Avant Real-City : Cristiano Ronaldo, c'est tellement plus qu'une machine à buts pour le Real

Un seul être vous manque et tout est (presque) dépeuplé. La Ronaldo-dépendance du Real, au moins en Ligue des champions, s’est un peu plus confirmée mardi dernier lors de la demi-finale aller contre Manchester City (0-0). Privés de leur triple Ballon d’Or portugais, les Madrilènes ont eu tout le mal du monde à se procurer des occasions et ont manqué d’impact offensif.

Logique lorsque l’on sait que Ronaldo comptabilise déjà 16 buts, soit deux de moins que toute l’équipe des Citizens réunie. En conséquence, l’équipe madrilène marque beaucoup moins lorsque son buteur maison manque à l'appel, ce qui n’est arrivé que quatre fois cette saison, toutes compétitions confondues.

Mais si Ronaldo est un tueur des surfaces, il est aussi et surtout un élément moteur de l’équipe. Sans lui, le Real a semblé désœuvré, en panne d’idées, sans homme providentiel. Et ce n’est pas faire offense à Lucas Vazquez, par ailleurs intéressant, que de dire que son apport n’est pas le même que celui du Portugais. "Sans lui, il manque de la rapidité dans le jeu madrilène, de l’impact et même des remises de la tête. C’est simple, tout le jeu offensif passe par lui", confirme Jose Manuel Antequera, journaliste à Eurosport.es.

Le premier exemple flagrant est celui des tirs. A l’aller, seul match de Ronaldo manqué en C1 cette saison, Madrid n’a tiré que 13 fois au but, contre 22 en temps normal, plus haute moyenne pour une équipe de la compétition cette saison.

Si la qualité de frappe de Ronaldo permet de faire exploser ce taux pour le Real, son absence a surtout empêché de créer la fameuse étincelle dans les 30 derniers mètres. Il a manqué un joueur capable de s’intercaler entre les lignes, de provoquer et de jouer en mouvement pour créer des espaces. Tout ce que Ronaldo adore faire. Ses coups de reins ont fait défaut aux Merengue face à des Citizens bien regroupés au milieu.

En terme de passes réussies, c’est le même constat, avec un déchet plus grand que d’habitude pour les Madrilènes (84% contre 88,5% sur toute la C1). Si la qualité première de Ronaldo n’est pas là, le Portugais a cette capacité technique pour décrocher, orienter et décaler. Prendre le jeu de son équipe en main, tout simplement. Et d’ailleurs, avec deux passes clés réussies en moyenne par match, il est dans les meilleurs à son poste (ailier droit ou gauche).

Au petit jeu des comparaisons, il est au même niveau que Mesut Özil ou David Silva et devant Iniesta (1,6), Messi (1,4) ou Hazard (1,1). Preuve que malgré son image de soliste, le Portugais bonifie et fluidifie le jeu de son équipe. Un "playmaker" en somme.

Mais tout ne s’explique pas non plus par les statistiques. Si Zinedine Zidane ne cesse de répéter que Ronaldo est le meilleur joueur du monde, ce n’est pas qu’une question politique inhérente au Real. En réalité, le Portugais est LE patron de l’équipe madrilène. La remontada face à Wolfsburg lors des quarts de finale en est l’illustration parfaite. Pas forcément serein et encore bourré de défauts, ce Real a compté sur son leader, auteur d’un triplé, pour boucler l’affaire.

Alors, forcément, le Portugais sera très attendu ce mercredi pour guider son équipe vers la finale de la Ligue des champions. Malgré sa récente blessure, le joueur devrait être présent. Car pour le Real cette saison, être privé de Ronaldo, c’est presque se retrouver orphelin.