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Ligue des champions : Benfica n'en peut plus de courir après son glorieux passé

Cyril Morin

Mis à jour 13/04/2016 à 07:57 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS – Terreur européenne avant la nouvelle formule de la Ligue des champions (1992), Benfica est depuis rentré dans le rang. Pire, il a vu son ennemi intime, le FC Porto, lui voler la vedette sur la scène continentale. Face au Bayern (1-0 à l’aller), le club portugais a l’occasion de réaliser un exploit à la hauteur de son palmarès.

Javi Martínez, Jonas

Crédit: AFP

Il attend ça depuis 26 ans. Vingt-six longues années que Benfica n’a pas réussi à atteindre les demi-finales de la Ligue des champions. À l’époque, cela s’appelait d’ailleurs la Coupe des champions et la tristement fameuse main de Vata avait privé l’Olympique de Marseille d'une place en finale de l'édition 1990. Depuis, Benfica, jadis acteur majeur, a dû se résoudre au rôle de simple figurant des joutes continentales.
Sa meilleure performance en C1 au cours du dernier quart de siècle? Trois quarts de finale en 1995, 2005 et en 2012. Mince pour un double vainqueur de la compétition (1961-62). Surtout que dans le même temps, son ennemi intime, le FC Porto a remporté la compétition reine et n’a cessé de briller. De quoi énerver les Benfiquistes, comme le confirme Yannick Quesnel, l'ancien gardien français, arrivé à Lisbonne en 2004, dans la foulée du triomphe du Porto de Mourinho: "Les gens au club vivaient mal la réussite de Porto. Ici, tu sens que l’Europe est primordiale. Alors voir son pire ennemi briller..."
Depuis 1990BenficaPorto
Ligue des champions
Quarts de finale36
Demi-finales02
Finale01
Victoire01
Ligue Europa
Finale22
Victoire02
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Jonas et Vidal au match aller

Crédit: AFP

L’argent, le nerf de la guerre ?

Comment expliquer une telle disparition sur la scène européenne ? Le premier argument, évident, est financier. En proie à des difficultés économiques au milieu des années 90, le club n’a pas réussi à prendre le virage de l’arrêt Bosman pour attirer des jeunes pépites du monde entier. Au contraire, comme l’explique Manuel Dos Santos, président de la Casa Benfica à Paris (groupe de supporters) : "Porto a eu une intelligence supérieure. Ils ont acheté plein de joueurs qui ne valaient rien pour les revendre très cher. Benfica a lui acheté des joueurs avec un certain niveau mais qui n’ont pas toujours explosé, empêchant de dégager des gros revenus".
Une stratégie corrigée ces dernières années, qui a permis au club de sortir des Di Maria, David Luiz, Coentrao voire Ramires. Sous l’ère Jorge Jesus (2009-2015), le club a même semblé repartir sur les bonnes bases, à l'image de ses deux finales de Ligue Europa, en 2013 et 2014. Mais deux finales perdues.
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Oscar Cardozo après son tir au but raté en finale d'Europa League contre Séville en 2014

Crédit: AFP

"Si nous avions gagné une de ces finales, 90% des Portugais seraient benfiquistes"

Pas une nouveauté malheureusement. Avec 8 finales européennes perdues depuis sa victoire en 1962, Benfica traîne une malédiction dont il ne parvient pas à se sortir. La légende prête même à Bela Guttman, entraîneur en 1962, une phrase expliquant que le club ne gagnerait plus rien sur la scène européenne pendant 100 ans. "C’est un échec, assurément, confie Manuel dos Santos. Désormais, avant une finale, on espère ne pas la perdre. C’est complétement différent que de vouloir absolument la gagner". D’ailleurs, ce sont sans doute ses défaites qui ont laissé la voie libre à l’ascension de Porto selon le président de la Casa Benfica : "Si nous avions gagné une de ces finales, 90% des Portugais seraient benfiquistes". Pas forcément factuel mais représentatif de l’état d’esprit de la grande communauté Benfica.
Malgré tout, Benfica aurait signé des deux mains, à la fin des années 90, au cœur de sa traversée du désert, pour rejouer des finales de C3. Mais la Ligue des champions, c'est autre chose. Pour renouer avec son passé, il manque au club lisboète un exploit majuscule sur la plus grandes des scènes. Voilà le défi qui attend les joueurs de Rui Vitoria doivent passer. Ce quart retour contre le Bayern Munich (1-0 à l’aller) représente une opportunité de rejoindre de nouveau le gotha européen. Au vu des prestations européennes des Munichois cette saison, le club portugais pourrait avoir une chance. Petite certes, mais réelle. Décimé derrière, le Bayern avait échappé à un nul embêtant à l’aller grâce à la maladresse des attaquants portugais. Avec plus de précision dans un Estadio de la Luz bouillant, les coéquipiers de Gaitan pourraient créer la vraie surprise de ces quarts de finale. Et renouer (un peu) avec ses habitudes européennes disparues.
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