Avant PSG-Barça : Comment Neymar est devenu l’arme absolue du Barça en ce début de saison

Son triplé contre Grenade (6-0) a mis en lumière cette tendance : Neymar se régale depuis le début de la saison. Il a déjà trouvé le chemin des filets à six reprises en Liga, le tout en cinq petits matches. Comme il n'a pas disputé toutes ces rencontres en intégralité (seulement 263 minutes jouées), le Brésilien présente un ratio d'un but marqué toutes les 44 minutes en Liga. Il fait mieux que son coéquipier Lionel Messi (1 but toutes les 108 minutes) et que Cristiano Ronaldo, qui tourne à une réalisation toutes les 45 minutes avec ses dix buts inscrits en six journées de Liga ! Neymar est clairement en pleine forme et a rarement été aussi efficace depuis son arrivée en Catalogne. Les raisons sont multiples.

Débarquer en Europe n'est jamais chose facile pour des Sud-Américains. S'adapter au jeu blaugrana n'est pas non plus aisé quand on ne vient pas de la Masia. Et évoluer aux côtés d'un certain Lionel Messi quand on est attaquant ajoute une petite dose de complexité. Il faut du temps, réussir à trouver ses marques ou encore faire évoluer sa manière de jouer. Malgré son talent, l'ancien prodige de Santos, qui n'a que 22 ans (il ne faut pas l'oublier), a logiquement connu une période d'adaptation. Aujourd'hui, il a une saison - correcte (9 buts en Liga, 4 en C1) au Barça - derrière lui. Et forcément, ça fait la différence.

Les joueurs de la Seleçao présents au Mondial 2014 ont un poids sur les épaules après ce terrible été. Il leur faut encore se reconstruire, accepter ce cauchemar et le 7-1 infligé par la Mannschaft et le regard d'une nation déçue. Pour Neymar, c'est une autre histoire. A l'inverse d'un David Luiz par exemple, la star des Auiverde est ressortie dans un état d'esprit différent de cette Coupe du monde.

Certes, il a dû digérer cette déception, lui aussi. Mais blessé au dos lors du quart de finale face à la Colombie et forfait pour le reste du Mondial, il n'a pas été touché de la même manière par ce séisme. Lui n'a pas le poids de cet échec à porter. Avec ses quatre buts en cinq matches avant sa blessure, il avait d'ailleurs répondu aux attentes avant d'être fauché en plein vol. Contrairement à ses coéquipiers de la Seleçao, il est ressorti grandi de ce tournoi et a même engrangé de la confiance sur le plan personnel. Cela se ressent dans son début de saison.

Luis Enrique a débarqué au Barça cet été. L'ancien joueur du Real Madrid et du FC Barcelone a déjà imposé sa patte à son équipe. Le club catalan se montre sérieux, gestionnaire et ne rechigne pas à faire les efforts. L'ancien entraîneur de la réserve du club (2008-2011) a surtout apporté quelques retouches à son système. Lionel Messi évolue plus bas sur la pelouse, les latéraux montent encore un peu plus et les ailiers sont amenés à évoluer plus près du but adverse. Plus proche de la surface que la saison passée, même s'il est encore aligné sur le flanc gauche au coup d'envoi, Neymar s'en délecte. Et démontre toutes ses qualités de finisseur.

Briller au Barça en attaque, cela sous-entend forcément exister aux côtés de Lionel Messi. Et se faire accepter par ce dernier. Or Neymar répète à l’envi son admiration pour le quadruple Ballon d'Or et s'entend bien hors des pelouses avec la Pulga. Sur les prés, leur complicité va crescendo. Les deux solistes ont mis du temps pour accorder leurs violons. Depuis le début de la saison, ils semblent sur la même longueur d'onde. 

Le repositionnement de Messi par Luis Enrique a bien sûr favorisé cette tendance. Mais le premier à profiter de ce Messi plus reculé et plus altruiste est bien le Brésilien. Sur ses six buts en Liga cette saison, quatre ont été marqués sur des passes décisives de l'Argentin. Alors que les deux génies ont été impliqués dans quinze des dix-huit buts du Barça cette saison toutes compétitions confondues, la connexion Messi-Neymar s'annonce comme l'un des points forts du Barça cette saison. C'est l'une des grandes réussites du début de saison de Luis Enrique, qui devra ensuite réussir à incorporer Luis Suarez.