Le plus grand obstacle du Barça sur la route du doublé ? Il sera au Camp Nou ce soir

Gerard Piqué n'aime pas beaucoup ce qui vient de Madrid. Et plus précisément du Real. Dès qu'il le peut, le défenseur central balance un petit tacle en direction de la Maison Blanche. Même après une défaite lors du Clasico. Lundi après-midi, le taquin n'a pas pu s'empêcher de dire que l'Atlético était "devenu la deuxième équipe d'Espagne, comme le prouve le classement du championnat". "Ce sera plus difficile que samedi", a-t-il ajouté. Dans les faits, Piqué a raison : l'Atlético est devant le Real et représente actuellement la deuxième puissance de la Péninsule Ibérique. Enfin, oui, le Barça va devoir sérieusement se retrousser les manches.

Derrière cette petite pique se cache une réalité : comme l'ensemble de ses coéquipiers, Pique se méfie énormément de l'Atlético Madrid qui, sur la route d'un doublé rêvé en C1, est peut-être le plus gros obstacle se dressant devant les Blaugrana. A la différence d'un Bayern ou d'un PSG, les Colchoneros n'essaient pas de faire ce que le Barça réalise à merveille. Plutôt que de tenter de marcher sur les plates-bandes du modèle absolu catalan, les joueurs de Diego Simeone laissent le ballon et se concentrent sur d'autres tâches moins chatoyantes mais tout aussi remarquables.

"Il est clair que c'est une équipe difficile à jouer, juge Luis Enrique. C'est une équipe de top niveau, avec une philosophie de jeu très claire, très dangereuse par son pressing haut, son repli au milieu, ses contre-attaques et ses coups de pied arrêtés. C'est la raison pour laquelle ils sont là où ils sont, à rivaliser avec le Barça et le Real même s'ils n'ont pas les mêmes ressources au niveau économique. Indépendamment de ce nous qui est arrivé samedi, c'est un adversaire qui va nous compliquer la vie".

"Ils ne me font pas peur mais c'est vrai qu'ils réalisent une saison spectaculaire. C'est une équipe qui te complique les choses parce qu'elle se replie bien derrière, elle sort en contre et elle a en outre des variantes", renchérit Pique. Le mari de Shakira n'a forcément pas oublié le quart de finale de 2014, le dernier perdu par Barcelone en Ligue des champions.

Sur les huit dernières saisons, seuls les Madrilènes ont d'ailleurs privé le Barça d'une présence dans le dernier carré en C1. Après le nul du Camp Nou (1-1), l'Atlético avait vaincu le Barça à Vicente-Calderon (1-0). En manque total d'imagination et dépourvus de solution, les Catalans avaient fini par rendre les armes en balançant de longs ballons et des centres désespérés. Un renoncement symbolique.

Cette saison, les deux équipes ont déjà croisé le fer à deux reprises, en Liga. Pour deux victoires barcelonaises (1-2, 2-1). A chaque fois, rien n'a été simple pour les hommes de Luis Enrique. A l'aller, ils ont été menés au score, avant de s'en remettre à Neymar et Messi. Au retour, Barcelone a une nouvelle fois couru après la marque, avant que Messi et Suarez ne remettent le navire à flots, bien aidés par les expulsions de Filipe Luis, coupable d'avoir un peu trop chatouillé les chevilles du quintuple Ballon d'Or, puis celle de Diego Godin. Antoine Griezmann, lui, était passé à un exploit de Bravo près d'offrir un point à ses partenaires. Bref, le Barça ne s’est pas baladé. Jamais.

Au lendemain d'une défaite lors du Clasico, et même si Barcelone n'a pas joué comme si sa vie en dépendait face au Real, le onze qui débutera face à l'Atlético est peut-être plus prenable qu'il y a une semaine. Si le passé récent montre que le Barça ne perd pas deux fois de suite - ou très exceptionnellement -, l’Atlético aura surtout envie d’empêcher les Catalans de se remettre d’aplomb. Ça, Simeone et ses hommes savent faire. Mieux que quiconque.

Il enchaine par :

- une victoire : 6 fois
- un nul : 1 fois
- une défaite : 1 fois (en octobre/novembre 2014)