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Juventus - Monaco : Décrié en France, Evra fait pourtant l’unanimité en Italie

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 14/04/2015 à 00:13 GMT+2

Si Patrice Evra continue d’avoir une réputation sulfureuse dans l'Hexagone, on s’est vite fait un avis positif sur lui de l’autre côté des Alpes. Son attitude, plus que ses performances, a conquis journalistes, joueurs et supporters.

Patrice Evra (Juventus)

Crédit: Panoramic

Pogba par-ci, Pogba par-là. Pogbamania, Pogbadépendance, puis Pogba blessé et même par répercussion Juve en dépression. On a beaucoup parlé du milieu de terrain français, de ses performances, de son avenir, de sa valeur, de ses futures récompenses personnelles. Souvent légitimement, parfois démesurément, comme certains collègues qui ont multiplié les chances de Monaco par dix à l’annonce de l’absence de Paul. Mais surtout, on en a oublié les performances de Patrice Evra. L’ex-capitaine de l’équipe de France s’est tranquillement imposé dans l’onze-type de la Juventus et poursuit sa belle carrière en club. En France, on a tout dit sur son compte, que ce soit sur ou hors du terrain. En Italie, on a appris à le re-découvrir.

Evra vu par les journalistes

Claudio Zuliani et Marcello Chirico sont un peu plus que des journalistes, ils sont également de grands supporters de la Juventus. Le premier commente les matches de la Vieille Dame sur Mediaset Premium, le second sévit sur les canaux locaux de Lombardie où il affronte torse bombé ses collègues milanais. Tous deux sont surpris du rendement d’Evra : "Je pensais qu’il avait déjà tout donné à Manchester United. Au début, il a eu du mal à s’insérer dans le groupe, mais maintenant, il fournit des prestations plus que suffisantes, même si j’ai le souvenir d’un joueur nettement plus fort en Angleterre", analyse Zuliani. Son collègue est plus dithyrambique : "Une recrue importante du point de vue de l’expérience, surtout dans l’optique de la Champions League. Et puis on avait besoin d’un vrai spécialiste à ce poste car Asamoah n’est qu’un milieu adapté finalement. Pour moi, c’est un des meilleurs centreurs au monde, peu savent y faire comme lui."
Concernant le personnage qui fait tant discuter en France, sa réputation est visiblement restée à la frontière du côté de Modane ou de Chamonix, comme en témoignent les propos de Chirico : "Il s’est très bien comporté jusqu’à maintenant, il est resté dans l’ombre. On me dit que c’est un leader du vestiaire. Il ne m’a pas donné l’impression d’être un joueur rebelle, même si ça se voit qu’il a son caractère et une grosse personnalité." Zuliani, lui, avait encore moins de doutes : "J’ai lu et écouté de nombreuses interviews et il m’a semblé être un homme supérieur et cultivé en plus d’être un joueur de très haut niveau." Rien que ça.
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Patrice Evra à l'entraînement avec la Juventus

Crédit: AFP

Evra vu par son entraineur

Max Allegri n’avait pas hésité à lui confier le couloir gauche dès les premiers matches. Evra a d'abord alterné avec Asamoah, puis une blessure l’a écarté des terrains durant tout le mois de novembre. A son retour, c’est cette fois le Ghanéen qui était out et pour de longs mois. A ce même moment, son coach passe du 3-5-2 à un 4-3-1-2 qui lui convient mieux. Les performances, poussives dans un premier temps, sont allées crescendo. Son but contre la Samp (le seul à ce jour) en décembre a même été un joli déclic pour lancer définitivement sa saison. Dès l'été dernier, Allegri avait les idées claires sur Evra : "On ne peut pas remettre en question un tel joueur, c’est un international qui a joué au haut niveau pendant des années. Sa carrière parle pour lui, il doit juste s’adapter au football italien. C’est un garçon intelligent qui comprend vite." Mission réussie.

Evra vu par ses coéquipiers

En quelques mois, Evra s’est ainsi imposé comme un des hommes forts du vestiaire bianconero pourtant fréquenté par des joueurs du calibre de Buffon, Pirlo, Tevez ou Chiellini. Sachant déjà l’italien grâce à ses deux précédentes saisons dans la Botte, son intégration a été facilitée. Il a aussi retrouvé des coéquipiers qu’il connaissait très bien, un certain Paul Pogba : "C’est mon tonton", a déclaré ce dernier récemment en parlant de son aîné. Mais aussi Carlos Tevez qu’il considère pour le coup comme un frère. Evidemment, le trio Evra, Pogba, Coman s’est naturellement formé car Français mais aussi Franciliens. Toutefois, son charisme naturel lui a permis d’être un joueur écouté, respecté et apprécié par tout le monde.
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Paul Pogba et Patrice Evra (Juventus)

Crédit: Panoramic

Evra vu par un ancien coéquipier

Evra connaissait donc déjà l’Italie. Un premier passage de 1998 à 2000, une saison à Marsala en 3e division puis une autre à Monza en Serie B. Là-bas, il avait pour capitaine Giampaolo Castorina qui replonge volontiers quinze ans en arrière : "C’était un garçon qui avait des qualités évidentes même si on n'aurait pas parié sur une telle carrière. A l’époque, il ne jouait pas arrière mais ailier. Son attitude ? Disons qu’il avait eu quelques petits accrochages avec l’entraineur à cause de son temps de jeu très minime, mais il a toujours été un professionnel exemplaire. Tout le monde l’appréciait et il se comportait très bien. Un garçon vraiment intelligent." Evidemment, ils se sont perdus de vue avec le temps : "J’ai suivi son parcours avec intérêt. Je le reverrais avec plaisir, surtout que j’étais son capitaine, je lui ai donné beaucoup de conseils. Maintenant c’est un vétéran, mais il n’a pas perdu l’envie de gagner malgré une carrière riche en succès. C’est un exemple."

Evra vu par les supporters

Reste peut-être l’avis le plus important, celui du nombre. Les supporters juventini avaient quelques interrogations sur lui à son arrivée, mais ils lui ont laissé le bénéfice du doute. Il a fallu peu de temps à Evra pour les conquérir notamment du point de vue de la mentalité, un peu plus concernant les prestations. La semaine dernière, l'arrière-gauche était le protagoniste de l’émission "Les seigneurs du foot" de la chaine Sky. Ses propos prudents et respectueux concernant le quart de finale contre Monaco ont fait mouche. Voici un florilège des réactions sur le forum vecchiasignora.com, lieu de rencontre clé du peuple bianconero : "Un mec très sage, j’ai connu très peu de personnes du niveau humain d’Evra", "Un phénomène sur et en dehors du terrain", "Il convainc tout le monde petit à petit, même s’il n’y avait aucun doute à avoir sur l’homme", "Trouvez lui une place de dirigeant quand il arrêtera de jouer".  Une cote de popularité italienne inversement proportionnelle à celle française. Alors, quel pays est dans le vrai ?
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Arturo Vidal et Patrice Evra (Juventus)

Crédit: Panoramic

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