Avant Dortmund-OM (Ligue des champions, 2e journée) : Les 8 choses qui ont changé au Borussia

La réussite des Borussen la saison passée s’était appuyée sur celle de son quatuor offensif. Ce dernier a connu des retouches au cours de l’intersaison. Si Robert Lewandowski et Marco Reus sont toujours présents, Mario Götze a pris la direction du Bayern Munich. Les dirigeants du BVB se sont attaché les services de Henrikh Mkhitaryan pour le suppléer. En soutien de l’attaquant polonais, l’Arménien donne pleinement satisfaction (quatre buts, une passe décisive). "C'est une arme fatale devant les buts" dotée d'une "technique de frappe sensationnelle", souligne Jürgen Klopp. Pierre-Emerick Aubameyang s’inscrit dans la même lignée. L’ancien Stéphanois totalise six buts et trois passes décisives, poussant Jakub Blaszczykowski sur le banc. Si on ajoute les statistiques de Lewandowski et Reus à celles des deux recrues estivales, le cumul grimpe à 23 réalisations et 14 passes décisives. Un total impressionnant sur les 31 buts inscrits par le Borussia depuis le début de la saison. L’OM est prévenu : le danger viendra de partout.

Six victoires et un nul en sept journées : le Borussia n’a toujours pas perdu en championnat depuis le début de la saison. Avec 19 points au compteur, la formation de la Ruhr réalise le meilleur départ en Bundesliga de son histoire. Cette entame tranche clairement avec celle de la saison passée, où les hommes de Jürgen Klopp totalisaient seulement douze points au compteur à pareil instant du championnat. Doubles tenants du titre en Allemagne, ils avaient rapidement laissé s’envoler le Bayern Munich et vu s’évanouir leurs rêves de triplé. En cette saison, ce sont eux qui donnent le tempo dans leur pays. Rien de mieux pour prendre de la confiance en vue des échéances européennes.

Une défaite pour débuter leur campagne en C1 : voilà un point commun entre l’Olympique de Marseille et le Borussia Dortmund avant leurs retrouvailles de mardi. Les Allemands se sont inclinés à Naples (2-1). Ils ont ainsi enchaîné un troisième revers en Ligue des champions, après celui sans conséquence contre le Real Madrid en demi-finale retour la saison passée (2-0) et celui plus fâcheux à Wembley en finale face au Bayern (2-1). Le faux-pas du Borussia en Campanie est d’autant plus surprenant qu’il avait impressionné sur la scène européenne la saison passée. Il n’avait pas concédé la moindre défaite jusqu’à l’accroc de Bernabeu. Il était sorti invaincu du groupe de la mort, où avaient été versés le Real Madrid, Manchester City et l’Ajax Amsterdam. Rien que ça.

Les supporters du Westfalenstadion y sont désormais habitués. Avec leur équipe du Borussia, ils assistent régulièrement à un festival offensif depuis le retour de leur club au premier plan à la fin des années 2000. Le scénario s’est répété samedi dernier contre Fribourg (5-0). Les Borussen tournent à 3,44 buts de moyenne toutes compétitions confondues cette saison. Un rythme beaucoup plus élevé que durant le dernier exercice, où ils affichaient une moyenne de 2,27 réalisations par rencontre. Plus réalistes devant le but, les partenaires de Neven Subotic le sont également dans leur propre surface. Ils ont haussé le ton sur le plan défensif, avec seulement 0,81 but encaissé en moyenne sur leurs onze premières sorties. Leur rendement était bien plus faible en 2012/2013 (1,17 but concédé en moyenne).

Au-delà du résultat, la défaite à Naples a laissé percevoir un changement dans le comportement du Borussia. Désormais considéré comme un outsider très sérieux à la victoire finale, le Borussia doit faire face à davantage de pression et il n’a pas su la supporter à San Paolo. Roman Weidenfeller a écopé d’un carton rouge logique pour une main hors de sa surface et Jürgen Klopp a fait le tour du monde suite à un mémorable coup de colère à l’encontre du quatrième arbitre. Des joueurs au staff, les Borussen étaient dans un état d’esprit différent la saison dernière. Le coach allemand arborait souvent un large sourire, comme s’il était tout simplement heureux d’être là, et son équipe avait bouclé la Ligue des champions sans la moindre expulsion. Mais le Borussia est entré dans la cour des grands, avec ce que cela implique. Un nouveau statut qu’il doit encore apprendre à gérer.

Le milieu germano-turc était la hype de la fin de saison passée. Plaque tournante de ce Borussia si séduisant en Ligue des champions, Ilkay Gündogan brillait de mille feux dans le collectif. Il a bien failli devenir le héros de tout un club en inscrivant le penalty de l’égalisation contre le Bayern Munich en finale de la Ligue des champions. Courtisé par les plus grands à l’intersaison, à commencer par le Real Madrid, Gündogan est resté. Mais il est rentré dans le rang. La faute à une blessure qui a haché menu son début de saison. Touché à la colonne vertébrale, il n’est plus apparu sur un terrain depuis la mi-août et son retour à la compétition n’est pas prévu avant le mois de novembre. En son absence, Sven Bender et Nuri Sahin sont les deux rampes de lancement du jeu de Dortmund. Cela reste du costaud, mais aucun de ces deux-là n’a le volume de jeu du natif de Galsenkirchen. 

C’était l’une des grandes forces du Borussia Dortmund version 2012/2013. Sa capacité à amener le danger et à créer des situations de surnombre sur les côtés par l’apport de ses latéraux avait été fondamental dans leur parcours en Ligue des champions. Mais les blessures de Lukasz Piszczek et de Marcel Schmelzer obligeront Jürgen Klopp à revoir ses plans pour la réception de Marseille. En l’absence du premier, auteur de douze passes décisives toutes compétitions confondues, Kevin Grosskreutz a pris place dans le couloir droit. A un poste inhabituel pour lui, il ne démérite pas mais son apport offensif s’en ressent (seulement une passe décisive). Le jeu penche néanmoins toujours à droite, 41% des attaques passant par ce côté. Son pendant à gauche devrait être mardi le jeune Erik Durm, comme contre Fribourg samedi. Là encore, l’international Espoir allemand n’offre pas les mêmes garanties que Schmelzer. Une situation à bien exploiter pour l’OM.

Il est la belle surprise du Borussia en ce début de saison. Après s’être aguerri en équipe B pendant deux exercices (trois apparitions seulement chez les pros en 2012/2013), Jonas Hofmann a obtenu de la promotion. Et depuis, ce milieu offensif de 21 ans ne cesse de justifier la confiance de l’encadrement. Jamais titulaire mais entré en jeu à six reprises en sept journées de Bundesliga, il a marqué un but et donné trois passes décisives en seulement 129 minutes. Il a fait basculer le match contre l’Eintracht Braunschweig (2-1) quasiment à lui seul, en ouvrant le score et en provoquant le penalty du 2-0. Il a aussi profité du turnover instauré en Coupe d’Allemagne pour offrir trois passes décisives lors des deux premiers tours. Recruté très jeune à Hoffenheim en 2011, dans la même logique que les Mats Hummels, Kevin Grosskreutz ou encore Marcel Schmelzer, l’international Espoir allemand est en passe de les imiter pour devenir un élément important du groupe pro. A suivre.

S’il y a bien une chose qui n’a pas changé à Dortmund, c’est cela. Les supporters avaient réservé un bel accueil à Malaga en quart de finale de la dernière Ligue des champions. Pour la première sortie de leur équipe à domicile cette saison en C1, ils devraient encore préparer une belle surprise aux Marseillais. Attention les yeux !