Lyon-La Gantoise (1-2) - L'antisèche : L'issue est cruelle, mais la sanction est méritée pour l'OL

Et pourtant, l'OL avait bien commencé en ouvrant le score sur sa première occasion. Mais ensuite, Lyon a été rattrapé par ses limites en Ligue des champions : son inconstance dans le jeu, avec deux périodes très inégales, des difficultés à se créer des occasions, et un manque d'efficacité rédhibitoire à ce niveau. En attaque, mais aussi en défense, avec deux buts concédés sur coups de pied arrêtés. Le deuxième, au bout du temps additionnel, peut paraître cruel car les Rhodaniens n'avaient quasiment pas concédé d'occasions dans une deuxième période qu'ils ont dominé. Mais la Ligue des champions sanctionne toujours durement les équipes inefficaces.

Principale surprise du onze de départ lyonnais, Rachid Ghezzal a été à la hauteur de l'événement, offrant notamment le premier but à un Jordan Ferri lui aussi convaincant. Le retour de Milan Bisevac s'est senti, tant le Serbe a redonné un peu de stabilité à la défense lyonnaise. Malgré la présence à ses côtés d'un Mapou Yanga-Mbiwa toujours décevant. Très entreprenant, Mathieu Valbuena a cependant manqué d'efficacité, tout comme Alexandre Lacazette. Côté belge, Brecht Dejaegere a fait mal à l'OL par ses mouvements et sa disponibilité, et Danijel Milicevic par ses coups de pied arrêtés. Le gardien Matz Sels a lui aussi été décisif, notamment devant Ghezzal.

Lyon aurait dû se retrouver en supériorité numérique après seulement onze minutes de jeu. Sur un long dégagement d'Anthony Lopes, Alexandre Lacazette a devancé de la tête la sortie de Matz Sels, le gardien gantois, qui n'a pas eu d'autre recours que de détourner le ballon de la main hors de sa surface pour écarter le danger. Une intervention qui n'a pas été sanctionnée par l'arbitre, alors qu'elle méritait certainement un carton rouge.

Il y a eu beaucoup trop de premières pour cette dernière européenne de l'OL à Gerland. Une troisième défaite en trois matches de poules de Ligue des champions, ce qui ne lui était jamais arrivé. L'incapacité d'accrocher au moins la troisième place, synonyme de qualification pour la Ligue Europa, ce qui ne lui était jamais arrivé non plus. Un bilan vraiment triste au regard de ce club a pu connaître par le passé dans cette compétition : sur ses neuf dernières participations à la phase de poules, il avait toujours atteint les huitièmes de finale.

Lyon finira donc bon dernier d'un groupe présenté comme l'un des plus abordables au moment du tirage au sort. C'est un camouflet pour le vice-champion de France, même si la jeune équipe lyonnaise manquait d'expérience en Ligue des champions. Ça s'est senti. L'OL a souvent payé cher ses erreurs dans cette phase de poules. Mais La Gantoise, actuellement deuxième du groupe, n'avait pas davantage de vécu que les Rhodaniens.

Evidemment, l'OL a aussi payé ses blessures. Surtout celle de Nabil Fekir. Sans sa meilleure individualité, sans ce joueur capable de faire la différence à lui tout seul, Lyon s'est trouvé démuni pour une compétition aussi difficile. Son niveau s'en est ressenti. Mais c'est justement cette situation que Lyon devait éviter l'été dernier durant le marché des transferts. En cela, la blessure de Fekir a aussi mis en lumière l'échec des recrues lyonnaises.

Enfin, il a y aussi la tête et le cœur. Lyon a cruellement manqué de ressources mentales pour faire face dans les situations compliquées. Il n'a pas non plus affiché cet enthousiasme qui l'avait porté vers la deuxième place du classement de Ligue 1 l'an dernier. Le constat peut paraitre sévère par rapport à sa deuxième période dans ce match face à La Gantoise, où l'OL avait des intentions. Mais il faut plus en Ligue des champions. Et les Gones n'ont jamais eu ce qu'il fallait.