En Ligue des champions, au XXIe siècle, le Barça et le Real sont vraiment dans un mouchoir

Nous avons pris en compte les résultats de tous les clubs ayant participé à la Ligue des champions depuis la saison 2000-2001, soit la première édition du XXIe siècle. Selon le barème classique des championnats, avec trois points pour une victoire et un pour un match nul.

Bien évidemment, les clubs les plus réguliers, ceux qui disputent le plus souvent l'épreuve, et qui survivent le plus longtemps, se retrouvent sur les hauteurs de ce classement, néanmoins assez révélateur de certaines tendances sur une période suffisamment longue pour être significative des rapports de force d'aujourd'hui.

Il y a eux et les autres. Sur ces quinze dernières saisons de Ligue des champions, le FC Barcelone et le Real Madrid trustent les deux premières places. Rien d'étonnant. A eux deux, ils ont remporté cinq des quatorze derniers titres européens. Le Barça est l'unique triple champion d'Europe du XXIe siècle et le Real a triomphé par deux fois. Les inséparables géants du football espagnol se tiennent même dans un mouchoir de poche : 329 points cumulés par le Barça, 328 pour le Real.

Aucune équipe n'a gagné plus de matches que les Merengue sur ces quinze saisons (99 victoires), mais le Barça a été un peu plus régulier (26 défaites en 161 matches, 34 en 164 rencontres pour le Real). Reste que la Casa Blanca est en train de fondre sur sa grand rivale. Depuis le début de la saison 2013-2014, le Real affiche un bilan surnaturel de 18 victoires, 1 nul et 1 défaite. Soit 55 points, 17 de plus que le Barça sur la même période. Les Blaugrana n'ont d'ailleurs gagné que onze de leurs vingt-deux derniers matches. Alors, le Real reprendra peut-être très vite la pole...

Dans le Top 10 du XXIe siècle, on retrouve huit équipes ayant soulevé la coupe aux grandes oreilles. Seules exceptions, Arsenal (5e) et Lyon (8e). Deux clubs qui cumulent une seule finale à eux deux. Mais avec le Real Madrid, Arsenal est le seul club à avoir été constamment présent dans le Top 16 depuis la saison 2000-2001. Quant à l'Olympique Lyonnais, il tire là le bénéfice de ses neuf huitièmes de finale de rang, de 2004 à 2012.

Du coup, Arsenal devance cinq clubs titrés sur la période (Chelsea, Milan, Inter, Liverpool et Porto) et Lyon trois (Liverpool, Inter, Porto). Même si, bien évidemment, tous les huitièmes de finale du monde ne remplaceront jamais un titre, c'est un témoignage de la régularité des Londoniens et des Rhodaniens. Elle perdure pour les Gunners, pas pour l'OL, malheureusement…

Si le tandem Barça-Real mène confortablement la danse, au plan collectif, personne n'égale l'Angleterre. On retrouve trois clubs anglais parmi les six plus prolifiques sur ces quinze dernières années et quatre dans les 10 premiers : Manchester United, Arsenal, Chelsea et Liverpool. Le Big Four british a globalement réussi à se maintenir sur la crête de la vague européenne, même si les Reds affichent un parcours beaucoup plus sinusoïdal que leurs petits camarades.

Rappelons que la Premier League est le seul championnat à avoir fourni trois vainqueurs différents de la Ligue des champions au XXIe siècle. Cette densité constitue l'ADN même de l'Angleterre des clubs, son particularisme et sa principale force.

Avant de tomber sur le premier club italien, on trouve trois pensionnaires de Premier League, deux pensionnaires de Liga et le Bayern. Des quatre géants européens, la Serie A est donc le championnat le moins bien loti. Là encore, pas de surprise. Certes, avec trois titres (deux pour le Milan, un pour l'Inter), l'Italie n'est pas mal pourvue. Milan a même régné sur l'Europe globalement de 2003 à 2007 avec deux victoires et presque une troisième, compte tenu de l'improbable défaite en 2005 contre Liverpool.

Malgré cela, il n'apparait donc qu'au septième rang. Car les Rossoneri sont méchamment rentrés dans le rang. Sur l'ensemble de la période, la Serie A ne dispose en réalité pas d'un club régulier au sommet, contrairement à l'Angleterre, l'Espagne ou l'Allemagne.

Bien sûr, dans la mesure où le Real et le Barça sont les seuls clubs, avec le Shaktar Donetsk, à avoir pris part aux quinze dernières éditions de la Ligue des champions, ils bénéficient dans notre classement d'un réel avantage. Sauf que, si l'on établit un classement à la moyenne de points pris par rencontre afin de ne pas privilégier les gros consommateurs de matches, la hiérarchie reste presque la même.

Le Barça (2,04) devance toujours, dans l'ordre, le Real (2), Manchester United et le Bayern (1,92 chacun). Seules modifications à la marge, Chelsea passe devant Arsenal à la cinquième place et Liverpool gagne deux rangs, à la septième place.

A l'inverse, l'AC Milan passe de la septième à la dixième place. Les Rossoneri n'ont gagné que 45% de leurs matches de la saison 2000-2001 à aujourd'hui, alors que le Barça, le Real, MU, le Bayern Arsenal, Chelsea ou Liverpool émargent tous, au minimum, à 50%.

Vainqueur des cinq premières éditions et de la dernière en date, le Real Madrid apparait totalement incontournable dans l'histoire de la C1. Personne, il est vrai, ne compte plus de participations (45, soit 11 de plus que son dauphin en la matière, le Benfica Lisbonne) ou de matches (378, aucun autre club n'atteint les 300). Si l'on étend notre classement à l'ensemble de l'histoire de l'épreuve, le Real totalise ainsi 739 points. Loin, très loin devant tout le monde.

Derrière, le Bayern Munich occupe la deuxième place, devant le FC Barcelone et Manchester United. Et douze des quinze premiers sont identiques. On note surtout la disparition du Benfica Lisbonne, septième dans l'histoire, et seulement 27e sur les quinze dernières saisons.

Le premier club français est toujours l'OL, mais au vingtième rang seulement, témoignage du faible rayonnement historique des clubs tricolores dans la compétition. L'OM apparait au trentième rang, le PSG au 39e et Monaco au 44e.

Quant au classement à la moyenne, il maintient les quatre mêmes aux commandes, dans un mouchoir. Le Barça reprend la main d'un infime cheveu (1,957 point par match contre... 1,955 au Real).

Conclusion, même si l'ordre est légèrement différent, le quatuor de tête est le même sur la période 1956-2015 que sur le XXIe siècle. Les changements d'époque, de siècle ou de format n'ont pas bouleversé la hiérarchie. Ils n'ont fait que l'amplifier.