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Bayern - Atlético : De la lumière à l'ombre, Augusto Fernandez a réussi sa mue et remplacé Tiago

Alexandre Coiquil

Mis à jour 03/05/2016 à 07:41 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Recruté en janvier pour remplacer Tiago au sein de l'effectif de l'Atlético de Madrid, Augusto Fernandez s'est non seulement très bien intégré au collectif de Diego Simeone mais il est parvenu à faire oublier l'absence du Portugais, blessé à l'automne. Milieu offensif de formation, l'international argentin, 30 ans, a trouvé son épanouissement sportif comme demi-défensif.

Augusto Fernandez au duel avec Arturo Vidal lors d'Atlético - Bayern Munich en Ligue des champions

Crédit: AFP

Savoir faire le bon choix est une force. Dans les pas d'Antoine Griezmann, qui est probablement meilleur coup réalisé par l'Atlético sur le marché des transferts, se dresse peu à peu l'ombre d'un autre recrutement réussi : celui d'Augusto Fernandez. Débarqué à Madrid le 1er janvier 2016 en provenance du Celta Vigo, afin de remplacer numériquement Tiago Mendes, blessé au tibia à l'automne, l'international argentin est en train de convaincre non seulement Diego Simeone de le titulariser dans des matches à grands enjeux, mais également l'Europe du football de son excellent niveau.
Polyvalent, véritable gratteur de ballons et joueur de compromis, il s'est parfaitement intégré au moule ultra-collectif que représente l'équipe dirigée par Simeone. Même à 30 ans et en pleine force de l'âge, cette adaptation rapide et productive n'est pas une mince affaire. "L'arrivée d'Augusto est une arrivée importante qui va apporter de la variation au milieu de terrain", expliquait Diego Simeone début janvier. "En plus d'évoluer comme milieu de terrain central en position basse, il a joué à différents postes dans l'entrejeu et cela va nous donner des alternatives pour la compétition interne, qui est un facteur que l'on recherche constamment. Car avec cela on est meilleurs en compétition."

Augusto joueur symbole de l'anti "tiki-taka"

Quelques semaines après, et une blessure au genou guérie à la vitesse de l'éclair, l'affaire est entendue : Fernandez a réussi à apporter ce que faisait également Tiago, le relais direct de Simeone et le cerveau de l'Atléti, dans cette équipe. Les deux hommes n'ont pas le même registre, mais ils ont en commun d'apporter le même équilibre au milieu madrilène. "Il a une bonne sortie de balle, il interprète très bien le jeu, il donne de l'intensité et sutout il s'est très bien adapté", expliquait Simeone récemment. Sa bonne intégration lui a permis de facilement trouver ses marques avec Gabi, retrouvé, dans le double pivot du 4-4-2. Sans oublier son excellente connexion avec Saul Niguez et Koke, les joueurs "excentrés" de ce milieu à quatre, qui ont gagné un peu plus de liberté dans l'entrejeu, en témoigne le but du jeune Saul à l'aller. Sceptiques à l'arrivée du joueur, les supporters madrilènes ont eux été scotchés par son apport qui dépasse toutes les attentes. " Il a accroché le bon wagon et il a rapidement répondu aux besoins de l'équipe", a renchéri le "Cholo".
Après une très bonne prestation lors du succès (2-0) en quart de finale retour face au FC Barcelone, Augusto a effectué sa sortie la plus complète avec le maillot des Colchoneros face au Bayern Munich en demie aller (victoire 1-0). Toujours bien placé pour récupérer le ballon, capable de porter la balle et de faire grimper le milieu d'un cran, son travail en apparence discret a été phénoménal, notamment en première période. Quand l'Atléti a plus subi, son travail de repli, ses récupérations de balle et son travail de coupe séquences, ont été précieux. Augusto c'est le discret efficace.
Ses qualités sont d'ailleurs exploitées au maximum face à une équipe qui préfére avoir la balle, c'est là que son profil d'harceleur du porteur prend tout son effet. Il avait laissé apercevoir cela en Liga face au Barça le 30 janvier dernier, avant de sortir sur blessure (défaite 2-1). Quelques mois auparavant, il signait sa prestation la plus aboutie en Liga avec le maillot du Celta face à ce même Barça, concassé 4-1 au Balaïdos, avec un duel d'anthologie effectué face à Andrès Iniesta, qu'il avait "privé d'espace" et éteint. La demie retour face aux Munichois et leur large possession de balle, sera son affaire, qu'il démarre ou non à l'Allianz Arena.
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Lionel Messi et Augusto Fernandez

Crédit: AFP

Passarella, Luis Enrique, Berizzo : ces hommes qui ont façonné le nouveau "Augusto"

