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PSG: Les joueurs avouent se donner davantage en Ligue des champions qu'en Ligue 1

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ParEurosport

Mis à jour 05/12/2012 à 15:25 GMT+1

Très décevant en L1, le PSG a livré un match plein mardi soir contre le FC Porto. Plusieurs joueurs l’admettent clairement, la Ligue des champions les métamorphose et les motive davantage que la Ligue 1.

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La victoire a parfois des vertus inattendues. Elle est libératrice, bien sûr. Pour le moral des joueurs mais, aussi, visiblement, pour leur parole. Mercredi soir, dans les entrailles du Parc des Princes, après un succès si important pour un groupe soumis à une forte tension ces dernières semaines,  plusieurs de ses membres ont admis tout fort ce que beaucoup d’observateurs pressentaient tout bas. Oui, la Ligue des champions inspire davantage le PSG que la Ligue 1. Oui, le degré d’engagement, d’envie et, le mot est lâché, de "motivation", est supérieur en milieu de semaine sur la scène européenne, que les week-ends hexagonaux, à Paris ou en Province.
Capitaine et buteur face au FC Porto, Thiago Silva ne prend pas de raccourci. "Je vais être honnête avec vous, lance le défenseur brésilien, on se concentre beaucoup plus pour les matches de Ligue des champions. Ce n'est pas bien mais on se donne plus en Ligue des champions." Presque un aveu de petit garçon pris la main dans le pot de confiture. "On est beaucoup plus concentrés quand on a des gros en face de nous que quand on a des équipes de L1", ajoute-t-il, rejoint dans son analyse par Javier Pastore. "Bien sûr, la Ligue des champions donne beaucoup plus de motivation", souligne l’Argentin, sans doute auteur de son meilleur depuis le mois de septembre contre... Kiev. En C1, déjà. Comme un symbole.
Al-Khelaifi : "J’ai aimé lefighting spirit de l'équipe"
Sans contredire ses camarades, Salvatore Sirigu ajoute une composante tactique à cette donnée psychologique. "Peut-être qu'aujourd'hui il y avait une motivation différente, avance le gardien de but italien. Mais c'est aussi la Ligue des champions qui veut ça, avec en face des équipes qui peuvent jouer. En L1, il y a des équipes très serrées et qui laissent peu d'espaces." Il n’en reste pas moins qu’en termes d’engagement et d’intensité, le PSG a rarement laissé une telle impression. Le contraste avec le match à Nice, quatre jours plus tôt, n’en était que plus saisissant. "Je suis content pas seulement parce que nous avons gagné, mais aussi pour la façon dont nous avons joué, j'ai aimé le fighting spirit de l'équipe", a d’ailleurs insisté le président Nasser El-Khelaifi, sorti de son silence après la victoire contre Porto.
Chez les joueurs, le constat est pleinement assumé, ce qui laisse penser qu’il s’agit plus qu’un acte manqué. C’est dans une certaine mesure compréhensible, à défaut d’être excusable. La conquête européenne est au centre du projet QSI. Les investissements massifs de l’actionnaire qatarien visent à faire du PSG, à terme, un club majeur en Europe. Et si un Silva, un Ibrahimovic ou un Lavezzi ont signé à Paris cet été, c’est avec, dans un coin de la tête, d’amener le PSG au sommet de l’Europe. Avec le désir de se frotter au gratin européen, pas au menu fretin français. Mais cette vision des choses a ses limites et le PSG est en train de les toucher en cet automne où il glisse dangereusement en L1 après trois défaites en cinq matches et un handicap désormais chiffré à cinq points sur le leader lyonnais. Vouloir mettre la charrue européenne avant les bœufs hexagonaux serait une erreur majeure. Une tentation contre laquelle les Parisiens doivent impérativement lutter.
Festin et pain quotidien
Carlo Ancelotti, comme s’il voulait répondre à ses joueurs, a rappelé que la Ligue 1 ne devait surtout pas être bradée. "Pour nous la qualification était un objectif très important et peut-être que les joueurs étaient plus focalisés là-dessus", note le technicien italien, bien conscient du phénomène  "équipe aux deux visages". "Mais il faut changer cela, prévient-t-il. Etre cinq points derrière Lyon en L1, ce n'est pas bien. Il y a du temps pour le championnat, la Ligue des champions ne reviendra qu'en février. Ce que je veux, c'est voir des joueurs professionnels, sérieux, qui travaillent pour l'équipe."
Etrange paradoxe donc que celui auquel semble soumis Paris. Comme si, à tort ou à raison, cette équipe se sentait davantage taillée pour les joutes en eurovision. Pourtant… Un festin de temps en temps, c’est bien. Mais ça ne fait pas un programme de nutrition équilibré. C’est en apprenant à manger son pain quotidien, et à s’en satisfaire, que le PSG grandira. Sa tranquillité est à ce prix. Samedi soir, avec Evian Thonon-Gaillard au programme, Paris pourra difficilement être plus éloigné de ses rêves de grandeur européens. Loin, très loin d’un possible huitième de finale contre Arsenal, le Milan ou le Real. Paris ne devra pas oublier que son rendez-vous le plus important du dernier mois de l’année ne se situe pas le 20 décembre, date du tirage au sort des huitièmes de finale de la C1. Mais bien samedi contre Evian, à Valenciennes ou à Brest. Au milieu de tout ça, il y aura Lyon, au Parc. Sur le papier, le match le plus dur d’ici la trêve, avec un petit parfum européen. Gare aux apparences, quand même...
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