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L’Atlético a raison d’être en colère mais il n’y a pas de quoi crier au complot

Maxime Dupuis

Mis à jour 06/04/2016 à 17:57 GMT+2

Mardi, l'Atlético Madrid a terminé son quart de finale aller face au FC Barcelone à dix et l'a mal vécu (défaite 2-1). Parce que Fernando Torres aurait pu - ou dû - ne pas être le seul expulsé de ce quart de finale aller de la Ligue des champions. Il n'y a cependant pas de quoi remettre en cause la probité des instances ni d'avancer que le Barça est consciemment avantagé.

L'arbitre Felix Brych expulse Fernando Torres

Crédit: Panoramic

1-0, 1-1, 1-2. Déjà trois matches entre le FC Barcelone et l'Atlético Madrid cette saison et toujours le même scénario. Les Colchoneros prennent les devants, se font reprendre et perdent à la fin. Mardi soir, plus que le score, c'est l'évolution de la colonne discipline qui a posé problème aux hommes de Diego Simeone. Comme lors de leur précédente venue au Camp Nou, les Madrilènes n'ont pas terminé à onze. Il y a néanmoins eu du mieux puisqu'ils n'ont eu cette fois qu'un expulsé quand ils en avaient déploré deux en Liga, Filipe Luis et Diego Godin.
Mardi soir, en quart de finale aller de la Ligue des champions, c'est Fernando Torres qui est rentré aux vestiaires avant ses partenaires. Sa faute ? Rien de méchant. Elle n'était pas plus utile que celle qui lui a valu un jaune. Mais son engagement trop important au pressing, dans une zone de jeu qui n'en demandait pas tant, a coûté cher à l'Atlético et provoqué une colère noire teintée de dépit de Diego Simeone.
On peut comprendre El Cholo. Son équipe mène 1-0 et il sait que la marée catalane va affluer aux abords de la surface de Jan Oblak. C'est arrivé. Avec le résultat final que l'on sait.
Filipe Luis n'a pas aimé non plus. Et l'a fait savoir après le match, très clairement. Il est même allé plus loin, avec une saillie qui sentait bon la théorie du complot : "Nous sommes pénalisés avec la plus grande rigueur et cela fait très mal. On voit qu'il y a une peur de voir ce club éliminé. Cela nuit à l'UEFA" (…) "Moi, j'ai été expulsé et crucifié de manière justifiée pour un coup de pied à Messi. Mais eux, que doivent-ils faire pour être expulsés?" Le latéral gauche de l'Atlético fait clairement référence à quelques faits de jeu que l'arbitre Felix Brych n'a pas sanctionné.

Et Suarez et Busquets dans tout ça ?

Il y a évidemment ce coup de Suarez que Juanfran a reçu en première période. L'international espagnol venait de dégager un ballon quand l'Uruguayen ne s'est pas dérangé pour lui asséner un coup de pied volontaire. C'est assez clair sur les images. Après avoir tenté de contrer Juanfran du gauche, il lui balance un coup du droit. Cela ne prête guère à discussion. Se rendant compte de son forfait, Suarez s'est vite excusé auprès de sa victime, qui n'en a pas rajouté. Un peu plus tard, entre ses deux buts, l'Uruguayen s'est permis une petite "gifle" sur Filipe Luis.
L'arbitre a-t-il vu les fautes de Suarez ? Probablement pas. Sur la première, on voit qu'il suit le ballon. Son assistant ? Impossible de savoir. Sur la seconde, en pleine surface, c'est l'arbitre posté derrière la ligne de but qui aurait pu (et dû) intervenir.
L'autre action qui prête à discussion est intervenue juste après l'expulsion de Torres. Dans une zone de jeu semblable, Sergio Busquets découpe gentiment Antoine Griezmann. L'arbitre siffle. Mais ne donne pas de carton jaune au fils de Carles. Il ne l'aurait pourtant pas volé. Et M.Brych aurait ainsi pu dissiper quelques doutes dans les esprits madrilènes alors que Torres venait d'être renvoyé aux vestiaires.
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Felix Brich durant Barcelone - Atlético

Crédit: Panoramic

Le Barça, comme tous les autres dominants de l’histoire

Dire que le FC Barcelone est sciemment avantagé par l'UEFA et le corps arbitral est évidemment aberrant et ridicule. A froid, Filipe Luis l'a reconnu. D'ailleurs, il n'est pas illogique que les Catalans bénéficient de plus de coups de sifflet que leurs adversaires. Il suffit de se pencher sur leurs matches, sur les chiffres et tout le reste : Barcelone est une équipe ultra-dominatrice qui pousse à la faute et se retrouve, par sa possession XXL, moins en situation d'être sanctionné. CQFD.
Ils ont reçu un rouge face au Barça en 2015/2016
EquipeNombre de cartons rouges reçus
Atlético Madrid3
Real Madrid2
Rayo Vallecano 2
Athletic Bilbao 1
Inconsciemment, le Barça peut aussi bénéficier d'une bienveillance que sa réputation lui a offert au fil de ses triomphes. Aujourd'hui, le credo des arbitres, c'est "protéger les artistes et favoriser le jeu". Et, qu'on le veuille ou non, que ce soit juste ou pas, le FC Barcelone incarne cette quintessence. Comme en NBA, où certains coups de sifflet sont réservés aux superstars du jeu et se refusent aux autres, il se peut qu'il y en ait que l'on ne donne pas aux adversaires du Barça. Sans aucune once de malhonnêteté ou de mauvaise intention.
Dans l'histoire du jeu, toutes les équipes dominatrices ont été accusées, à un moment ou à un autre, d'être favorisées par le corps arbitral ou par les institutions. C'est ainsi. On appelle ça le privilège des géants. Ou le revers de la médaille. Tout est question de point de vue. Le FC Barcelone ne fait pas exception. Et cela n'empêche pas l'Atlético d'y croire au retour. C'est bien là l'essentiel.
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