Avant Arsenal-Bayern : Ancelotti, un pas de plus dans la légende

C’est toujours la même histoire. Celle d’un coach qui a beau avoir gagné partout où il est passé mais qui, au moment des comptes, n’est que rarement mis en avant. Cette histoire, c’est évidemment celle de Carlo Ancelotti. Et ses récentes prouesses n’ont pas changé grand-chose au schmilblick.

Qu’avons-nous retenu de la démonstration du Bayern face à Arsenal lors du 8e de finale aller ? La spéciale de Robben, bien sûr. La prestation de Thiago Alcantara. Et la défaite de trop pour Arsène Wenger. Mais la maîtrise tactique de l’Italien face au technicien français n’a pas été assez mise en avant. Comme souvent.

Bien sûr, la machine Bayern qu’il a récupérée était déjà bien huilée après le passage de Guardiola. Il n’empêche, Ancelotti a déjà posé sa patte. Tout en diplomatie, comme toujours. Thomas Müller connaît une mauvaise passe ? Il ne démarre plus automatiquement titulaire sans que cela cause le moindre scandale. Car personne ne se lève contre le "Mister".

Son Bayern a d’abord eu du mal à changer ses habitudes guardiolesques. Le fonds de jeu n’était pas forcément reluisant, les recrues pas forcément au niveau et le physique pas forcément irréprochable. Et, puis comme par hasard, le Bayern a retrouvé de sa superbe. En février. Au moment où ça compte. De là à dire que "Carlo" avait tout anticipé…

Car s’il y en a un qui sait à quel point cette période est importante, c’est bien lui. Ce mardi, l’Italien va disputer son 59e match de Ligue des champions à élimination directe. Il dépasse ainsi Alex Ferguson et ses 58 matches et prend seul la tête de ce classement symbolique. Mais qui en dit finalement long sur sa capacité à mener ses équipes sur la route de la finale.

En cas de qualification, il disputerait les quarts de finale pour la 11e fois. Avec six clubs différents. Simplement monstrueux. Une dernière stat pour la route ? Cet Arsenal-Bayern sera sa 150e joute continentale. Seuls des monstres sacrés au niveau européen font mieux. Et l’avenir semble davantage clair pour Ancelotti que pour Ferguson, retraité, et Wenger.

Alors, que peut viser l’hommes aux trois trophées, plus haut total avec Bob Baisley (Liverpool) ? Devenir le seul à 4 unités bien sûr. Mais également "améliorer" son ratio de victoires. Avec ses 55,7% de victoires en 149 matches, Ancelotti est évidemment un cador. Mais les prochaines échéances pourraient lui permettre de faire grandir ce total. A ce jour, parmi les coaches comptant au minimum 40 joutes européennes, el "Mister" n’est "que" 9e.

Sauf que, comme le montre ce classement, Ancelotti a beaucoup de matches au compteur et donc un taux moins facilement affecté par un simple victoire. Surtout, certains de ses succès ont été accomplis à une période où l’écart entre les géants européens et les outsiders étaient moins importants que désormais. Preuve supplémentaire qu’il sait s’adapter en toutes circonstances. Quelle que soit l’époque. Sûrement le secret de sa longévité. Et de ses succès. Qui ne semblent pas près de s’arrêter.