Avant de convaincre à Madrid, l'ancien joueur de River Plate a été l'une des pierres angulaires d'Eduardo Berizzo au Celta Vigo. En Galice depuis 2012, sous l'impulsion de Miguel Torrecilla l'ancien directeur sportif, où il évoluait à son poste de prédilection, en "volante", soit milieu offensif excentré, le natif de Pergamino a été remplacé en milieu de saison par son technicien au poste de demi-défensif dans un trident. Capable de donner du rythme à longue échelle de récupérer et donner des ballons, l'Argentin avait séduit et le Celta était sorti de sa mauvaise passe.
A posteriori, son repositionnement a été la clé de son intégration réussie à l'Atleti. Jouer en position défensive de façon définitive c'était d'idée de Toto Berizzo, qui n'est jamais revenu sur sa décision. Mais le précurseur de tout ça se nomme... Daniel Passarella. "J'ai commencé à jouer bas avec lui à River", expliquait Fernandez dans un entretien à El Pais. "Il m'a utilisé à plusieurs reprise en double pivot, où j'étais celui qui sortait le plus du milieu, dans une ligne de quatre (...) Au Celta, j'ai joué ma première saison sur un côté, près de la ligne, comme je le faisais avec Vélez..(...) Et lors de la saison suivante, Luis Enrique est arrivé et il a commencé à m'utiliser comme milieu relayeur. (...) Le changement a commencé comme ça." Même avec des méthodes différentes, Luis Enrique et Berizzo, qui l'a installé pour de bon un cran derrière, ont construit le joueur qu'il est peu à peu devenu. "Ils se rejoignaient sur une chose : au moment où l'équipe avait le ballon, ils voulaient beaucoup d'agressivité et de rythme."
Passer de la lumière, celle du joueur décisif, à l'ombre, c'est le chemin pris par Fernandez. Pas spécialement évident. "Mais ça me plaît", assurait l'intéressé à El Pais quand on lui demandait si couvrir plus de terrain était une tare. "Cela s'accorde parfaitement au moment que je traverse dans ma carrière. (...) J'ai de l'expérience. C'est un poste qui demande beaucoup de responsabilités sans ballon. L'équilibre tout entier de l'équipe dépend du milieu de terrain. (...) Jouer au milieu ce sont des efforts plus courts mais plus dynamiques."
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Michael Krohn-Dehli et Augusto Fernandez

Crédit: AFP

En Argentine, le nouveau Augusto plaît beaucoup

Passé de River Plate de 2005 à 2009, Augusto a retrouvé à Madrid, son ancien entraîneur Diego Simeone, avec qui il est régulièrement comparé à cause de son approche méthodologique du football. Champions d'Argentine en 2008 (tournoi de clôture) - avec Falcao et Marcelo Gallardo - les deux hommes se savaient en terrain connu au moment de retravailler ensemble. "Je le connais depuis qu'il est tout jeune. (...) C'est un joueur qui a fait ses preuves en Espagne", expliquait le "Cholo" qui s'est même mis en froid avec Eduardo Berizzo en forçant son arrivée à Madrid. "Quand on me prend ou que je perds un joueur, je suis content parce que ça veut dire qu'on travaille bien. Certains ne pensent pas comme ça", lançait Simeone à l'encontre de son compatriote. Récupérer Augusto était donc à ce prix pour lui.
International avec l'Albiceleste depuis 2011, Augusto jouit d'une très belle cote en Argentine où son évolution est suivie avec un grand intérêt. "C'était déjà un grand joueur lors de ses années à River", nous a indiqué Guido Ratti, journaliste et suiveur avisé du club "Millonario". "Il avait plus un profil de numéro 8 mais ses qualités étaient plus évidentes en attaque, qu'en défense." Après un passage manqué à Saint-Etienne entre 2009 et 2010, le joueur s'est rapidement relancé à Vélez entre 2010 et 2012, où il a joué sur un côté. Avant d'effectuer son grand retour en Europe. Un choix déterminant vu de son pays natal.
"On pense ici qu'il est devenu un meilleur joueur en allant en Europe. Même s'il reste capable d'apporter beaucoup offensivement, son poste actuel plaît beaucoup", poursuit le journaliste, "On est satisfait de ce qu'il est devenu et même du rayonnement mondial qu'il a gagné. C'est avant tout un joueur intelligent, doté d'une excellente analyse de ce qu'il fait. Je pense qu'il est devenu, même en quelques semaines, un meilleur joueur depuis qu'il est sous les ordres de Simeone. En allant le chercher, il savait très bien ce qu'il faisait."
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Augusto Fernandez au duel avec Arturo Vidal en 1/2 aller de Ligue des champions entre l'Atlético et le Bayern

Crédit: AFP

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