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Ajax-PSG : Cavani et Matuidi, deux soucis que Blanc aurait pu s’épargner

Vincent Bregevin

Mis à jour 17/09/2014 à 10:21 GMT+2

Avec Edinson Cavani, peu à l'aise sur un côté, et Blaise Matuidi, laissé de côté au profit de Javier Pastore, le PSG peine à donner la pleine mesure de son potentiel au moment de débuter sa campagne européenne face à l'Ajax Amsterdam.

Blaise Matuidi et Edinson Cavani à l'échauffement avant un match du PSG à Sochaux, lors de la saison 2013/14.

Crédit: Panoramic

Le début de saison du PSG a apporté son lot d'enseignements. Certaines choses n'ont pas changé. Laurent Blanc a reconduit son schéma en 4-3-3, au sein duquel Edinson Cavani est toujours cantonné à un rôle d'attaquant sur le côté. Ce n'est plus à droite, mais à gauche puisque l'entraîneur parisien préfère désormais aligner Lucas plutôt qu'Ezequiel Lavezzi. Mais le manque d'impact de l'Uruguayen, plus à l'aise dans l'axe, reste identique. "El Matador" est loin du niveau qui lui permettait de régner sur le classement des buteurs de la Serie A.
Ce qui a changé, c'est le repositionnement de Javier Pastore au milieu, au poste occupé par Blaise Matuidi la saison passée. Titularisé face à Evian (0-0), l'international français a manifesté sa volonté de retrouver du temps de jeu. "Pour retrouver ma forme physique, j'ai besoin de jouer et d'enchaîner les matches", avait-il dit. Depuis, l'indispensable milieu parisien a été relégué sur le banc de touche contre Saint-Etienne (5-0) et Rennes (1-1). Il n'a joué que 35 minutes sur ces deux matches. Une situation surprenante, et problématique pour Matuidi. Mais un autre cas que celui de Cavani.
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Blaise Matuidi sur le banc du PSG avec Clément Chantôme lors du match face à Saint-Etienne, le 31 août 2014

Crédit: Panoramic

Cavani, une question de système qui n'a pas évolué

Il y a un paradoxe dans le parcours de Blanc au PSG. Il n'a jamais tenté d'aligner un schéma en 4-4-2 avec un milieu en losange depuis qu'il a succédé à Carlo Ancelotti sur le banc parisien. L'ancien sélectionneur de l'équipe de France a pourtant eu des raisons de le faire. C'est en utilisant la plus souvent cette configuration qu'il a été champion à Bordeaux en 2009. Avec cette expérience positive, c'est vers ce système que Blanc aurait pu se tourner quand il a abandonné le 4-4-2 à plat utilisé par son prédécesseur, après seulement deux journées de championnat la saison passée.
L'entraîneur parisien a privilégié une autre option en choisissant un 4-3-3. A raison, puisque c'est dans cette configuration que son équipe a atteint ses objectifs la saison passée. Seul bémol, ce système ne comprend qu'un seul attaquant axial, ce qui a contraint Cavani à s'exiler sur l'aile droite. Un problème qui n'en était pas un jusqu'à la blessure de l'Uruguayen au début du mois de février. Il avait inscrit 18 buts en 26 matches, toutes compétitions confondues, dans ce rôle. Depuis, son rendement a diminué avec 9 buts en 21 matches. Et le débat sur son positionnement a ressurgi.
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Edinson Cavani (PSG) est resté muet face à Evian-TG.

Crédit: Panoramic

Ce débat a connu un pic cet été, au moment où des rumeurs de départ ont circulé concernant Cavani. L'ancien Napolitain a laissé entendre qu'il n'avait jamais eu l'intention de quitter Paris. En partie parce qu'il avait été rassuré sur son rôle au sein de l'attaque parisienne. "Le staff m'a répondu par rapport à tout ce que j'avais évoqué avant, disait-il dans Le Parisien à la fin du mois de juillet. On a eu des petits problèmes par rapport à la position que je voulais occuper mais je me sens très bien par rapport à ça." Mais depuis le début de la saison, Cavani ne s'est guère rapproché de l'axe.
Le cas de l'Uruguayen avait pourtant fait naître l'hypothèse d'un changement dans l'animation offensive parisienne. Et l'éventualité d'un passage au 4-3-1-2. Un système qui permet à Blanc de conserver un bloc défensif à l'identique et le trio Motta-Verratti-Matuidi au milieu. Mais aussi d'aligner Javier Pastore à son poste de prédilection, dans l'axe en soutien d'un duo d'attaque, et de recentrer Cavani aux côtés de Zlatan Ibrahimovic. Un schéma quasi-similaire au 4-4-2 en losange que Blanc utilisait à Bordeaux. L'entraîneur parisien semblait même envisager cette possibilité fin mai.
Essayer un autre système plusieurs fois pour rendre certains joueurs mieux dans leurs bottes, oui. Mais si l'équipe n'est pas aussi performante, on reviendra à ce qu'on sait faire.
Blanc n'a pas eu besoin de revenir au 4-3-3. Parce qu'il n'a jamais tenté de mettre en place un autre schéma. A Rennes, l'entraîneur parisien a reconduit son système du début de saison. Avec un Cavani excentré à gauche, contraint de revenir encore plus bas dans des phases de repli quand Javier Pastore évolue derrière lui, dans une position de relayeur côté gauche. L'Argentin offre une autre dimension technique au milieu parisien, mais il n'a pas le volume de jeu de Blaise Matuidi à la récupération. En cela, le rendement de Cavani en attaque, déjà insuffisant, n'en est que plus affecté.

Matuidi, un choix de Blanc qui peut surprendre

La réussite du repositionnement de Javier Pastore n'explique pas la situation de Blaise Matuidi. Ce nouveau poste confié à l'Argentin est d'ailleurs un choix assez surprenant de Blanc. L'entraîneur parisien avait déjà dit par le passé que la position préférentielle d'El Flaco se situait dans l'axe, en soutient du duo d'attaque. Cela avait d'ailleurs contribué à faire naître l'éventualité de voir le PSG passer en 4-3-1-2, ce schéma qui pourrait mettre Cavani davantage en valeur. A la veille du match à Rennes, Blanc a d'ailleurs répété ce qu'il avait déjà dit au sujet de Pastore.
Matuidi avait toutes les raisons d'y voir le signe d'une éventuelle titularisation en Bretagne. En le laissant sur le banc, pour la deuxième fois d'affilée, et avant un rendez-vous important de Ligue des champions, Blanc a entretenu le flou sur le cas de son milieu de terrain. L'entraîneur parisien a ainsi été invité à évoquer la situation de son joueur mardi en conférence de presse, à la veille du match face à l'Ajax. Il s'est voulu rassurant, laissant même croire à un retour de Matuidi dans le onze de départ pour affronter les Néerlandais.
Matuidi est déçu d'avoir moins de temps de jeu mais les choses vont rentrer dans l'ordre. On connaît ses qualités.
La déception de Matuidi, qui a su se rendre indispensable au PSG, n'est pas illégitime malgré la concurrence qui règne dans l'effectif parisien. D'autant plus que la justification apportée par Blanc peut surprendre. "Son statut n'a pas changé,  il a juste repris plus tard que les autres", a expliqué l'entraîneur parisien mardi. Une précaution qu'il n'avait pas prise pour Thiago Silva ou David Luiz, alors que le Brésil est allé plus loin que la France à la Coupe du monde. Au moins, Blanc s'est épargné avec Matuidi les blessures qui ont touché ses deux Brésiliens. Mais pas l'incompréhension du Français.
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