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Avant City - Barcelone : Sérieusement, Neymar, c’est quoi cette course d’élan ?

Cyril Morin

Mis à jour 01/11/2016 à 00:10 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - Mis en échec par Caballero lors de la victoire du Barça face à Manchester City le 19 octobre (4-0), Neymar a de nouveau échoué à transformer son penalty. Le tout avec une course d’élan, adoptée par beaucoup, qui laisse songeur.

Neymar lors de son penalty raté face à City

Crédit: Panoramic

8 secondes. Trois pas pour se décaler, trois foulées, un arrêt, quelques pas d’ajustements puis un plat du pied vers le côté fermé. C’est tout ce dont a eu besoin Neymar lors de la victoire du Barça contre City mi-octobre (4-0) pour tirer son penalty. Et le rater.
Ce cérémonial, réglé comme du papier à musique, est devenu une routine. Mais la réussite récente du Brésilien laisse à penser qu’elle ne le sert pas forcément. Sur ses dix dernières tentatives avec le Barça, le Blaugrana présente un taux d'échec anormalement élevé rapporté au 25% d'échec réglementaire.
Visuel penalty Neymar
Mais, au-delà de cette efficacité limitée, c’est surtout la manière qui interpelle. Souvent décrié en Espagne pour des gestes jugés provocateurs, le Brésilien freine désormais systématiquement sa course avant de frapper. Mieux, en février dernier, c’est sans élan que le troisième du Ballon d’Or 2015 avait échoué.
Tous les gardiens du monde connaissent désormais sa technique
Alors, pourquoi s’obstiner à freiner sa course ? Pourquoi ne pas tirer comme la majorité des joueurs, en prenant un élan normal et ne pas s’arrêter avant de frapper ? Simplement parce que c’est plus efficace comme l’avance Ben Lyttleton, journaliste anglais contacté par nos soins et auteur de "Twelve Yards", traduit l'an dernier* en français sous le titre "Onze mètres".
Selon lui, si de nombreux joueurs ont adopté des variantes de la méthode Neymar, c’est qu’elle a fait ses preuves : "Si vous attendez que le goal choisisse un côté et commence à plonger, c’est plus facile. Mais cela demande une technique personnelle parfaite car c’est bien plus dur à exécuter". Difficile de retenir cet argument pour le Brésilien tant sa virtuosité technique n’est plus à prouver. En réalité, il faut chercher d’autres explications aux échecs successifs du membre de la MSN.
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Caballero arrête le penalty de Neymar

Crédit: AFP

Une fâcheuse tendance à fermer son pied

"Neymar et ses courses d’élan, c’est une longue histoire. En 2010, à Santos, il s’était carrément arrêté et la FIFA avait dû modifier la règle. Aujourd’hui, le problème de Neymar est que tous les gardiens du monde connaissent désormais sa technique" explique Ben Lyttleton. Difficile de lui donner tort tant Caballero a bien pris le soin de ne pas se jeter afin de pousser Neymar à choisir son côté. Et souvent à forcer ce choix. C’est aussi l’orientation de pied du Brésilien qui pose problème.
Pour schématiser, si vous décidez d’adopter la technique Neymar (et que votre niveau technique vous le permet), il sera toujours préférable de choisir le côté ouvert comme première option. "En fermant votre pied et en tournant votre corps vers ce côté, il est presque impossible de changer la trajectoire en cas de d'un bon choix du gardien" explique le journaliste britannique.
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Neymar face à City

Crédit: Panoramic

Prendre son temps ou tout envoyer ?

La vitesse de course n’a finalement que peu d’importance et prendre son temps semble bel et bien le meilleur moyen de frapper ses coups de pied de réparation. Une preuve éclatante arrive d’un pays pas forcément connu pour son appétence footballistiques. Pourtant, Yasuhito Endo est bien l’une des meilleures gâchettes mondiales aux 9,15m. Le secret du Japonais ? Il marche avant de frapper.
"En douze années à Osaka, c’est 25 tentatives transformées sur 28" explique encore Lyttleton. Balotelli, dans un autre genre, en est à 15 réussis sur 19. Mais, technique ou pas, c’est - attention cliché - dans la tête que tout se joue.
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Mario Balotelli

Crédit: Eurosport

Les cadeaux empoisonnés de Messi

Car le point commun de ces ratés trouve leur origine chez un seul homme Lionel Messi : la Pulga, tireur attitré au Barça, a souvent décidé "d’offrir" ces penalties à Neymar. Ce fut le cas contre City où, après y être allé de son triplé et avoir provoqué la faute dans la surface, le quintuple Ballon d’Or a délégué.
Et, outre le poids supplémentaires que les "joueurs gradés" ont sur leurs épaules, tout est une question de préparation. "Barcelone a un problème avec son leadership concernant les penalties" avance Ivan Castello, journaliste à Eurosport.es. "Messi et Suarez ont aussi raté des tentatives car celui qui tire n’est défini qu’à la dernière minute, en fonction du score et des buts déjà inscrits". Soit la pire décision possible tant un tireur qui découvre qu’il est choisi à la dernière minute n’est pas dans les bonnes dispositions psychologiques. Grand joueur ou non.
Neymar peut bien continuer à tirer ses penalties de la façon qu’il veut. Tant qu’il n’aura pas été briefé avant, le Brésilien ne pourra être dans les meilleures conditions et transformer (presque) à coup sûr ses tentatives. Prise d’élan bizarre ou non.
* "Onze mètres - La solitude du tireur de penalty", Ben Lyttleton, préface de Mickael Landreau, Hugo Sport, 2015
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Lionel Messi, félicité par Neymar, a ouvert le score pour le Barça face à Manchester City, en Ligue des champions.

Crédit: AFP

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