Avant Arsenal-Marseille (Ligue des champions) : Zéro point, le bilan accablant que doit éviter l'OM

Une question d’honneur pour l’Olympique de Marseille. Eliminés de la Ligue des champions, après quatre défaites en autant de matches, les Phocéens ont encore deux matches à disputer pour ne pas finir "fanny" dans ce premier tour de C1. Un terme bien connu sur les bords de la Canebière, mais que les supporters de l’OM aimeraient ne pas associer à leur club de cœur. Il reste deux rencontres aux Marseillais pour sauver les meubles et continuer de rêver à une très hypothétique troisième place, qui les reverserait en 16es de finale de la Ligue Europa. Leur programme pour boucler cette phase de groupes: un déplacement à Arsenal mardi et la réception de Dortmund dans deux semaines. Tout sauf digeste, comme tout cet automne extrêmement copieux pour l’OM. D’autant que ses deux prochains adversaires sont à la bagarre pour assurer leur place en 8es de finale.

Avant de songer au scénario idéal qui les enverrait en C3 au mois de février, les Marseillais veulent avant tout éviter d’écrire l’histoire du foot français de la mauvaise façon. Jamais un club de l’Hexagone n’a bouclé le premier tour de la Ligue des champions avec zéro point au compteur. Montpellier détient le "record", avec deux points et aucune victoire la saison passée. Pour sa découverte de la Ligue des champions, le MHSC avait souffert dans un groupe dense (Schalke 04, Arsenal, Olympiakos). Au même moment, Lille n’avait pas fait beaucoup mieux que les Héraultais et s’était contenté d’une petite victoire et de trois points, comme Auxerre en 2010/2011. Comme l’OM cette saison, l’AJA avait alors payé le tirage au sort, qui l’avait placé dans un groupe monstrueux (Real Madrid, AC Milan, Ajax).

Cette malchance initiale est le dénominateur commun de beaucoup des cancres de la Ligue des champions. Depuis 1992, treize clubs ont quitté la compétition sans avoir accroché le moindre point à leur tableau de chasse. Ce chiffre a quasiment doublé depuis 2009/2010 (six sur les quatre dernières années). Une conséquence de la "réforme Platini", ouvrant la C1 à davantage de "petits" pays à l’échelle du football européen. Kosice en 1997/1998 (MU, Juventus, Feyenoord), le Levski Sofia en 2006/2007 (Chelsea, Barça, Werder Brême), le Maccabi Haïfa en 2009/2010 (Bordeaux, Bayern, Juventus), Villarreal en 2011/2012 (Bayern, Naples, Manchester City) ou encore le Dinamo Zagreb en 2011/2012 (Real Madrid, OL, Ajax) avaient tous dû se coltiner trois adversaires d’un calibre trop élevé pour eux.

Au-delà de ce facteur incontrôlable, dont l’OM a fait les frais, les performances marseillaises contribuent à entretenir une dynamique négative pour le foot français. Si les trois plus mauvais bilans des clubs de L1 au cours d’une campagne de Ligue des champions sont concentrés sur les trois dernières saisons, ce n’est pas un hasard. Cela pose une vraie question de compétitivité, autant que l’identité des équipes que Marseille rejoindrait dans le club fermé des zéros pointés. Y figurent certes des formations réputées au niveau européen (Fenerbahçe, Anderlecht, Dynamo Kiev, Villarreal). Mais en majorité, ce sont des clubs venus de championnat exotique et sans référence au très haut niveau (Kosice, Levski Sofia, Maccabi Haïfa, Partizan, Zilina, Otelul Galati).

L’OM a pris la mauvaise habitude de galérer en phase de groupes de la C1 et ça ne date pas d’hier. Sur ses six dernières participations, le champion d’Europe 1993 a franchi ce premier tour deux fois. Il a même pris seulement quatre points à deux reprises (en 2003/2004 et en 2008/2009). Soit deux des cinq pires performances françaises. Pour éviter d’être la risée de l’Hexagone et faire mieux que le Montpellier de la saison passée, les Marseillais se doivent de remporter au moins l’un de leurs deux derniers matches. Un objectif réalisable, même s’ils auront forcément la tentation de lâcher du lest pour mieux se concentrer sur le championnat, où ils comptent cinq points de retard sur le podium. Elie Baup n’envisageait toutefois pas cette option après la défaite à Naples (3-2). "On se doit contre Arsenal et Dortmund de mettre tous nos moyens pour réussir nos matches". La fierté du club est à ce prix.