PSG et MHSC, l'autre monde

"René Girard a la seule expérience de Ligue des champions dans notre équipe. Il l’a jouée avec Bordeaux il y a quelque temps." La boutade est signée Laurent Nicollin. Au-delà du bon mot du président délégué du MHSC, une réalité : Montpellier entre ce mardi dans un monde inconnu. Celui réservé aux clubs fortunés. Le MHSC, qui reçoit Arsenal ce mardi (20h45), fait forcément tâche dans la cour des nantis. Nouveau riche, le PSG, qui affronte le Dynamo Kiev (20h45), rejoint logiquement l'espace VIP des compétitions européennes. Avec des moyens colossaux et des stars internationales.

Mais niveau expérience, Paris n'est pas finalement pas si éloigné de Montpellier. Le Parc des Princes n'a plus connu la C1 depuis la fin 2004. Montpelliérains et Parisiens entament donc leur campagne européenne avec un vrai déficit de vécu. Champion de France l'an dernier, le MHSC a vu, en 2011-12, avec Lille que dominer la France n'offre aucune garantie en Europe. Renfloué par les millions de QSI, Paris a constaté, l’an passé, avec Manchester City que l'argent ne suffit pas toujours en Ligue des champions, une compétition sur laquelle lorgne pourtant avec appétit les dirigeants qatari.

"Quand City a été sorti au premier tour l'année dernière, ça ne voulait pas dire que ce n'était pas une bonne équipe. Il leur manquait simplement l'expérience de cette compétition", constate justement un Zlatan Ibrahimovic qui, avec 86 matches et 28 buts (troisième meilleur total derrière Messi et Ronaldo) au compteur en C1, possède une certaine légitimité en Ligue des champions. Le Suédois n'est pas une exception : Thiago Silva, Thiago Motta, Maxwell ou encore Alex sont des habitués de la compétition. Mais près de la moitié du onze la découvrira.

Or Paris compte bien se hisser en huitième au sein d’un groupe abordable (Porto, Dynamo Kiev, Dinamo Zagreb) même si le discours reste prudent et mesuré face au passé récent du club en Coupe d’Europe. En face, le Dynamo Kiev n'avait plus connu la phase de poules depuis 2010, éliminé en barrages deux années de suite, mais a disputé 30 matches depuis 2004 et la disparition du PSG en C1 sans jamais réussir à se qualifier pour les huitièmes. Les Ukrainiens n'en restent pas moins de coriaces adversaires, eux qui avaient sorti le PSG en quart de finale de la Ligue Europa en 2009. 

Pour Montpellier, l'affaire sera plus corsée encore. Non seulement, Arsenal est la troisième équipe la plus expérimentée du plateau (quinzième campagne consécutive, seuls MU et le Real ont fait mieux) et les Gunners restent la bête noire des clubs français. Ils n'ont jamais perdu dans l'Hexagone (5 victoires et quatre nuls), c'est dire la tâche qui attend un club où seuls Mounier, Hilton et Bocaly ont déjà disputé une rencontre de C1.

Un baptême corsé mais Montpellier veut garder ses ambitions sans brûler les étapes. "Finir dans les trois premiers", espère Laurent Nicollin et faire déjà mieux que Lille l'an passé. Contrairement à l'inexpérience en Europe, le début de saison cauchemardesque en Ligue 1 (trois défaites en cinq matches) ne trouvera pas forcément un prolongement en Ligue des champions. "On sera bons en Ligue des champions. Ils ont tellement peur de passer pour des comiques qu'ils seront bons", avait promis avant la trêve internationale Louis Nicollin. Mais le  MHSC signe la pire entame d'exercice pour un champion en titre depuis Nantes en 2001. Les Canaris avaient plutôt briller en Ligue des Champions en franchissant la première phase de poule. Pour Montpellier, il n’y a pas de fatalité.