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Et si une sortie de route européenne faisait les affaires d'Arsenal en Premier League ?

Gil Baudu

Mis à jour 24/11/2015 à 21:38 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - Les Gunners sont aux portes de l’élimination avant de recevoir le Dinamo Zagreb, mardi (20h45). Ne pas les voir en 8es de finale pour la première fois depuis quinze ans serait un choc. Mais aussi une chance pour une équipe qui lutte pour le titre en Premier League.

Arsène Wenger, le manager d'Arsenal, lors du match de Ligue des champions face à l'Olympiakos, le 29 septembre 2015.

Crédit: AFP

On ignore si Arsène Wenger est adepte de la méthode Coué. Mais ses propos y ressemblent fortement. Lundi, le manager d’Arsenal l’a juré, main sur le cœur, face à une presse qui l’interrogeait sur l’avenir européen des Gunners : "Si vous me demandez ma conviction profonde, je veux rester en Ligue des champions. Nous allons tout faire pour y parvenir."
L’Alsacien n’ignore pourtant pas la réalité comptable du moment : son équipe, dernière du groupe F, est au bord du précipice. Mardi soir, Arsenal n’aura plus le droit à l’erreur. Battre le Dinamo Zagreb, à l’Emirates Stadium, sera un préalable à sa survie. Mais cela pourrait ne pas suffire. Pour peu que l’Olympiakos tienne le choc à Munich, les Londoniens resteront à quai dès la phase de poules.
Arsenal éliminé mardi soir si…
  • L’Olympiakos ne perd pas sur le terrain du Bayern Munich
  • Les Gunners ne gagnent pas devant le Dinamo Zagreb

Au rendez-vous depuis 2000

Ne pas voir Arsenal en Ligue des champions après Noël constituerait un événement. Presque un séisme : ces 15 dernières saisons, la bande à Wenger était systématiquement au rendez-vous de février-mars. En 1999-2000, à une époque où l’accès aux quarts de finale passait par une deuxième phase de groupes, les Gunners n’avaient pas passé le cut. Ils avaient alors fini troisièmes de la poule B, derrière le Barça et la Fiorentina.
Depuis, leur régularité sur la plus prestigieuse des scènes européennes est remarquable :
  • 8es de finale : 2005, 2007, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015
  • Quarts de finale : 2001, 2004, 2008, 2010
  • Demi-finales : 2009
  • Finale : 2006
Problème : cette régularité, aussi louable soit-elle, ne garnit pas l’armoire à trophées. En 2006, le Arsenal des Henry et Pirès a touché du doigt la Coupe aux Grandes oreilles. Pas de chance pour lui, au Stade de France, il est tombé sur un Barça en plein renouveau, guidé par Frank Rijkaard. Les Gunners ont continué à s’accrocher à leur rêve de sacre continental. Sans atteindre à nouveau la finale. Mais en se hissant régulièrement parmi les huit meilleures équipes européennes.
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Thierry Henry après la finale de Ligue des champions 2006 entre Arsenal et Barcelone.

Crédit: AFP

Au printemps 2011, Arsenal a croisé de nouveau la route du Barça. Celui de Pep Guardiola. Malgré une victoire à l’aller (2-1), les Anglais ont, une fois de plus, pris la porte. Dès les 8es. Ensuite, ils ne les ont plus franchis :
  • 2010-2011 : élimination en 8es face au Barça (2-1, 1-3)
  • 2011-2012 : élimination en 8es face à l’AC Milan (4-0, 0-3)
  • 2012-2013 : élimination en 8es face au Bayern Munich (1-3, 2-0)
  • 2013-2014 : élimination en 8es face au Bayern Munich (0-2, 1-1)
  • 2014-2015 : élimination en 8es face à l’AS Monaco (1-3, 0-2)

Walcott, le 31 mai dernier : "La Premier League doit être notre prochaine cible"

Autant les sorties de routes face au Barça, au Bayern et, dans une moindre mesure, face au Milan, avaient été vécues avec une once de fatalité, autant celle face à Monaco fut perçue comme une désillusion : l’ASM de Jardim n’avait rien d’une tête d’affiche, encore moins d’un cador du Vieux-Continent. Le club de la Principauté se remettait tout juste à jouer dans la cour des grands.
Trois mois après cette élimination, Arsenal soulevait sa deuxième Cup en deux ans. A peine le temps de la savourer : les esprits londoniens étaient déjà tournés vers une autre reconquête. Voilà ce que déclarait Theo Walcott, l’ailier d’Arsenal, juste après corrigé Aston Villa en finale de la Cup (4-0) :
La Premier League doit être notre prochaine cible. C’est notre deuxième victoire en Coupe, mais nous avons l’une des meilleures équipes de l’histoire d’Arsenal. Nous devons faire plus.
"Faire plus", c’est, dans l’esprit de tout footballeur anglais, s’adjuger la Premier League. Une obsession. Arsenal ne l’a plus gagnée depuis 2004. Alors les Gunners ont jeté toutes leurs forces dans la bataille. Après 13 journées, ils sont dans les temps. A deux longueurs de Leicester, le leader surprise. Mais surtout dans la foulée de leurs deux principaux rivaux, venus de Manchester, United et City. Et ce malgré la fausse note du week-end, sur le terrain de West Bromwich Albion (1-2).
L’Arsenal 2015-2016 cultive donc cet étrange paradoxe : candidat au titre de champion d’Angleterre, il est aux portes d’une élimination prématurée en Ligue des champions. De là à en déduire que le pensionnaire de l'Emirates Stadium a sacrifié sa régularité européenne sur l’autel de ses ambitions nationales ? Le raccourci est tentant. Mais trop facile. De toute façon, Wenger ne l’avouera jamais publiquement. Même si récemment, il a envoyé quelques signaux en ce sens.

Ospina et Sheffield, deux couacs qui interpellent

Ainsi, le 29 septembre dernier, alors que son équipe devait effacer son mauvais départ à Zagreb (2-1), le manager des Gunners avait fait ce choix, étrange : titulariser David Ospina dans le but londonien, alors que Petr Cech, sa seule recrue estivale, était enfin apte.
Ce soir-là, l’ancien gardien de l’OGC Nice fut hors sujet. Et Arsenal a pris trois buts face à l’Olympiakos (2-3). Plombant, après seulement deux matches, ses chances de voir les 8es.
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David Ospina, le gardien d'Arsenal, face à l'Olympiakos, en Ligue des champions.

Crédit: Imago

Un mois plus tard, c’est en League Cup que les Londoniens ont abdiqué sans combattre. Sortis par la petite porte au 4e tour à Sheffield (3-0), une équipe du milieu de tableau en Championship. Officiellement, Arsenal n’a pas balancé par la fenêtre une compétition qui ne pèse pas bien lourd face à la Premier League et à la Cup. Officiellement, Arsenal n’a pas non plus l’intention d’expédier la Ligue des champions pour se recentrer sur l’essentiel. Parole de Wenger lundi : "Nous avons encore de fortes chances de nous qualifier."
Toujours est-il qu’après quinze années à squatter les 8es, Arsenal ne s’offusquerait pas de rester, pour une fois, sur le bas-côté de la route. La seule qui compte vraiment aujourd’hui mène à la couronne d’Angleterre. Et en cas de sortie de piste mardi, les Gunners seraient attendus au tournant.
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