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Après Galatasaray - Chelsea (1-1), notre antisèche : Si, Chelsea a bien un attaquant et c’est Torres

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 27/02/2014 à 00:54 GMT+1

A Istanbul, José Mourinho n’a pas aligné Samuel Eto’o mais Fernando Torres. Et l’Espagnol a montré qu’il y avait bien un bon attaquant à Chelsea. Notre antisèche.

Fernando Torres avec Chelsea

Crédit: Panoramic

Le jeu : Sans Torres, Chelsea n’existe plus

Dire que ce match nul (1-1) ne restera pas dans les annales du football est loin d’être exagéré. Pendant une grosse heure, jusqu’à l’égalisation de Chedjou (64e), les deux équipes ont rivalisé de maladresses techniques, sur une pelouse qui n’avait - il est vrai - rien à envier à celles des terrains de Ligue 1. Regroupés derrière à la suite du but de Fernando Torres (0-1, 9e), les joueurs de José Mourinho ont montré que leur performance à Arsenal (0-0) en Premier League n’avait rien d’une exception.
Si les Blues ont longtemps fait illusion, c’est notamment en raison du match réalisé par Fernando Torres qui a régulièrement permis aux Londoniens de remonter le ballon et éviter de trop subir en exerçant un pressing important sur les premiers relanceurs turcs. Solide défensivement, Chelsea n’a jamais réussi à développer son jeu, les rares occasions des joueurs de Mourinho venant de tentatives d’El Ninõ. A sa sortie, les Anglais ont coulé, autant collectivement qu’individuellement. Sans solution, sans appui devant en raison de la rentrée transparente de Samuel Eto’o, Chelsea s’en est remis à un milieu de terrain très dur, commettant de nombreuses fautes (18 pour 3 cartons jaunes) pour stopper les actions turques.
Côté Galatasaray, on pourra regretter la première demi-heure. En difficulté pour se créer des occasions jusque-là, les Turcs ont affiché ensuite un autre visage, bien aidés par le changement de joueur et de système effectué par Roberto Mancini à la 31e minute (sortie de Hajrovic pour Kurtulus, passage en 4-3-3). Plus agressifs dans les duels, les Turcs ont très vite pris le contrôle du ballon (61% de possession en première période, 58% en tout), mais ont mis une petite heure pour comprendre que la solution passait pour eux par l’utilisation des côtés et notamment du côté gauche de la défense de Chelsea. L’égalisation de Chedjou a libéré les joueurs de Roberto Mancini qui ont, en fin de partie, retrouvé leur automatismes, notamment après la sortie de Torres.
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Didier Drogba during Galatasaray's match with Chelsea (Reuters)

Crédit: Eurosport

Les joueurs : Torres répond à Mourinho, la gauche de Galatasaray fait mal

"Nous n’avons pas d’attaquant". Voilà ce que déclarait, il y a encore deux jours, José Mourinho au micro de Canal +. Une sortie médiatique qui n’a visiblement pas plu à Fernando Torres dont la performance ce mercredi devrait sans doute faire réfléchir le Portugais. En concurrence cette saison avec Samuel Eto’o, l’Espagnol a montré à Istanbul qu’il était loin d’être fini. Buteur dès la 9e minute de jeu, l’attaquant des Blues a constamment pesé sur la défense stambouliote et a été omniprésent dans les rares occasions des Londoniens. C’est lui qui s’est procuré les deux seules autres occasions des Anglais (52e, 66e) et sa sortie à la 69e minute a totalement déstabilisé Chelsea, Eto’o faisant preuve ensuite d’une transparence incroyable (à peine six ballons touchés) et surtout d’une nonchalance défensive assez inquiétante.  Précieux en première période, Lampard a ensuite coulé petit à petit, à l’image des trois joueurs offensifs de Chelsea (Hazard, Willian et Schürrle). Heureusement pour Chelsea, la bonne tenue de la défense centrale Terry-Cahill a permis aux Blues de revenir de Turquie avec un précieux match nul.
Côté Galatasaray, la complémentarité côté gauche entre le latéral brésilien Telles et le milieu offensif Wesley Sneijder a posé des problèmes à Chelsea. Les rentrées récurrentes dans l’axe du défenseur lui ont permis de souvent frapper, même si Cech s’est à chaque fois interposé (39e, 75e). Plus mobile qu’à son habitude, le Hollandais a lui beaucoup changé le jeu, souvent avec justesse et c’est lui qui a distillé le corner sur l’égalisation de Chedjou (64e). Sifflé toute la rencontre, Eboué a en  revanche connu de grosses difficultés, souvent pris dans son dos par les appels de Torres. Durs à trouver, Drogba et Yilmaz n’ont pas non plus eu l’impact habituel.
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Hakan Balta - Fernando Torres / Galatasaray - Chelsea

