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Huit quart-de-finalistes en Ligue des champions, quatre styles différents et un ovni

Florent Toniutti

Mis à jour 21/03/2014 à 00:33 GMT+1

Possession, pressing, pragmatisme, attaque... ou aucun des quatre. Il y en aura pour tous les goûts footballistiques pour ces quarts de finale de la Ligue des champions. Après un tour sans suspense, le tirage au sort de ce jour devrait enfin nous offrir des rencontres serrées, et surtout de réelles oppositions de style capables de marquer l'histoire de la compétition.

Opta team 11 novembre - Cristiano Ronaldo (Real Madrid), Zlatan Ibrahimovic (PSG), Franck Ribéry (Bayern Munich)

Crédit: Eurosport

Bayern, Barça, PSG : tout pour la possession

La première équipe est aujourd'hui façonnée par Guardiola, la deuxième est encore marquée par le coach catalan et l'entraîneur de la troisième s'en inspire ouvertement. Le Bayern Munich, le FC Barcelone et le PSG, soit trois équipes qui marchent clairement sur les mêmes plates-bandes : la recherche absolue de la possession de balle et de la maîtrise technique de la partie. Pour ces trois formations, conserver le ballon est le meilleur moyen de ne pas prendre de but. Repoussant généralement leurs adversaires dans leur camp, elles s'appuient ensuite sur une multitude d'atouts, offensifs comme défensifs, pour forcer les défenses et surtout récupérer le ballon le plus haut possible.
Plus "jeune" équipe à ce stade de la compétition, le PSG s'appuie sur le milieu le plus étouffant d'Europe en terme d'activité défensive : Verratti et Matuidi semblent en effet à l'heure actuelle au-dessus de leurs homologues bavarois et barcelonais quand il s'agit d'aller gêner la relance adverse (c'est dire la performance). Un point fort qui pourrait faire du PSG une équipe capable de prendre le ballon à n'importe qui. Mais la grande question réside principalement dans la capacité des Parisiens à bien l'exploiter ensuite : est-ce que Lavezzi, Lucas Moura ou Cavani sur les ailes, et surtout Ibrahimovic dans l'axe sauront élever leur niveau de jeu, eux qui n'ont jamais connu d'aussi grands matchs ou qui ont souvent disparu à ce stade de la compétition ?
Le Barça le sait mieux que quiconque pour en avoir fait les frais en 2012 : plus la compétition avance et plus les défenses adverses se resserrent. Et quand elles sont recroquevillées autour de leur surface de réparation, le jeu a beau être d'une merveilleuse fluidité pour arriver jusque dans le dernier tiers du terrain, il a besoin d'accélérateurs dans les 25 derniers mètres.
A ce niveau, le Bayern paraît être l'équipe la mieux armée des trois avec Ribéry et Robben sur les ailes, sans oublier Götze ou Thiago dans le coeur du jeu. Guardiola possède aussi ce génie qui lui permet de mettre "le bon joueur au bon endroit au bon moment" pour faire la différence. L'effectif pléthorique du Bayern lui permet cela, et lui donne un avantage par rapport au PSG ou au Barça qui ont aujourd'hui moins de solutions.
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verratti iniesta barcelone psg

Crédit: Panoramic

Atlético Madrid, Borussia Dortmund : à l'énergie

Depuis la saison dernière, ces équipes hantent celles qui ne jurent que par la possession du ballon. Attaquant, défendant et surtout pressant à onze, elles sont redoutables au milieu de terrain. En cause : leur pressing sans relâche, caractérisé par la cohésion existant entre les deux attaquants et les quatre milieux de terrain. Ne pas parvenir à franchir le premier rideau face à ces deux formations, c'est prendre le risque d'encaisser des contres fulgurants, et vite dangereux au vu de la qualité des deux quatuors offensifs.
Mais au-delà de leur redoutable jeu de transition, l'Atletico et le Borussia Dortmund s'appuient aussi sur des couloirs très efficaces en phase offensive. Jouant généralement sur le surnombre (déplacements conjoints des quatre attaquants) pour créer les décalages, les deux formations ont les qualités pour faire très mal aux équipes qui oublieraient de fermer correctement leurs couloirs. Seul bémol partagé, un certain déficit de créativité. Si l'Atlético parvient à faire sans en s'appuyant notamment sur Arda Turan et Koke, le Borussia Dortmund souffre de l'absence de Gundogan dans son entrejeu depuis le début de saison.
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Jürgen Klopp (Borussia Dortmund)

