Arsenal-PSG (2-2), l'antisèche : A l'Emirates, le PSG a trouvé bien plus qu'une première place

Paris a signé une grande performance collective à l'Emirates. Positionnés très haut, les Parisiens ont largement contrarié la première relance des Gunners, récupérant ainsi rapidement les ballons avant d'imposer leur jeu de possession. Il y a eu un trou d'air d'un quart d'heure que le PSG aurait pu payer au prix fort, entre la dernière minute de la première période et l'heure de jeu, durant lequel il a concédé deux buts. Mené au score, il a fait preuve de cœur et de caractère pour égaliser et ainsi passer devant au classement. Ce nul est un moindre mal pour des Gunners. Ils n'ont cadré qu'un tir (le penalty) et inscrit deux buts. Une victoire parisienne n'aurait vraiment pas été imméritée.

Lucas a signé une grande prestation. Très précieux par son travail défensif, le Brésilien a sonné la révolte de son équipe quand Arsenal a pris l'avantage, et son but égalisateur est une juste récompense. Thiago Motta, rayonnant au milieu, a réussi son meilleur match de la saison. La charnière Thiago Silva-Marquinhos a elle aussi brillé, tandis que Blaise Matuidi s'en est bien tiré à un poste inhabituel d'ailier gauche. Bonne entrée d'Hatem Ben Arfa, décisif avec son corner sur Lucas. A Arsenal, le danger est venu d'Alexis Sanchez, très remuant dans les temps forts des Gunners. Mesut Özil, bien qu'impliqué sur le premier but, est resté trop neutre, tout comme Olivier Giroud.

C'était un choix fort d'Unai Emery, et il n'a pas été des plus judicieux. Grzegorz Krychowiak a bien failli plomber son équipe en remettant Arsenal dans le match en toute fin de première période. Après avoir perdu un ballon devant Olivier Giroud aux abords de sa surface, le Polonais s'est rendu coupable d'une faute sur Alexis Sanchez, même si le Chilien en a bien rajouté, qui a occasionné le penalty de l'égalisation des Gunners. Encore en difficulté dans le premier quart d'heure de la seconde période, il a logiquement été le premier Parisien à céder sa place au profit de Ben Arfa. Krychowiak avait une opportunité à l'Emirates, il ne l'a pas saisie.

Edinson Cavani a manqué quelques occasions à l'Emirates. Mais il a aussi marqué. L'Uruguayen en est désormais à 16 buts en 16 matches cette saison, toutes compétitions confondues, avec le PSG. Même s'il pourrait être plus adroit par instant, ses statistiques forcent quand même le respect.

C'était le grand test pour le PSG, et il a été concluant. Le résultat est positif pour les Parisiens, car il leur permet de reprendre la première place, mais c'est surtout la performance collective de l'équipe d'Unai Emery qui doit être soulignée. Parce que Paris n'avait pas toujours fait l'unanimité sur sa qualité de jeu cette saison. Au-delà du résultat, il avait des choses à prouver dans ce domaine à l'Emirates. Et il a largement fait ses preuves de ce point de vue.

Clairement, Arsenal n'était pas dans un grand soir. C'est une tendance car les Gunners, malgré leur série portée à 18 matches sans défaite toutes compétitions confondues, sont un peu moins bien en ce moment. Mais cela n'enlève rien de la qualité de la prestation des Parisiens dans un match avec un tel enjeu. Imposer son jeu à une équipe comme Arsenal, comme cela a été le cas à l'Emirates mais aussi au Parc des Princes, ça en dit quand même long sur les qualités du groupe d'Emery.

Et il a des ressources. Le niveau technique du PSG ne faisait pas trop de doutes. Il a aussi affiché beaucoup de solidarité et de cohésion dans le pressing et le repli défensif. Il lui manque toujours un peu d'efficacité dans les deux surfaces et ça s'est vu à Londres. Mais il a surtout montré du cœur et du caractère pour revenir dans le match quand Arsenal a pris l'avantage. C'est peut-être l'enseignement principal de ce nul décroché à l'Emirates. Car on attendait de voir ce que valait le PSG d'Emery. Et il a montré qu'il en avait dans le ventre.