Zenit-Lyon (3-1) : Fekir laisse encore un trop grand vide à l’OL

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. L’expression consacrée est on ne peut plus vraie pour Lyon depuis la grave blessure de Nabil Fekir mi-septembre. Sans le gaucher, l’OL peine à carburer offensivement. En Ligue 1, c’est la neuvième attaque du championnat seulement. En Ligue des champions, deux buts ont été inscrits en trois rencontres. Ce mardi, les Gones n’ont encore cadré que trois frappes chez le Zenit Saint-Pétersbourg (3-1). Alexandre Lacazette a réussi à marquer un fort joli but, mais cela reste insuffisant.

Devant l’inefficacité du 4-4-2 losange utilisé depuis près de deux ans, Hubert Fournier avait décidé de passer en 4-3-3, comme en seconde période à Monaco. Alexandre Lacazette était soutenu par Mathieu Valbuena à gauche et Rafael à droite. Mais dans le jeu, il s’est trop souvent retrouvé isolé. Et ballon au pied, le meilleur buteur de la Ligue 1 2014-2015 réussit encore trop peu de différences individuelles quand il se retrouve au sein des défenses.

Excentré par rapport à ses autres apparitions sous le maillot de l’OL, Mathieu Valbuena a retrouvé un rôle qu’il a des fois occupé chez les Bleus. L’ancien Marseillais ne s’est pas tant que ça recentré et a cherché à rester disponible dans les espaces. Sa prestation n’a pas forcément été mauvaise. Il a touché 70 ballons, réussi 92% de ses passes et centré 14 fois, coups de pied arrêtés inclus. Valbuena a aussi été impliqué sur le but, avec une transversale vers Christophe Jallet, passeur décisif. Mais malgré cela, son rendement reste décevant, avec un sentiment d’inachevé après chaque match.

Son pourcentage de passes réussies témoigne aussi d’un certain manque de prises de risques dans la zone de décision. Seulement 3 de ses centres ont été réussis. Et surtout, il n’a tiré qu’une fois, sur un coup franc direct dévié par le mur. Dans le jeu, rien. Valbuena pourrait laisser la charge de la finition à Lacazette et se contenter d’un rôle de passeur. Mais la troisième sortie européenne de Lyon a confirmé que les deux joueurs ne se trouvent pas assez. Leur relation technique tranche terriblement avec celle entre Lacazette et Fekir la saison passée. Un duo qui avait mis au pas quasiment toutes les défenses de L1.

Alexandre Lacazette et Mathieu Valbuena n’ont pas non plus été aidés par l’apport de Rafael sur le côté droit. Le Brésilien, de retour de blessure vendredi, comme latéral gauche, a été choisi par son entraîneur à un poste qu’il connait peu. Il n’a pas apporté une réelle sécurité sur le flanc droit en soutien de Christophe Jallet et, avec trois milieux derrière lui, devait surtout avoir un rôle offensif. Avec simplement deux centres et aucun tir, l’ancien Mancunien n’a pas assez pesé. Même s’il aurait tout de même dû obtenir un penalty sur une percée.

Cette titularisation de Rafael a de quoi interpeller. Claudio Beauvue s’est encore retrouvé sur le banc et n’est entré qu’à la 80e minute, symbole du manque de confiance d’Hubert Fournier à son encontre. Sans Nabil Fekir, il figure pourtant dans l’attaque type de Lyon sur le papier. Et le système avec une pointe et deux ailiers ne devrait pas changer la donne. Avant d’être replacé en attaque par Jocelyn Gourvennec la saison passée, l’ancien Guingampais évoluait principalement sur l’aile droite. Auteur de sept buts en 2013-2014, il n’a pas tout perdu en un an, quand bien même il a explosé en pointe depuis. Fournier préfère l’utiliser en doublure de Lacazette, qu’il a fait sortir à 2-1.

Faute de Beauvue, le technicien rhodanien aurait aussi pu s’appuyer sur un joueur déjà présent dans son effectif la saison passée, un joueur sur une bonne dynamique. Rachid Ghezzal a été le détonateur face à Monaco en seconde période, étant entré à la pause dans cette position d’ailier droit, quand l’OL est passé en 4-3-3. Il était attendu comme titulaire mais n’est apparu qu’à la 71e minute, pour un passage en 4-2-3-1. Fournier a encore brouillé les cartes tactiquement avec ce nouvel essai. Le retour espéré prochainement de Clément Grenier ne solutionnera pas tous les maux offensifs de cette équipe, il faudra aussi trouver la bonne recette. Et Lyon cherche encore.