Koscielny, bonne passe

Il est rare de voir un défenseur couvert d'éloges quand son équipe a encaissé trois buts. Laurent Koscielny n'aurait sûrement pas connu ce paradoxe si sa formation n'en avait pas inscrit cinq dans le même temps. Dans l'ombre de la prestation de Robin van Persie, auteur d'un triplé lors de cette éclatante victoire d'Arsenal sur la pelouse de Chelsea samedi (3-5), celle du défenseur français a aussi été soulignée. Avec pas moins de huit interceptions à la clé, l'international tricolore a accompli sa mission en muselant Fernando Torres à Stamford Bridge. Il a ainsi confirmé son regain de forme depuis quelques matches.

Koscielny n'avait pas échappé aux critiques qui se sont abattues sur la défense des Gunners depuis le début de la saison. L'orage passée, l'ancien Lorientais commence à trouver son rythme en même temps que son club sort après une période très délicate. Arsène Wenger avait déjà souligné l'impact positif de son défenseur lors du succès acquis à Marseille il y a deux semaines en Ligue des Champions (0-1). "C'est probablement l'homme du match. On a vu ce qu'on souhaite voir de Laurent : il a commandé la défense avec autorité", avait-il dit dans les couloirs du Vélodrome. Après la rencontre face à Chelsea, le manager londonien est allé encore plus loin. "Il a été fantastique. C'était le seul élément fort de notre défense en première période, a-t-il déclaré après la rencontre. C'est un très bon défenseur. La semaine dernière il a aussi été très fort. Même si, de taille, il n'est pas impressionnant, il est rapide, vif et lit très bien le jeu ".

Ces qualités, l'ex-Tourangeau a su en tirer le maximum pour s'affirmer en Premier League, où il est arrivé au début de la saison passée. Les choses n'ont pas été simples pour Koscielny depuis qu'il est en Angleterre. Les longues et récurrentes absences de Thomas Vermaelen ont contraint Wenger à lui donner rapidement des responsabilités importantes. Le défenseur tricolore avait fait preuve d'une grande faculté d'adaptation au sein d'une nouvelle équipe et d'un nouveau championnat l'an passé. C'est encore le cas cette saison. Koscielny a dû trouver rapidement des automatismes avec un nouveau partenaire, Per Mertesacker, au plus fort de la tempête traversée par Arsenal. La paire commence à trouver ses marques. "Ça va de mieux en mieux avec Per. C'est un joueur très expérimenté, il connait les exigences du très haut niveau. La Premier League est différente, il faut un temps d'adaptation. Il deviendra bientôt un élément clé de l'équipe", prédit le Français.

Le natif de Tulle aura particulièrement à coeur de confirmer sa montée en puissance face à Marseille. Déjà parce qu'une victoire à l'Emirates rapprocherait considérablement les Gunners d'une qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Mais aussi pour se rappeler aux bons souvenirs de Laurent Blanc. Le sélectionneur français communiquera jeudi sa liste pour les matches de l'équipe de France face aux Etats-Unis (11 novembre) et à la Belgique (15 novembre) au Stade de France. Si l'absence de Philippe Mexès, opéré d'une blessure à un doigt lundi, se confirmait, Koscielny deviendrait un candidat potentiel pour une place de titulaire en défense centrale chez les Bleus. Jusqu'ici, le défenseur d'Arsenal a fait régulièrement partie du groupe de Blanc, mais il attend encore de connaître sa première sélection. Une bonne prestation face à l'OM pourrait le rapprocher de cet objectif.