Crédit: AFP

Chelsea : l'équipe José Mourinho

José Mourinho, ou un style à lui tout seul. Chargé de "reconstruire" au moment de son retour dans la capitale anglaise, le Portugais a déjà fait une grosse partie du chemin. Pour rebâtir les Blues, il a ressorti sa recette milanaise, qui lui avait permis de porter l'Inter sur le toit de l'Europe. Sublimé par Eden Hazard, équivalent dans le système des Blues à ce qu'était Ronaldo dans son Real Madrid, le 4-2-3-1 du "Happy One" est aujourd'hui porté par l'activité défensive de sa première ligne. Eto'o, Willian et Oscar travaillent sans relâche pour faciliter la tâche de leurs partenaires derrière.
Mais ce qui fait la spécificité des Blues par rapport à Dortmund ou l'Atlético Madrid, c'est aussi leur capacité à se replier pour défendre très bas autour de leur cage... Quitte à accoucher de matches soporifiques, où ils attendent le bon moment pour frapper en contre-attaque grâce à la vitesse de Hazard. Bref, Chelsea est déjà devenu l'équipe-caméléon si chère à Mourinho, capable de faire face à toutes les situations... Sur le plan défensif en tout cas, car si les Blues ont encore une marge de progression, c'est bien à la création. Un constat qui les rend dangereux pour tous les autres quarts de finaliste, mais ne les met pas non plus à l'abri d'une mauvaise surprise face à une équipe qui leur laisserait la possession.
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Chelsea manager Jose Mourinho reacts during their English Premier League soccer match against Fulham at Craven Cottage in London March 1, 2014. REUTERS

Crédit: Eurosport

Real Madrid : une équipe derrière une armada

Si Carlo Ancelotti a eu besoin de temps en début de saison pour trouver la bonne formule, son Real Madrid est aujourd'hui lancé vers les sommets, en Liga comme en Ligue des champions. La démonstration offensive réalisée face à Schalke, lors du huitième de finale aller (6-1, doublé de Benzema, Ronaldo et Bale), a fait plus que marquer les esprits. Elle a mis le Real Madrid dans la peau du principal outsider à la victoire finale derrière "l'intouchable" Bayern. Et pour cause, la force de frappe du trio BBC est certainement sans égal sur la scène européenne.
Mais "qui vit par l'épée, périra par l'épée" : extrêmement dangereux lorsque le Real a le ballon, Ronaldo, Bale et Benzema peuvent aussi le pénaliser dès qu'il ne l'a plu. Avec trois hommes peu actifs au pressing et s'oubliant parfois dans le repli défensif (le problème récurrent de Ronaldo sur son côté gauche), le Real Madrid pourrait se heurter à un mur dès les quarts de finale s'il affronte une équipe qui fait bloc à 11 (et elles commencent à être nombreuses à ce niveau...). Le récent derby face à l'Atlético Madrid a d'ailleurs mis en exergue les difficultés des Merengue dès lors qu'ils ne parviennent pas à dominer leurs adversaires au milieu de terrain.
Toutefois, Carlo Ancelotti connaît ce problème pour l'avoir vécu au PSG l'année dernière. En Ligue des champions, sa ligne d'attaque Ibrahimovic-Lavezzi n'avait aucun poids sur la relance adverse ; le coach italien se reposait sur l'efficacité défensive de ses deux lignes de quatre et d'un axe surpuissant (Thiago Silva-Alex et Motta-Matuidi ou Verratti), pour faire face. Il s'en est fallu de peu pour que cela fonctionne face au FC Barcelone. Alors pourquoi cela ne passerait-il pas avec le Real Madrid, qualitativement bien plus fort que le PSG de la saison dernière ?
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Cristiano Ronaldo, Marcelo, Gareth Bale, Real Madrid (Reuters)

Crédit: Reuters

L'invité surprise : Manchester United

Parce qu'il en fallait bien un dans ces quarts de finale, Manchester United est aujourd'hui le représentant de l'absence de style. Malgré son effectif de qualité, le club mancunien ne rentre dans aucune case. Le collectif de David Moyes n'atteint aucun degré de maîtrise suffisant pour rentrer dans l'un des groupes présentés ci-dessus. Face à l'Olympiakos et malgré la victoire, l'équipe a affiché de vraies lacunes dans tous les compartiments du jeu. L'écart entre les différentes lignes empêche tout pressing et l'équipe n'est pas assez sûre derrière pour se contenter de défendre. Bref, David Moyes a encore du pain sur la planche pour enfin rendre aux Red Devils l'identité qu'ils méritent.
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FOOTBALL 2014 Manchester United - Rooney et Van Persie

Crédit: Panoramic

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