Arsenal - Marseille : L'OM découvre le vrai Thauvin

On a retrouvé Florian Thauvin. Le vrai. Celui qui cassait la baraque avec Bastia la saison passée et qui avait inscrit un superbe but à Mandanda sur la pelouse du Vélodrome. Enfin. Deux mois après son arrivée rocambolesque, Thauvin marque, offre des ballons de but, donne du bonheur aux supporters, leur rappelle que le football est aussi spectaculaire. Bref, on a découvert Thauvin, joueur de football.

"Il a de plus en plus de poids, note notre analyste Fabrice Celeschi. C'est un joueur comme il y en a peu, qui est capable, une fois qu'il a pris le ballon, de percuter et de mettre les défenseurs en difficultés. En un contre un, il est vraiment exceptionnel, mais ça, on le savait déjà. Ce qui est un peu plus surprenant, c'est que c'est un joueur qui est présent dans la surface, et qui est capable de marquer des buts, beaucoup de buts. Il pourrait même jouer comme second attaquant." À l'aise côté droit, lui le gaucher, Thauvin peut revenir sur son pied fort pour repiquer dans l'axe, trouer les défenses, faire parler sa frappe lourde, donner le ballon dans les intervalles, être un joueur décisif en somme.

Un profil qui rappelle à certains celui de Franck Ribéry, fraichement débarqué de Galatasaray à l'été 2005. Sa percussion, sa facilité à éliminer et l'insouciance sont des facteurs communs aux deux joueurs, tout comme celui d'être arrivé à l'OM à un an d'une Coupe du Monde. Mais avant que Thauvin n'ait le profil d'un possible Ballon d'Or, il reste encore du chemin à parcourir. "Je pense que c'est un peu tôt pour faire le parallèle, affirme Marc Libbra, ancien attaquant de l'OM et consultant pour L'Equipe21. Certes, il y a du talent du côté de Thauvin, mais Franck Ribery était un peu plus âgé à l'époque. C'est vrai que les deux joueurs jouent sur les côtés, ils ont de l'explosivité, techniquement ils sont faciles tous les deux, mais je n'aime pas trop comparer. On le voit avec Zizou, toutes les années on a un nouveau Zidane en équipe de France. Mais des Zidane, il n'y en a qu'un, et pareil pour Ribéry et Thauvin. Il faut qu'il crée son personnage tout seul" dit-il avec prudence.

Un constat partagé par Fabrice Celeschi , qui ne veut pas brûler les étapes : "La différence avec Ribéry, c'est qu'il était passé par Galatasaray, qui est un club avec une grosse pression et de niveau européen. Thauvin, par contre, c'est sa première année. Il a quelque chose à prouver. Pour l'instant, il s'en sort très bien, mais il faudra voir sur l'année de la confirmation."

Mais avant l'année de la confirmation,, il y aura le Mondial, au Brésil, le pays du football, et dans un coin de sa tête, Thauvin y pense, surtout que le lobby médiatique a déjà commencé. "Je crois, mais surtout j'espère qu'il sera la surprise de la liste.Thauvin a exactement le même profil que Ribéry en 2006, qui pourrait apporter ce brin de folie, de jeunesse et d'insouciance dans ce groupe. Alors, en faire un titulaire, non, mais pour être là dans des bouts de matchs au début et pourquoi pas s'imposer. Ce qu'il y a de bien pour lui, c'est que personne ne s'est vraiment imposé. Deschamps a fait pas mal d'essais, et si Thauvin venait à réaliser une belle saison, ce côté droit lui irait comme un gant" avoue Fabrice Celeschi, qui évoque le prochain rassemblement des Bleus, en mars 2014, à domicile face aux Pays-Bas, pour une répétition grandeur nature à quelques semaines du Mondial. Un printemps qui sera de tous les dangers, Morgan Amalfitano ne dira pas le contraire, mais qui peut aussi être un tremplin pour franchir un nouveau palier dans la jeune carrière de l'Orléanais de naissance. Mais comme l'explique Marc Libbra, il faut tout de même rester prudent : "Ce qui est sûr, c'est que la porte est ouverte sur le côté droit en équipe de France. Il y a la possibilité pour lui de récupérer une place. Mais il y a un pas entre aller dans une équipe et une Coupe du Monde. Il ne faut pas le cramer non plus. Le talent, il l'a, maintenant il faut aller doucement. S'il est bon, on fera peut-être appel à lui, mais si ce n'est pas le cas, il aura sa chance après le Mondial."

Avant d'y penser, il y a l'OM, et avec Payet côté gauche qui redevient compétitif, un Gignac en forme et un Valbuena pour orchestrer le tout, Baup a peut-être, enfin, trouvé la bonne formule, alors que le club phocéen va devoir donner un coup de collier avant Noël. Pour les Bleus et le parcours royal déjà tracé pour le prodige, restons prudents, même si on a cette envie de s'enflammer et de se projeter dans le futur. L'exemple Ribéry, passé de joueur presque inconnu à finaliste du Mondial en quelques mois, nous a montré que l'ascenseur social pouvait monter très vite dans le football, surtout quand on vient de passer la vingtaine et qu'on joue à l'OM.

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