Le Real est dos au mur, mais il a tout pour s'en sortir

ParLaurent Vergne

Publié 12/04/2016 à 07:11 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS – Battu 2-0 à Wolfsburg la semaine dernière, le Real Madrid joue sa saison européenne mardi soir à domicile. Les hommes de Zinédine Zidane, qui joue gros à titre personnel, se veulent malgré tout sereins.

Cristiano Ronaldo (Real Madrid), Bruno Henrique (VfL Wolfsburg)

Crédit: AFP

Le contexte

Paradoxal et tendu. En une semaine, le Real Madrid s'est brusquement relancé dans la course au titre en Liga, reprenant 6 points au Barça en deux journées, avec notamment une mémorable victoire dans le Clasico au Camp Nou. Mais au milieu de cette superbe semaine en matière d'affaires intérieures, le club castillan a sérieusement compromis son avenir européen en s'inclinant 2-0 à Wolfsburg en quart de finale aller. Le voilà désormais au pied du mur.

Sur le papier, le Real semblait avoir hérité du tirage idéal. Wolfsburg, novice à ce niveau, vit une saison compliquée et occupe seulement la 8e place en Bundesliga. Une élimination aux portes d'un dernier carré auquel il appartient sans discontinuer depuis 2010 ferait vraiment tâche pour les Madrilènes, et plus encore pour leur nouvel entraîneur, Zinédine Zidane, qui joue quant à lui une partie de sa crédibilité. Ce serait même un petit tremblement de terre.

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Zidane n'a pas fui ses responsabilités après le non-match de son équipe à l'aller. Il a même pris sur lui l'entière responsabilité de cette défaite. Si le Real parvient à renverser la vapeur, ZZ s'offrira en l'espace de 10 jours un deuxième succès-référence après celui contre le Barça. Sans jouer à quitte ou double, il joue quand même gros. Il s'est montré un meneur d'hommes hors pair depuis sa prise de fonctions. Il a une nouvelle occasion de le démontrer. Mais clairement, ses hommes devront montrer autre chose. A Wolfsburg, ils n'ont pas été dignes de la Ligue des champions.

L'homme à suivre : Diego Benaglio

Si le WvL est à 90 minutes d'une qualification pour les demi-finales, il le doit en bonne partie à son assise défensive. Et donc à son gardien, Diego Benaglio. Le portier suisse a de bonnes chances d'être très sollicité mardi soir dans la capitale espagnole. Si Wolfsburg ne veut pas sombrer, il aura sans aucun doute besoin d'un grand match de son dernier rempart. A l'aller, il s'est montré décisif face à Benzema en début de match. "On sait ce qui nous attend, je sais ce qui m'attend", a soupiré Benaglio, conscient qu'il s'apprête à vivre à 32 ans le moment le plus fort de sa carrière.

Ils l'ont dit

Cristiano Ronaldo : "Mardi, ce sera une soirée parfaite, elle sera magique, et avec l'appui des supporteurs, nous les joueurs allons tout donner sur le terrain pour nous qualifier. J'espère que ce sera une soirée magique, je suis très enthousiaste. L'équipe a confiance, l'entraîneur aussi et le public doit être confiant également."

Dieter Hecking : "Nous savons que le Real Madrid est un mythe, nous connaissons le Bernabeu et bien sûr que tout cela est imposant. Nous avons un grand respect pour le Real Madrid et son stade. Mais je crois que nous aussi, nous avons gagné le respect lors du match aller."

3 stats à avoir en tête

0. Wolfsburg n'a encore jamais atteint les demi-finales d'une coupe d'Europe, quelle qu'elle soit. Le club allemand a échoué en quarts de finale en 2010 contre Fulham (2-1, 1-0) et face au Napoli la saison passée (défaite 4-1 à domicile, 2-2 en Italie).

4. A domicile, le Real Madrid tourne à quatre buts de moyenne depuis la nomination du Français au début du mois de janvier. Wolfsburg est prévenu.

22. 22 fois dans son histoire le Real a réussi à se qualifier après avoir perdu à l'aller. Donc 9 fois entre 1984 et 1988, la folle période des "remontadas".

Notre avis : le Real a encore les clés

Soyons honnêtes, nous n'avions pas vu venir le bouillon madrilène du match aller. Sans être désespérée, la situation du Real est complexe. Reste que l'équipe de Zinédine Zidane semble encore avoir les clés de ce quart de finale. Vu sa force de frappe offensive, son vécu et sa dynamique, malgré tout positive, il a les moyens de remonter ces deux buts. Encore faudra-t-il mettre davantage d'intensité qu'en Allemagne, tout en évitant de s'exposer à la vitesse des contres locaux, car Wolfsburg excelle dans ce domaine. Si le Real est lui-même, les demi-finales sont encore à sa portée. A lui de montrer son meilleur visage...