. Bafetimbi Gomis (58e) et Lisandro (67e) n'ont pas eu d'efficacité cette fois, Bastos touchant la barre (86e). "On a eu des situations qui auraient pu nous faciliter la tâche", confirme Lloris. L'avantage pris à Gerland était toutefois suffisant pour se hisser en phase de poule. Rémi Garde est forcément "soulagé, content pour les joueurs surtout".

Pour le club, cela représente aussi un gain financier de 20 millions d'euros. Précieux en ces temps de disette. "Un match à 20 millions d'euros ? C'est un raccourci. Cela dépend de la suite, si l'on est éliminé en phase de poules, ou que l'on aille en finale de la Ligue Europe. Cela peut effectivement monter 20 millions", précise Jean-Michel Aulas. De quoi recruter d'ici la fin du mercato ? "On savoure déjà sportivement", tempère le technicien rhodanien. Lyon pourrait toutefois n'en profiter que peu de temps, avec le tirage au sort qui s'annonce jeudi. L'OL sera dans le deuxième chapeau et pourrait par exemple avoir au menu le FC Barcelone, Manchester City et Dortmund.