Arsenal - Borussia Dortmund : Les justes milieux

"Ça va donner un match tourné vers l'avant et techniquement de très, très haut niveau." Arsène Wenger est idéalement placé pour l'annoncer : mardi, à l'Emirates Stadium, il doit y avoir du jeu. Parce que c'est dans l'ADN d'Arsenal, rayonnant en ce début de saison ; parce que le visiteur d'un soir, le Borussia Dortmund, ne va pas manquer au rendez-vous par excès de timidité. Gunners-Borussen, même combat ? Leurs qualités, communes, sont connues. Elles tournent notamment autour de l'excellence de leurs milieux offensifs. Mesut Özil, Santi Cazorla, Jack Wilshere d'un côté. Marco Reus, Henrikh Mkhitaryan, Pierre-Emerick Aubameyang de l'autre. Technique, percussion et intelligence à tous les étages. Mais sur un terrain, ça donne deux styles bien différents.

Finaliste surprise de la dernière Ligue des champions, le Borussia a déjà imposé à l'Europe la vitesse de son jeu. Pressing haut pour une récupération rapide du ballon et projection vers l'avant fulgurante. Si bien que malgré leurs facilités évidentes balle au pied, les joueurs de Jurgen Klopp n'ont pas plus de 46% de possession sur les deux premières journées de Ligue des champions, avec un taux famélique de 66% de passes réussies. Les difficultés du premier match, à Naples (défaite 2-1) n'arrangent pas ces statistiques, mais il n'y a là rien de surprenant. Au printemps dernier déjà, Dortmund était la seule formation du dernier carré avec moins de 50% de possession du ballon.

Cet été, dans les rangs du Borussia, Mario Götze a laissé la place à Henrikh Mkhitaryan. Mais le buteur arménien, placé dans un rôle d'organisateur, n'a pas révolutionné le jeu allemand, toujours marqué par la même volonté de jouer vite, très vite, trop vite pour les défenses adverses (notamment celle de l'OM au début du mois). "On préfère frapper cinq fois sur la barre que rester quatre fois devant la surface sans frapper au but", a déjà expliqué Jurgen Klopp, ravi de pouvoir compter dans cette zone du terrain sur un joueur doté d'un véritable instinct de buteur, là où Götze faisait la différence par la passe. "Henrikh me fait beaucoup penser à Shinji (Kagawa)", poursuit Klopp.

À Arsenal, l'arrivée de Mesut Özil représente un changement majeur… en permettant à Arsène Wenger d'aller au bout de ses idées. "Mesut est le joueur qui manquait à cette équipe, a souligné Jurgen Klopp lundi en conférence de presse. Arsenal joue le football d'Arsène Wenger et j'aime ça. En tant que passionné de football, c'est le plus beau style de football que tu puisses voir." Organisateur de génie, Mesut Özil dicte un tempo plus posé que celui du Borussia (ou du Real Madrid la saison passée). Une réalité qui découle des préceptes de Wenger mais aussi des indisponibilités du moment. Privé sur blessure de ses pistons Walcott et Podolski, l'entraîneur des Gunners a associé samedi, contre Norwich, Özil, Cazorla et Wilshere pour la première fois de la saison. Résultat : un jeu léché et beaucoup de spectacle. Et une nette victoire (4-1).