Ligue des champions - Revenir au 4-3-3 historique de l'OL : pourquoi cela a du sens pour Fournier

Hubert Fournier a une idée pour relancer l'Olympique lyonnais : abandonner un 4-4-2 en losange immuable depuis près de deux ans pour repasser à un 4-3-3 historique, dès mardi contre le Zenit Saint-Pétersbourg en Ligue des champions. Ceux qui se posent encore cette question n'ont sans doute vu ni OL-Valence (0-1), ni Monaco-OL (1-1). Lors de ces deux chocs, Lyon n'a existé qu'après avoir changé de système. Déjà en difficulté face aux équipes alignant cinq défenseurs (1-2 contre Rennes, 0-0 face à Lille, 1-1 à Gand), le 4-4-2 en losange lyonnais a également été contré par les défenses à quatre de Valence et de Monaco.

Installé par Rémi Garde en décembre 2013, après une série de douze matchs qui avait vu l'OL gagner une seule fois, ce schéma avait révolutionné le jeu d'une équipe qui évoluait en 4-3-3 depuis le milieu des années 2000 et les années Paul Le Guen. Cette tactique avait contribué à parfaire l'épanouissement d'Alexandre Lacazette, tout en magnifiant les qualités de contre-attaquants des latéraux de l'époque (Bedimo et Miguel Lopes). Cela avait permis à Lyon de se remettre la tête à l'endroit.

Deux ans plus tard, la situation s'est inversée. L'OL ne gagne presque plus, avec simplement deux succès sur huit depuis la blessure de Nabil Fekir. Conséquence d'une efficacité offensive désastreuse : sept buts inscrits, dont quatre après des coups de pied arrêtés lors des huit dernières parties. Hubert Fournier se devait de réagir. Son coaching à Monaco (sortie de Darder et Beauvue pour Ferri et Ghezzal, passage au 4-3-3) devrait trouver un prolongement sur la pelouse du Zénit Saint-Pétersbourg.

En premier lieu évidemment, pour retrouver le chemin de la victoire avant une rencontre que le président Aulas a expressément demandé à ses joueurs de gagner. Le retour au 4-3-3 a aussi pour vocation de favoriser l'expression des recrues : Valbuena n'a jamais vraiment pesé depuis qu'il est à Lyon à la pointe haute du losange. Darder cherche autant sa place que sa condition physique et Beauvue passe ses matches à courir dans le vide.

Ce qui ne signifie pas que ces trois hommes conserveront leur place de titulaire. Car Hubert Fournier a condamné à Monaco autant son système que son animation de la première période. A force de bien rentrer dans les matches depuis qu'il est remplaçant, Jordan Ferri a gagné le droit de retrouver sa place au milieu. Et Rachid Ghezzal est peut-être le seul joueur véritablement capable de tenir un couloir dans l'effectif actuel des Gones.

Mais même remplaçants, Beauvue et Darder auront leur mot à dire au cours des rencontres et tout indique qu'ils devraient plus facilement trouver les possibilités de le faire dans un système qu'ils maîtrisent. Un schéma qui sied aussi à merveille à Mathieu Valbuena, tant qu'il ne lui est pas demandé de coller la ligne de touche et qu'il a la liberté de bouger sur toute la largeur du terrain en zone offensive.

Tout dépendra évidemment des résultats. Si l'OL se remet à marquer des buts et à gagner, il paraît hautement improbable qu'Hubert Fournier revienne rapidement au 4-4-2 en losange. Il n'empêche que c'est ce système qui convient le mieux au leader offensif de l'équipe, Alexandre Lacazette. Reste à voir si celui-ci ne modifiera pas son point de vue s'il se remet à marquer des buts à la pointe d'un 4-3-3 ?