Ligue des champions : Pour Monaco, c’est la bouffée d’air frais ou l’enfer

Si Monaco espérait terminer deuxième de Ligue 1, il peut se targuer pour l’instant de réussir son objectif. En partant du bas. Défait une nouvelle fois à Lyon (2-1) vendredi, le troisième revers en cinq matches de championnat, a plongé le club du Rocher à une dix-neuvième place déjà inquiétante pour la qualification en Ligue des champions l’année prochaine. Mais avant de rêver à la session suivante, Monaco doit réfléchir à celle qui arrive, très (trop) vite. Le stade Louis II n’a pas entendu la musique de Ligue des champions depuis dix années, et une élimination contre le PSV Eindhoven en huitième de finale.

Monaco a commencé avec un début de championnat loin d’être évident. Qui aurait pu parier le premier août que Bordeaux et Lille, adversaires des monégasques pendant l’été, seraient sur le podium de la Ligue 1 le 15 septembre ? Le calendrier qui s’annonce n’est pas des plus plaisants. Après une première rencontre contre le Bayer Leverkusen, Monaco recevra Guingamp, peut être prenable si les bretons ont encore la tête à Florence dans le cadre de l’Europa League. Cela se gâte ensuite : déplacement trois jours plus tard à Montpellier avant un derby à domicile contre Nice. On pourrait croire que c’est déjà assez difficile comme ça.

Mais la folle série continue avec un déplacement au Zenith Saint-Petersburg en Ligue des champions, avant de se rendre soizante-douze heures plus tard dans la capitale dans un choc au sommet sur le papier contre le Paris Saint-Germain. Monaco a trois semaines pour relever la tête sur le plan national, ne pas la mettre sous l’eau sur la scène européenne, et ne pas perdre la face dans le derby contre l’ennemi juré à domicile. Mission compliquée voire impossible pour Leonardo Jardim, qui pourrait perdre du crédit auprès de sa direction s’il n’arrive pas à remplir au minimum deux des trois missions fixées à court terme.

Il sera intéressant de savoir si certains joueurs de Monaco, à l’instar de l’équipe du PSG, ne préfèrent pas la Ligue des champions à la Ligue 1, se réservant (in)consciemment pour briller sur la scène européenne plutôt que sur le théâtre français. Carvalho, Moutinho ou encore Berbatov n’attendent que ça. A eux de montrer la voie dans une équipe où la moitié des titulaires n’a jamais encore joué la plus grande des coupes européennes.

Tenté contre Lyon faute de vrai latéral droit disponible, Nabil Dirar ne devrait pas rejouer ce mardi, lui le milieu offensif d’origine. Fabinho devrait reprendre son poste. Abdennour est forfait, laissant la place à Raggi pour une défense centrale avec Ricardo Carvalho. Le milieu de terrain Kondogbia – Toulalan – Moutinho devrait être aligné et Jardim compte bien en faire le socle fort de son équipe, alors qu'Ocampos et Germain devraient accompagner Berbatov devant.

L’équipe du Bayer Leverkusen ne ressemblera en rien à celle qui a joué contre l’OM en amical sur un petit terrain champêtre autrichien, et qui avait encaissé un 5-1. Roger Schmidt, qui entraînera son premier match de Ligue des champions, devra faire sans Simon Rolfes, son capitaine, forfait pour une longue durée, ni Kyriakos Papadopoulos, blessé pour 2 mois (épaule). Avec 9 buts marqués en trois matches de Bundesliga, les Allemands impressionnent, d’autant plus qu’ils trustent la première place du championnat.

Motif d’espoir pour Monaco : déjà cinq buts encaissés en trois matches, dont trois vendredi contre le Werder de Brême, avec un match nul 3-3 à la BayArena. Une rencontre qui fera dire à l’attaquant Stefan Kiessling, pour une fois plus bavard hors du terrain que buteur sur le pré : "Brême ne savait pas trop quoi faire pendant la première mi-temps. D'ailleurs, ils ne savaient pas trop quoi faire pendant la seconde non plus.Nous aurions dû les battre 6-0". On espère presque que Monaco ne saura pas quoi faire sous-peine d’être largement battu.

Dimitar Berbatov n'a marqué qu'un seul but lors de ses 23 dernières apparitions en Ligue des champions. C'est d'ailleurs avec le Bayer Leverkusen (7 buts) qu'il a marqué le plus de buts dans la compétition.

Sur ses 16 derniers matches de Ligue des champions à l’extérieur, le Bayer Leverkusen ne s’est imposé qu’une seule fois, c’était la saison dernière, sur le terrain de la Real Sociedad. Pour trouver trace d’une autre victoire hors de ses bases sur la grande scène européenne, il faut remonter à la saison 2002. Un motif d’espoir pour un stade Louis II qui pourrait être plein pour l’occasion.