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Avant Juventus Turin - Olympiakos : N'enterrez jamais Tevez, il est indestructible

Alexandre Juillard

Mis à jour 04/11/2014 à 01:32 GMT+1

Tout juste rappelé en sélection argentine, l’attaquant de la Juventus de Turin est dans la forme de sa vie. L'Olympiakos pourrait en faire les frais, mardi en Ligue des champions.

Carlos Tevez (Juventus) exulte face à l'Udinese

Crédit: Panoramic

Carlos Tevez est indestructible. Il ne faut jamais l’enterrer même lorsque la situation paraît désespérée. Son instinct de survie est plus fort que tout. Car depuis qu’il a vu le jour, il y a 30 ans, il a toujours su se jouer de l’adversité. Sur un terrain de football ou sur un terrain vague, il s’est toujours relevé, malgré les coups et les tacles assassins. Sur la scène médiatique, les critiques et les polémiques n’ont jamais eu raison de lui. Bien au contraire. Car Tevez, alias l’Apache, est un coriace, un véritable guerrier des temps modernes. Aujourd’hui, il jubile, car "le joueur du peuple" est de retour en sélection, trois ans, quatre mois et onze jours exactement après son dernier passage sous le maillot albiceleste. Ce n’est que justice car, depuis plus d’un an, c’est lui l’attaquant argentin le plus régulier. Depuis son transfert à la Juventus, en 2013, il s’est peu à peu reconstruit pour redevenir cet attaquant puissant, technique et ô combien efficace. Retour sur un retour au sommet.
D’une pré-retraite dorée à un nouveau challenge excitant
Qu’il paraît loin le temps où Carlitos "boudait", sourire aux lèvres quand même, sur un parcours de golf ou sur une plage du littoral argentin. Souvenez-vous, en 2012 et en pleine saison, lorsqu’il décide de prendre du recul, de quitter Manchester City pour se ressourcer chez lui, au milieu des siens. Carlitos profite de la vie, à 10 000 kilomètres de son entraîneur, Roberto Mancini, qu’il ne peut plus voir en peinture. Les deux hommes ne se parlent plus, ne se supportent plus. Ce break va durer plusieurs semaines. Mais pour éviter de se mettre à dos tout Manchester (il est passé de United à City), l’Apache décide tout de même de revenir en Angleterre pour terminer la saison. A cette époque-là, Carlitos a le moral dans les chaussettes. Plus tard il avouera même qu’il avait pensé alors à raccrocher les crampons, dégouté qu’il était par le monde du football.
Mais Tevez est un dur à cuire, alors, il accepte de relever un dernier défi et de signer à la Juventus. Dans un coin de sa tête, il rêve de participer à la Coupe du monde brésilienne. Lorsqu’il débarque au stage de pré-saison de la Juventus, il est remonté comme un coucou. Il déborde d’énergie et travaille comme un damné. "Jamais je n’avais suivi une préparation physique aussi intense.Avant d’arriver à la Juventus, je ne pensais pas que c’était un club aussi exigeant ou chaque détail à son importance. Je me suis pris au jeu et ça m’a fait un bien fou, je suis arrivé en plus dans une équipe exceptionnelle avec les Pirlo, Pogba, Vidal et Llorente. En quelques semaines, le plaisir est revenu et j’ai réappris à aimer le football professionnel. Car le football, je l’ai toujours aimé et je l’aimerais toujours car c’est grâce à lui que je m’en suis sorti."
Dès sa première saison à la Juve, Carlos Tevez casse la baraque. Il est redevenu ce pit-bull impitoyable, qui harcèle et agresse les défenses adverses et qui plante ses crocs dans un match comme un chien enragé. En 48 matches, il inscrit 21 buts, offre 8 passes décisives et gagne un nouveau titre de champion national. Il prouve une fois encore que partout où il passe, il laisse son empreinte, lui, qui a déjà remporté un championnat argentin, un championnat brésilien et trois titres de champion d’Angleterre (2 avec United et 1 avec City). Il est logiquement élu, "joueur de l’année" par le quotidien Gazzetta dello Sport, et "joueur le plus décisif" selon Tuttosport.
Le retour en grâce en sélection
Tout au long de cette première saison rêvée en Italie, Carlos Tevez attend un signe d’Alejandro Sabella alors sélectionneur national. Il trépigne. Il enchaîne les performances de haut vol pour forcer le destin. Mais rien ne vient. Pendant toute la saison, Agüero est freiné par les blessures, Higuain est en perte de confiance et en manque de buts. Et même l’inégalable Messi est en proie aux bobos. Bref, Tevez et ses nombreux supporters, s’imaginent bien, que "le joueur du peuple" va refaire le coup du Mondial 2010, lorsqu’il avait été l’invité de dernière minute de Diego Maradona. Mais cette fois-ci, Carlos Tevez est abandonné son triste sort. Et c’est loin du Brésil qu’il va suivre son Argentine à la Coupe du monde. Du bout des lèvres, il avouera que cet épisode l’a marqué et qu’il est touché… mais pas coulé !
Alors, à l’intersaison, il redouble d’efforts pour revenir plus fort que jamais. Et il finit par gagner son pari : retrouver la sélection albiceleste. Pour que ce retour soit possible, il a fallu qu’un nouveau sélectionneur prenne le problème à bras le corps. Car Tévez, s’il est adoré par les argentins, a comme un problème avec certains médias et certains coéquipiers. Et pas des moindres, puisque la rumeur dit qu’il n’est pas en odeur de sainteté auprès de Messi et de sa garde rapprochée. Mais "Tata" Martino, qui connaît bien Messi pour avoir passé une saison avec lui à Barcelone, va renverser subtilement l’opinion du vestiaire.
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Carlos Tevez célèbre son but avec une tétine dans la bouche

Crédit: AFP

La Copa America, prochain objectif ?
Lors des premiers matches, alors qu’il tâte le terrain dans l’intimité du groupe, il déclare à la presse que Tevez est dans ses petits papiers. De son côté, Carlitos profite d’un événement d’un grand couturier italien pour parler à Messi. Et, dans la même semaine, il se photographie avec Higuain comme pour montrer qu’ils sont à nouveau sur la même longueur d’ondes. Et c’est lors de la dernière tournée en Chine que, rassuré par les retours de ses joueurs majeurs, que Martino entérine le retour du numéro 10 de la Juventus. "Pour moi, Tevez est un numéro 9, annonce Martino à La Nacion. Alors, lorsque je l’appellerai, ça sera pour le faire jouer numéro 9. Pas à un autre poste." À 30 ans, Carlos Tevez à une belle carte à jouer cette saison.
Si la Coupe du monde 2018 semble un peu trop tard pour lui, il sait qu’il peut briller ailleurs et dès cet été au Chili, pays organisateur d’une explosive Copa America. Ça serait une douce revanche pour le natif de Fuerte Apache (banlieue de Buenos Aires). En 2011, lui, "le joueur du peuple" avait manqué un penalty fatidique en quarts de finale de la Copa America chez lui, en Argentine. C’était d’ailleurs sa dernière apparition en ciel et blanc. Mais il était écrit qu’un joueur de ce calibre et de ce tempérament, ne méritait pas de quitter sa sélection sur un si cuisant échec. Tevez l’indestructible est donc de retour en sélection, plus affamé que jamais.
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