Atlético - Barça (2-0) - Antoine Griezmann n'a plus aucune limite

C'est un drôle de bonhomme. Du haut de son 1,76 m, difficile d'imaginer que derrière ce visage d'éternel adolescent se cache l'un des meilleurs attaquants du monde. Car si certains en doutaient encore, cette soirée de mercredi vient rappeler que c'est bien à cette catégorie qu'appartient désormais l'attaquant de poche de l'Atlético Madrid. C'est lui qui a fait trébucher l'immense FC Barcelone (2-0), grand favori de la compétition et incontestable meilleure équipe d'Europe il y a quelques semaines encore, en quart de finale de la C1.

Il n'est pas le seul bien sûr et le mettre en avant, c'est aussi minimiser la formidable discipline collective d'un Atlético réglé comme du papier à musique. Mais il est bien difficile de ne pas sortir Griezmann du lot. Auteur d'un doublé, une tête parfaite et un penalty, il a porté durant 149 minutes, après l'expulsion de Torres à l'aller, les ambitions offensives des Colchoneros. Une responsabilité monumentale.

Lui qui n'avait jamais marqué en phase finale de Ligue des champions, lui qui n'avait jamais trouvé le chemin des filets face au Barça sous le maillot de l'Atlético a tout envoyé valser avec une facilité désarmante face à la référence des références. "Le centre de Saul est parfait, j'essaie d'anticiper et de mettre la tête. Sur le penalty, le gardien la touche un peu mais ça rentre, j'étais content", a-t-il expliqué après la rencontre. Comme si tout était facile, presque naturel.

C'est cette simplicité, ce talent brut qui brise les barrières une à une. Intelligence de jeu, science du déplacement, sang-froid devant le but, technique en mouvement : Griezmann sait absolument tout faire et son explosion dans l'un des plus grands clubs du monde est d'une logique implacable. Il en est désormais à dix buts lors de ses dix derniers matches. Griezmann n'a plus de limite. En mars, avec l'équipe de France, il a endossé le costume de patron du secteur offensif. A 25 ans seulement. Aucun défi ne semble pouvoir l'effrayer.

Son doublé, quatre heures après l'officialisation de l'absence de Karim Benzema à l'Euro, est une promesse. Après une saison en club qui, quoiqu'il se passe désormais, l'aura installé parmi les meilleurs attaquants du monde, le meilleur buteur français de la saison (31 buts désormais) devra affronter un nouveau test XXL : mener l'équipe de France au titre continental, sur ses terres. Vivement juin.