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La Juventus aimerait archiver son 3-5-2, mais elle ne peut faire sans

Valentin Pauluzzi

Publié 15/03/2016 à 21:22 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - Les années passent et le quadruple champion d’Italie en titre continue d’utiliser cette tactique que beaucoup considèrent petit bras, mais difficile de s’en passer quand Chiellini, Barzagli et Bonucci sont tous les trois disponibles.

Andrea Barzagli, Giorgio Chiellini et Leonardo Bonucci (Juventus)

Crédit: Panoramic

4-2-3-1, 4-4-2, 4-3-3, 4-1-4-1, voici les schémas tactiques utilisés par les 16 rescapés de la Champions League, à deux exceptions près : le surprenant Gand, qui opte pour un 3-4-1-2 et, donc, la Juventus. Un dispositif mis en place durant l’ère Conte et que son successeur devait progressivement évincer.
Ce fut le cas l’an passé, Max Allegri alignant définitivement ses joueurs en un 4-3-1-2 durant la seconde partie de saison afin notamment d’exploiter la grosse qualité de son package de milieux de terrain (Pogba, Vidal, Marchisio et Pirlo). Pour beaucoup, il s’agissait du tournant qui a permis au club italien d’être finalement compétitif sur la scène européenne, sauf qu’un an plus tard, le technicien bianconero a décidé de se rétracter et de se reposer sur cette stratégie souvent décriée. Pourquoi ?

Une question d’habitudes

"C’est une assurance tous risques, nous savons comment l’appliquer et nous la connaissons par cœur. Et puis il nous manque certains joueurs pour adopter une autre tactique, mais on a montré que l’on peut changer, seulement, le 3-5-2 est une base solide que nous possédons." Ces propos sont signés Andrea Barzagli, qui défendait son bifteck l’automne dernier lorsque le retour en arrière était définitivement amorcé.
Devant l’absence d’un vrai ou "faux" numéro 10, Vidal parti, Götze pas arrivé, Pereyra trop juste ou tout simplement blessé, Allegri a dû mettre de côté son 4-3-1-2 fétiche. Transféré en dernière minute, Hernanes aurait bien pu être l’interprète idéal mais le Brésilien s’est rapidement grillé. Le début de saison laborieux a fait le reste, mieux valait revenir aux fondamentaux. Une fois de plus, le technicien toscan a fait preuve de sa meilleure qualité : la flexibilité. Loin d’être borné et à l’écoute des joueurs les plus influents, ce demi-tour a été payant au vue de la longue série de résultats positifs qui en a découlé (on en est à 18 victoires et 1 nul en championnat).
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Massimiliano Allegri lors de Juventus - Manchester City en Ligue des Champions le 25 novembre 2015

Crédit: AFP

Les interprètes parfaits

De toute façon, il est difficile de ne pas opter pour cette tactique quand on possède une telle défense. Voilà maintenant cinq ans que le trio Barzagli, Bonucci, Chiellini forme la base de la Juventus, la fameuse "BBC" . Quand les trois sont disponibles, il est pratiquement impossible de s’en passer. D’ailleurs, le passage à la défense à 4 l’an passé dérivait surtout de la longue indisponibilité du premier nommé. Une défense 100 % italienne avec des individualités parmi les meilleures au monde même si régulièrement négligées par les institutions organisant les récompenses individuelles et sous-estimées pas les passionnés de football.
L’entente et la complémentarité est parfaite, Bonucci et ses faux semblants de libéro construit, Chiellini castagne et Barzagli veille au grain. Et si par chance, un attaquant réussit à passer cette muraille, il doit ensuite défier Buffon. Dimanche, le portier devrait faire tomber le record d’invincibilité de la Serie A établi en 1994 par Sebastiano Rossi, dernier rempart d’une défense légendaire composée de Tassotti, Baresi, Costacurta et Maldini. Il lui suffira de garder sa cage inviolée pendant 240 secondes lors du derby turinois et les 930 minutes tomberont. On s’en souviendra comme du record de Buffon mais il est à partager avec ses trois compères qui ont encaissé 164 buts en 249 matches depuis l’été 2011.

3-5-2 modulable en 4-4-2

Ce trident conditionne fortement la constitution du onze de départ et contraint Allegri à maintenir un dispositif défensif que tous ses collègues européens honnissent. Pourquoi ? Parce qu’avec un tel schéma, une équipe perd un homme à la construction dans le coeur du jeu. D’où la réputation de tactique très "catenaccio".
En outre, les joueurs de côté s'exposent régulièrement à des situations de un contre deux en phase défensive puisque la majorité des adversaires raffolent des dédoublements entre ailiers et latéraux. Sans un soutien des milieux relayeurs ou redoublement de marquage d’un des trois axiaux, le risque est de rapidement imploser. C’est pour cette raison qu’ Allegri a introduit une variante, un coulissement qui permet à ses joueurs de passer en 442 en phase de possession. Le latéral gauche descend d’un cran et l’excellent Barzagli se décale offrant plus de couverture à son ailier.
Une tactique caméléon qui devient réellement efficace selon la dangerosité des interprètes. Une fois encore, les latéraux sont au centre des attentions. Avec Evra et Lichtsteiner, et sans sous-estimer l’apport offensif de ces éléments expérimentés, l’impact offensif reste gentillet, l’usure commençant à se faire sentir et le 3-5-2 vire au 5-3-2. En revanche, si Cuadrado et Alex Sandro sont alignés et ne négligent pas les tâches défensives, cette stratégie prend une tout autre physionomie avec des allures de 4-2-4 ou 3-3-4 si Barzagli reste bien gentiment derrière pour ne pas trop exposer l’équipe.
A l’aller, l’entraineur bianconero avait choisi un 4-4-2 en l’absence de Chiellini qui n’est toujours pas certain d’être disponible pour le match retour. Pas de "BBC", pas de 3-5-2 (Rugani considéré trop acerbe). Ainsi, la Vieille Dame pourrait encore troquer sa blouse de maison pour un tailleur coquet mais dans lequel elle se sent clairement moins à l’aise. De quoi augmenter les regrets en cas d'élimination.
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Giorgio Chiellini

Crédit: Eurosport

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