Ligue des champions - Shakhtar-Bayern : Un petit Bayern se contente du minimum syndical

Le Bayern devra s'en contenter. Dominateur stérile, mardi soir à Lviv, le club bavarois n'a pu ramener qu'un match nul de son déplacement en Ukraine en huitième de finale aller de Ligue des champions, face au Shakhtar Donetsk (0-0). Un score logique vu le déroulement des évènements. Réduit à dix en seconde période après l'expulsion logique de Xabi Alonso (65e), le Bayern, plus complet, n'a jamais été inquiété par un champion d'Ukraine plus appliqué à défendre qu'autre chose. Les Munichois partiront favoris, le mercredi 11 mars prochain, lors du match retour à l'Allianz Arena.

Dominer n'est pas gagner, le Bayern le sait mieux que quiconque. Surtout après cette glaciale soirée européenne. Les hommes de Pep Guardiola, disposés en 3-3-3-1 avec un Franck Ribéry titulaire sur le front offensif, n'ont jamais trouvé la faille dans l'arrière-garde ukrainienne, Les troupes de Mircea Lucescu, incapables de tenir le ballon, ont pourtant donné le bâton pour se faire battre. Etouffés dans leurs 20 mètres pendant la première demi-heure, les Ukrainiens, désorganisés, ont fait une peur bleue à tout le stade de Lviv. Mais seule une frappe trop croisée de Thomas Müller, sortie par Olexandr Kucher, est venue secouer Andriy Pyatov, le portier ukrainien (11e).

Le reste de la rencontre, sans rythme, n'a rien donné de fameux, sauf une succession de frappes non-cadrées et de maladresses, notamment de la part de Thomas Müller, un peu maladroit, et d'un Arjen Robben qui a multiplié les mauvais choix. Quelques jours après le carton infligé à Hambourg en Bundesliga (8-0), le Bayern a rendu une copie vraiment pâle au niveau du secteur offensif (sept tirs, dont un seul cadré). Cette seule frappe cadrée a été l'oeuvre de Rafihna, dès la première minute de la rencontre. En seconde période, ce n'était pas spécialement mieux de la part des Bavarois, qui n'ont pas obtenu de penalty suite à une main de Yaroslav Rakitskiy dans la surface (83e). Un penalty pourtant évident.

La rencontre s'est jouée dans l'entrejeu. A ce petit jeu, le Bayern a eu le contrôle des évènements, même en jouant à dix contre onze. Mais il a laissé beaucoup trop d'influx nerveux dans les duels, face à une équipe ukrainienne bloquée dans les couloirs par le bon travail de Rafinha et Bernat. Plus forte que tout, la tension a rapidement envahi les esprits et est venue polluer une rencontre pauvre en qualité technique. Outre le double carton jaune reçu par Alonso, six autres avertissements sont venus ponctuer une rencontre trop hâchée. Sans rythme après un hiver passé à jouer des matches amicaux, le Shakthar n'a pas trouvé d'autre solution que de durcir le ton. Avec Taison, Douglas Costa et Alex Teixeira il avait pourtant des munitions intéressantes. Il faudra faire beaucoup plus en Allemagne, dans trois semaines, pour espérer créer l'exploit.