Atlético-Bayern - Après avoir balayé le Barça, l’Atlético n’a plus peur de rien

ParMartin Mosnier

Publié 26/04/2016 à 20:53 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS – La deuxième demi-finale de Ligue des champions offre une sublime opposition de style entre le rouleau-compresseur du Bayern et la discipline madrilène. Impressionnants en quart face au Barça, les Colchoneros semblent avoir les moyens de dompter le Bayern de Guardiola.

Antoine Griezmann et l'Atlético Madrid, tombeurs du Barça en Ligue des champions 2015/2016

Crédit: AFP

Le contexte

Une magnifique opposition de style à Vicente-Calderon. D'un côté, le flamboyant Bayern Munich, roi incontesté et incontestable d'Allemagne, modelé par Pep Guardiola et redoutable machine à marquer. De l'autre, l'outsider madrilène à la grinta incomparable, mené par l'intelligence tactique et la discipline du bouillant Diego Simeone. Une savoureuse opposition beaucoup plus incertaine qu'il n'y paraît.

Le Bayern, quintuple vainqueur de l'épreuve, a atteint le dernier carré pour la cinquième fois consécutive et fait figure d'ogre dans cette confrontation. Mais son armure s'est fendue en 8e de finale face à la Juve puis en quart face au Benfica. Les Allemands ont encaissé six buts en quatre matches et sont passés tout près du précipice face aux Italiens. La fébrilité de leur défense en C1 et la mauvaise période traversée par Lewandowski (deux buts lors de ses sept derniers matches) ont écorné le statut des Bavarois.

Ligue des champions

Simeone - Guardiola : le choc, il est sur le banc

27/04/2016 à 00:33

Pep Guardiola lors du quart de finale retour de Ligue des champions face à Benfica - 2016

Crédit: AFP

En face, l'Atlético a sorti l'immense Barça, tenant et immense favori de la compétition, en quart de finale. Les Catalans et leur trio magique Neymar-Suarez-Messi se sont fracassés les dents sur la rigueur madrilène et la vitesse de ses contres assassins. La double opposition a largement épaissi les ambitions de l'Atlético. Après avoir sorti les Blaugrana, plus rien ne peut lui faire peur. Sûr que Diego Simeone rêve de faire tomber le cousin allemand du Barça et l'ancienne tête pensante des Catalans : le Bayern de Guardiola. Bien difficile d'identifier qui sortira indemne de cette demi-finale entre le rouleau-compresseur munichois et les guerriers madrilènes.

Débarrassé de ses soucis domestiques et quasiment assuré du titre de champion, le Bayern continue de gagner et a pu faire tourner le week-end dernier pendant que l'Atletico, engagé dans un combat homérique en tête de la Liga, peinait contre Malaga (victoire 1-0). Le forfait de Diego Godin, blessé aux ischio-jambiers, est un immense coup dur pour Diego Simeone et ses hommes. Sans son meilleur défenseur et l'homme de base de son dispositif, l'Atlético débutera cette double confrontation forcément affaibli. Côté allemand, l'absence de Robben sera compensée par l'immense vivier offensif (Lewandowski, Müller, Ribéry, Douglas Costa, Coman). En phase de reprise, Jerome Boateng est, lui, incertain.

Atlético Madrid fordert den FC Bayern München

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L'homme à suivre : Antoine Griezmann

Parce que, sans Antoine Griezmann, la rigueur de l'Atlético n'aurait pas servi à grand-chose en quart de finale. Auteur d'un doublé face au Barça, le Français s'installe cette saison parmi les meilleurs attaquants d'Europe (29 buts toutes compétitions confondues) et il est celui qui a fait chuter l'armada catalane. L'avant-centre des Colchoneros aura un immense rôle à jouer face à un Bayern aux bases défensives très incertaines. Notamment lors du match aller. Griezmann a inscrit les trois derniers buts de l'Atlético en C1 à Vicente-Calderon.

Antoine Griezmann - Atletico Madrid

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Ils ont dit

Robert Lewandowski, attaquant du Bayern

Ils possèdent la meilleure défense de la Liga. Pour un attaquant, c'est un véritable challenge que d'affronter une équipe qui prend si peu de but.

Diego Simeone, entraîneur de l'Atlético

Le Bayern a beaucoup d'options. Mais celui qui gagne la guerre n'est pas celui qui a le plus de soldats : c'est celui qui les utilise le mieux.

3 stats à avoir en tête :

L’Atlético Madrid a préservé sa cage inviolée lors de 10 de ses 12 dernières réceptions en Ligue des Champions. Mieux, les Madrilènes n'ont concédé que 10 tirs cadrés à domicile en C1 cette saison (2 buts) ! Bon courage au Bayern.

Robert Lewandowski n'est pas le même loin de l'Allianz Arena. Le buteur polonais n'a pas réussi à marquer lors de six des sept derniers déplacements du Bayern en Ligue des champions.

L'Atlético s'est qualifié lors de ses 6 dernières confrontations éliminatoires en Coupe d'Europe face à une équipe allemande. Mais sa seule confrontation face au Bayern reste un douloureux souvenir. Ce choc est aussi un remake de la première finale de Ligue des champions des Colchoneros. Cette année-là, en 1974, l'Atlético laisse passer sa chance lors de la première manche puisque Schwarzenbeck égalise au bout de la prolongation (1-1, a.p.). L'absence de tirs au but contraint les deux formations à une seconde manche, 48 heures plus tard, que le Bayern écrase (0-4). Les Allemands remportent la première de leurs cinq C1. Les Colchoneros courent toujours après leur première 42 ans plus tard.

Notre avis :

L'Atlético de Simeone est une machine à neutraliser l'adversaire et à démolir ses schémas offensifs: pressing tout-terrain, bloc très compact et réalisme sur coups de pied arrêtés. Mais la blessure de Diego Godin, patron de la défense, est néanmoins un coup très rude qui fragilise l'ensemble. Sans celle-ci, l'Atlético semblait en mesure de faire sa loi à Vicente-Calderon. L'absence de Godin, sans doute l'un des trois meilleurs défenseurs centraux du monde, est un caillou dans la chaussure de l'Atlético et pourrait bien faire pencher cette demi-finale du côté allemand. Même si la démonstration collective face au Barça témoigne des ressources insoupçonnées des Madrilènes.