Ibrahimovic a pu mesurer l'amour du Parc, même s’il s’en serait bien passé

Il ne faut pas se tromper. Zlatan Ibrahimovic rêvait d'une soirée bien différente, mercredi soir. "Elle aurait pu être bien plus positive", a reconnu Laurent Blanc à l'issue de la rencontre. Ibra a pourtant remis son équipe dans le sens de marche et marqué un but qui peut peser dans six jours. Et le géant suédois a partagé un moment particulier avec le Parc des Princes. Sur son penalty manqué ou après son face à face avec Joe Hart envoyé au-dessus de la transversale, des "Ibra! Ibra!" sont descendus des travées de l'enceinte parisienne.

Bien sûr, Zlatan Ibrahimovic n'a pas besoin de ça. L'ancien attaquant de l'Inter Milan ou du FC Barcelone, qui possède un orgueil démesuré, n'est pas du style à douter. Mais il a dû noter ce soutien marqué de son public. Il faut surtout se rappeler que sa relation avec les supporters parisiens n'a pas toujours été au beau fixe. Certains l'avaient même sifflé. Et lui ne les a jamais épargnés. "Ils en demandent beaucoup. C’est étrange au regard de ce qu’ils avaient par le passé. Parce qu’avant, ils n’avaient rien", avait notamment lancé Ibra en 2013.

Ce mercredi, ces querelles ont été mises de côté. L'amour du Parc pour son géant a transpiré. On ne va pas se mentir : il aurait été mal venu que cela se passe différemment. Les habitués du Parc des Princes ont de la mémoire. Et Ibra leur vend du rêve depuis quatre saisons maintenant. A 34 ans, il réalise encore un exercice de très haut niveau, avec ses 38 buts inscrits en 41 matches, toutes compétitions confondues. Dont cinq lors de ses cinq derniers matches en Ligue des champions, ce qui a permis au Suédois de rejoindre Andriy Shevchenko au classement des meilleurs buteurs de l’histoire de la C1 (48 buts). Contre Chelsea en huitièmes, il avait d'ailleurs su être décisif avec deux buts et une passe décisive.

Sa soirée de mercredi laissera cependant un goût amer, surtout si Paris reste encore aux portes des demi-finales. Ibrahimovic, qui a placé une tête sur la barre en seconde période, a bien sûr su se créer des occasions, venir donner un coup de main à son milieu et profiter de l'erreur de Fernando pour inscrire un nouveau but. Mais il a beaucoup trop raté pour un duel de cette importance. Ses deux loupés pèsent notamment lourds sur le résultat final. Un joueur de ce calibre se doit d'être plus décisif, de porter son équipe vers les sommets. Face à City, cela n'a pas été le cas, son manque de réalisme dans les matches à élimination directe a resurgi.

C'est dans les moments difficiles que l'on reconnait nos vrais amis, a-t-on l'habitude de dire. Libre en fin de saison, Ibra, qui ne s’est pas éternisé en zone mixte devant la presse - comme un symbole de sa déception -, a pu mesurer ce mercredi où en était sa relation avec le Parc. Il s'en serait sûrement passé et aurait préféré rester sur son nuage. Mais cela peut compter au moment où il devra faire un choix pour son avenir cet été. En attendant, il espère surtout corriger le tir face à Manchester City au retour pour arracher cette demie, qui lui a peut-être échappé ce mercredi.