Valence s'est oublié tactiquement face au PSG

On ne peut pas douter de la volonté de bien faire du Valence CF. Mais le club espagnol, battu par le Paris Saint-Germain à Mestalla (1-2), est complètement passé à côté de sa rencontre face aux Parisiens, mardi soir. En panne d'inspiration dans le camp adverse, entêtés et impuissants dans la zone de vérité, les hommes d'Ernesto Valverde ont été méconnaissables et très fiables défensivement. Tour d'horizon des points qui n'ont pas marché.

Ernesto Valverde avait quelque peu surpris son monde avec un onze de départ très offensif pour affronter ce PSG version europe. Là a été la première erreur du technicien espagnol qui a eu les yeux plus gros que le ventre. Son erreur la plus marquante a été de titulariser Daniel Parejo en tant que milieu défensif pour épauler Tino Costa. Les deux hommes, tous les deux relayeurs, n'ont pas apporté l'équilibre attendu dans l'entrejeu et les similitudes avec la déroute subie face au Real Madrid (0-5), le 20 janvier dernier, reviennent dans les esprits. "Le PSG ressemble plus au Real Madrid qu'au FC Barcelone", précisait d'ailleurs le technicien de Valence en conférence de presse d'avant-match. Face aux Madrilènes, la paire Gago-Tino Costa avait complètement sombré défensivement face aux contre-attaques des hommes de Mourinho. Le même scénario s'est reproduit face à un PSG qui a parfaitement pris le club espagnol dans sa toile. Avant de le piquer là où ça fait mal.

L'absence de David Albelda, seul milieu défensif de métier, a certainement manqué dans la déconstruction du jeu parisien. Fourbe et toujours dans les mauvais coups, l'expérience du "Capitan" a certainement manqué au onze valencien, dépassé, et incapable de presser correctement le porteur du ballon. L'autre erreur de Valverde a été de positionner Jonas Goncalves sur le côté gauche. Le Brésilien, peu habitué au poste, n'a jamais pu se montrer dangereux offensivement et n'a pas vraiment aidé défensivement vu le match stratosphérique de Lucas sur son côté droit. En seconde période, le très sérieux Canales et la sortie du Brésiien ont redonné un peu d'aplomb au côté gauche du VCF.

Le secteur défensif de Valence inquiète toujours autant. La défaite face au PSG a certainement rappelé au club espagnol que ses limites actuelles sont probablement dues aux énormes lacunes de son arrière-garde. Le jeu en contre des Parisiens a tué l'équipe espagnole qui s'est entêtée à prendre la possession de balle à son compte alors qu'elle avait tenu en respect le FC Barcelone (1-1) en faisant tout l'inverse. Ernesto Valverde l'a tout de suite reconnu. "Nous avons pris trop de risques. Le Paris Saint-Germain nous a laissé l'initiative du jeu. Nous avons trop joués dans l'axe (...) Ils ont été très forts. Chaque contre était très dangereux et la vérité est sûrement que nous avons été trop naïfs en première période".

Comme annoncé avant le coup d'envoi, la bataille des couloirs s'est révélée être un axe majeur de la rencontre. A ce petit jeu, le PSG avec un Pastore et un Lucas de gala, a souvent pris de court son adversaire, Guardado et Joao Pereira en tête. Les deux latéraux de Valence, un peu trop offensifs et imprécis, ont clairement déséquilibré le bloc-équipe qui marchait sur un fil. Les multiples combinaisons, à deux ou trois éléments, des ailiers parisiens, à l'entrée de la surface, ont rappelé aux Espagnols que le déficit de marquage était fatal à ce niveau. L'autre handicap du club espagnol a été Vicente Guaita. Pourtant excellent à l'accoutumé, le portier ché, dans le viseur du FC Barcelone pour remplacer Victor Valdès, était une soirée "sans", en tous cas en première période. Malgré tout, le but d'Adil Rami dans les arrêts de jeu, laisse le club espagnol en vie. "Passer sera compliqué, mais il reste un match à jouer et nous devrons essayer", a précisé un Ernesto Valverde que l'on a connu meilleur tacticien que ça.