Real-Atlético (4-1 a.p.) : Le Real a bien fait de miser sur Bale

Entre Gareth Bale et le Real Madrid, l'histoire d'amour ne pouvait pas mieux commencer. Le Gallois a répondu aux attentes des dirigeants madrilènes samedi soir à Lisbonne. Auteur de ce but si important qui a permis au club merengue de prendre l'avantage sur l'Atlético durant la prolongation de la finale de la Ligue des champions (4-1 a.p.), il a joué un rôle déterminant dans le dixième titre de champion d'Europe de la Maison Blanche. Pour sa première saison dans la capitale espagnole, Bale a déjà marqué le club de son empreinte.

Ce n'était pas évident. Le transfert du Gallois au Real, estimé à 91 millions d'euros, avait fait grincer pas mal de dents. La somme paraissait excessive pour un joueur de 24 ans dont le potentiel et le talent ne faisaient aucun doute, mais dont le palmarès semblait bien maigre pour un tel montant. Le club merengue n'a cependant pas hésité à miser sur lui pour aller chercher cette Decima qui était devenue une obsession. Le challenge était trop beau pour Bale. "Je serais venu pour un penny si ça signifiait que je pouvais gagner des grands titres", a-t-il affirmé samedi soir. Avec une Coupe du Roi et une Ligue des champions, le Gallois a été servi dès sa première année merengue. Et le Real, plus riche d'une cinquantaine de millions d'euros après son dixième titre européen, peut déjà se réjouir de son investissement.

Cela s'est cependant joué à peu de choses pour Bale. Héros de la finale de la Coupe du Roi avec le but, sensationnel, de la victoire face au Barça à Mestalla (2-1), le Gallois a longtemps donné l'impression de passer à côté de l'événement à Lisbonne. Ses trois occasions manquées, son incapacité à cadrer et ses difficultés pour faire la différence pesaient bien lourd pour des Madrilènes menés au score jusqu'à l'égalisation miraculeuse de Sergio Ramos à la 93e minute. L'ailier merengue a eu le mérite de ne pas se laisser gagner par le doute. "J'ai appris des expériences passées, expliquait-il après la victoire. J'ai appris qu'il fallait continuer à avancer, oublier les occasions ratées, persévérer et que la chance allait finir par arriver."

Et son heure est venue. Sur un déboulé irrésistible d'Angel Di Maria, Thibaut Courtois, le gardien de l'Atlético, n'a pu que dévier la tentative de l'Argentin. Au deuxième poteau, Bale a pris le dessus sur Toby Alderweireld pour pousser le ballon de la tête au fond des filets. Et libérer tout le peuple blanc. "Quand j'ai vu le ballon revenir vers moi, je me suis dit : 'Ne la manque pas, ne la manque pas', racontait-il dans les couloirs de l'Estadio da Luz. C'était grand de le voir aller au fond des filets, et la joie des supporters montrait à quel point cela signifiait beaucoup pour eux." Le Real n'oubliera pas de sitôt le premier but d'un joueur gallois dans l'histoire des finales de la Ligue des champions.

Il est venu ponctuer une saison aboutie pour Bale. Avec 22 buts et 16 passes décisives toutes compétitions confondues, l'ancien joueur de Tottenham, pourtant diminué en début d'exercice par une blessure et une préparation tronquée, a su devenir immédiatement un joueur d'impact pour le Real. "Gareth a été très important, soulignait son entraîneur Carlo Ancelotti après la finale. Il a eu des occasions plus tôt, ses frappes n'étaient pas bonnes mais, au bon moment, il était prêt à marquer. Il a été très bon, pas seulement ce soir, mais tout au long de la saison. Et je suis sûr qu'il sera encore meilleur la saison prochaine." Entre Bale et le Real, l'histoire d'amour ne fait en effet que commencer.