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Juventus – Real Madrid : le match le plus important pour la Juve depuis 12 ans

Laurent Vergne

Mis à jour 05/05/2015 à 09:11 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Depuis le printemps 2003, la Juventus Turin n'avait plus connu l'ivresse du dernier carré de la C1. Géant du football européen, le club piémontais a eu besoin de temps pour retrouver son rang. C'est désormais chose faite. La Juve défie le Real Madrid mardi soir en demi-finale aller.

La Juventus est-elle prête à revenir sur le toit de l'Europe ?

Crédit: Imago

Quatre seigneurs et deux affiches de rêve. Voilà le cadre de ces demi-finales de Ligue des champions cuvée 2015. A eux quatre, le Real Madrid, le FC Barcelone, le Bayern Munich et la Juventus Turin pèsent 21 victoires et 37 finales en C1.
Sur le papier, tout ça est vrai. Mais le contexte, lui, impose de placer la Juve dans une catégorie à part face à ses trois derniers adversaires pour le titre suprême. Car contrairement au trio majeur, elle avait perdu l'habitude de naviguer dans de telles eaux. Pour la Vielle Dame, absente depuis 2003 du dernier carré de la Ligue des champions, c'est même franchement retour vers le futur. En 12 ans, elle a tout vécu, descendant très bas pour retrouver aujourd'hui sa place.

Le sommet, l'enfer, le retour au premier plan

Juventus, 2003-2015.

Juve 1 / Bayern + Real + Barça = 18

Le temps a coulé et certains n'ont pas perdu leur temps. Depuis 2003, le Bayern, le Real et le Barça totalisent 18 places de demi-finalistes à eux trois. La Juve, avec sa petite unité, arrive bien loin derrière, au même niveau que Villarreal, Monaco, Lyon ou Schalke 04, qui ont tous joué une demie depuis 2003.
Ligue des champions, demi-finalistes de 2004 à 2015.

Buffon le dernier survivant (ou presque)

Pour vous donner une idée, la dernière fois que la Juve a atteint ce stade de la compétition…
  • Paul Pogba et Alvaro Morata étaient encore à l'école primaire.
  • Il y avait même deux joueurs nés dans les 60 sur le terrain. Antonio Conte, l'actuel sélectionneur de l'Italie et Ciro Ferrara, nés respectivement en 1969 et 1967.
En réalité, il ne reste qu'un seul survivant de cette époque du côté bianconero : Gianluigi Buffon. Il était déjà le gardien de la Juve en 2003. De la finale perdue face au Milan cette année-là à la descente en Serie B en passant par le retour progressif au premier plan, le portier transalpin a tout connu, tout vécu depuis 12 ans. Y compris un titre de champion du monde en 2006 avec la Squadra. A noter quand même qu'un autre joueur actuel de la Juve a également disputé la finale 2003... mais sous le maillot de l'AC Milan : Andrea Pirlo.
Le XI de départ de la Juve en finale de la Ligue des champions 2003
La compo de la Juventus en 2003 face à l'AC Milan

Il y a 12 ans, le Real, déjà…

C'est donc face au Real que la Juve va rejouer pour accéder à une finale de Ligue des champions. Petit clin d'œil du destin puisque son dernier grand fait d'armes européen, c'est précisément face à la Casa Blanca que le club piémontais l'a vécu. Au printemps 2003, c'est en sortant le géant castillan en demi-finales que les Bianconeri avaient décroché leur billet pour la finale. Battus 2-1 à l'aller, ils s'étaient imposés 3-1 à domicile au retour avec des buts de Trezeguet, Del Piero et Nedved, Zidane réduisant le score à deux minutes de la fin.
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Juve-Real, demi-finale de Ligue des champions 2003.

Crédit: Imago

Ancelotti, l'homme qui n'aimait pas la Juventus

"C'est le match le plus important pour le club depuis 12 ans", a confié Massimiliano Allegri. Depuis la finale perdue en mai 2003 contre l'AC Milan, donc. Autre clin d'œil cocasse, l'entraineur du Milan, ce soir-là, n'était autre que Carlo Ancelotti, l'actuel coach du Real Madrid, que la Juve va croiser ce mardi soir.
Carletto entretient un drôle de rapport avec la Vieille Dame. Il l'a certes entrainée pendant deux ans, de 1999 à 2001, mais il ne s'y est jamais vraiment senti chez lui. Il faut dire que les supporters de la Juve, lui reprochant son passé de milaniste et de giallorosso, l'avaient accueilli avec une banderole "un cochon ne peut pas entrainer la Juve". En 2009, dans son autobiographie, Ancelotti avait confié que la Juve était un club qu'il "ne pouvait pas aimer".
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Carlo Ancelotti lros de la finale 2003 remportée par l'AC Milan face à la Juventus.

Crédit: Imago

La question : La Juve a-t-elle vraiment une tête de petit poucet ?

Quand on possède son palmarès et son histoire, peut-on encore être considéré comme le "petit" du dernier carré ? Dans l'absolu, évidemment non. Mais dans le contexte de ce printemps 2015, où la Juve fait figure de revenante, et où elle se trouve confrontée aux trois clubs les plus dominateurs sur la scène européenne ces dernières années, le constat est tout sauf absurde. La Juventus a pour elle son ADN, bien sûr. Mais si le sang de la gloire européenne continue de couler dans ses veines, son cœur de championne n'a pas été irrigué depuis longtemps.
"Il y a trois équipes au-dessus de nous en termes de vécu récent, d'expérience internationale et de qualité d'effectif", concède Gigi Buffon. Et le vieux cerbère d'ajouter deux pensées en apparence contradictoires, mais en apparence seulement : "Nous sommes une équipe qui grimpe et, en fait, je suis convaincu que nous sommes capables de rivaliser avec n'importe quelle autre équipe. Mais il y a une différence entre dire cela et penser que nous pouvons gagner la Ligue des champions."
Tu l'as dit Gigi. On croit effectivement la Juve capable d'enquiquiner n'importe qui, même les trois mastodontes face à elle. Mais de là à en battre un (sur deux matches) puis deux (sur un match), il y a un pas que 12 années d'abstinence nous empêchent de franchir allègrement. Mais c'est le propre des grands clubs que de revenir tôt ou tard au sommet. Alors...
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Gianluigi Buffon (Juventus Turin)

Crédit: AFP

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