Crédit: Reuters

La stat : 1

Le 12 décembre dernier, Roberto Soldado réalisait un triplé (7e, 16e, 70e s.p) à White Hart Lane avec Tottenham contre l’Anji Makhatchkala, lors de la dernière journée de la phase de poules de la Ligue Europa. Depuis, aucun club anglais n’avait marqué sur la scène européenne, malgré les rencontres de Manchester City, Manchester United et Arsenal. Heureusement, pour les équipes britanniques, Fernando Torres a mis fin à la disette ce mercredi soir.

Le tweet qui nous a fait sourire :

Si la rencontre entre Galatasaray et Chelsea est la seule à ne pas avoir eu de vainqueur, dans tous les autres matchs, le quart de finaliste semble fortement se dessiner. Voir très fortement pour certains.

Le tournant qui n’a pas eu lieu : Torres manque le doublé

Si le match avait déjà changé d’âme à cet instant et si Chelsea était d’ores et déjà en énormes difficultés pour tenir le ballon et ressortir proprement de sa moitié de terrain, Fernando Torres aurait pu mettre les Blues à l’abri en début de seconde mi-temps. Attentif à la récupération de balle d’Eden Hazard, l’Espagnol a effectué un appel de balle parfait entre les deux défenseurs centraux turcs avant de déclencher une frappe soudaine. Mais le gardien stambouliote Muslera a sorti la tentative de l’attaquant des Blues (52e). En marquant, Torres aurait fait du bien à Chelsea, qui a encaissé l’égalisation douze minutes plus tard (64e).
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2013/14 Galatasaray-Chelsea Torres - AFP

Crédit: AFP

La question : Chelsea a-t-il un attaquant de niveau européen ?

On se gardera bien de faire des généralités mais à la vue de la performance d’ensemble de Fernando Torres ce mercredi soir, Chelsea n’a pas vraiment à s’inquiéter pour la suite de la compétition. L’Espagnol a repris avec un grand sang-froid le centre en retrait d’Azpilicueta pour ouvrir le score  (9e, 0-1), une action qui a symbolisé l’application et la justesse dans le jeu de l’ancien de Liverpool à Istanbul. S’il s’est créé deux occasions tout seul qu’il n’a pas pu(su) concrétiser, El Ninõ a montré que le choix de José Mourinho de l’aligner était le bon. Efficace dos au but, intéressant dans sa conservation de balle, précieux pour permettre un bloc londonien de remonter, Fernando Torres a démontré ce mercredi toute sa panoplie d’attaquant complet, sans doute celui qui se fond le mieux dans le système de Chelsea mais aussi le seul qui ait (encore) vraiment le niveau européen.
Car, la rentrée de Samuel Eto’o ce mercredi a rappelé ô combien les jambes du Camerounais n’étaient plus celles qui lui permettaient de jouer latéral gauche contre le FC Barcelone en demi-finale en 2010 avec l’Inter Milan. José Mourinho a bien tenté de l’y remettre face à Galatasaray alors que les Blues subissaient mais Eto’o a surtout brillé par son absence et son incapacité à faire les allers-retours. Tout le contraire en soi d’un Fernando Torres très mobile et dont le pressing sur le premier relanceur turc a longtemps gêné le milieu de terrain stambouliote. Si sa sortie a correspondu au renouveau des joueurs de Galatasaray, ce n’est pas pour rien. Ce mercredi, Torres a marqué, Torres a défendu, Torres a beaucoup proposé. Une réponse efficace au "Special One" qui se plaignait il y a  deux jours de "ne pas avoir d’attaquant". Si Monsieur Mourinho, vous en avez un : il s’appelle Fernando Torres.
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