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Avant Juventus - OL : Jean-Michel Aulas a-t-il perdu la main ?

Cyril Morin

Publié 01/11/2016 à 23:57 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - Alors que l’OL est au bord de l’élimination en Ligue des champions, Jean-Michel Aulas continue de défendre son club bec et ongles. Mais, après 29 ans de règne au sein du club rhodanien, qu’il a porté au sommet, le président lyonnais semble moins souverain ces derniers temps.

Jean-Michel Aulas, le président de Lyon - 2015

Crédit: AFP

Une vraie bouffée d’air frais. Et elles sont rares en ce moment du côté de l’OL. La victoire à Toulouse samedi (1-2), grâce à un doublé d’Alexandre Lacazette, a permis au club de sortir (un peu) la tête de l’eau. De quoi profiter l'espace de quelques heures ? Même pas. En tout cas, pas pour Jean-Michel Aulas. Après ce succès, il a dégainé sur Twitter. Et a sorti l’artillerie lourde.
Rien de nouveau sous le soleil ? Après tout le patron lyonnais a toujours été épris du réseau social. Mais cette sortie cristallise aussi une sensation qui s'est installée depuis plusieurs semaines : Jean-Michel Aulas n’est plus aussi souverain que par le passé.

Au mercato, des choix contestables

Tout commence avec un été mal compris. Et un mercato difficilement lisible. Pas forcément mauvais malgré ce que laissent à penser les récents résultats. Après tout, réussir à garder Alexandre Lacazette, Nabil Fekir et Corentin Tolisso est un petit exploit, quelles que soient les offres reçues. Finalement, ce sont davantage les choix pour compléter l’effectif lyonnais et la panique pour trouver une doublure à Lacazette en fin de mercato qui ont laissé perplexe.
Surtout, ce qui constituait un point fort lors de la domination lyonnaise semble être devenu son principal boulet. Yanga-Mbiwa, Nkoulou ou Morel sont autant de symboles de cette perte de flair. Et si Jean-Philippe Mateta a tout d’un attaquant prometteur, il n’a pas encore la carapace nécessaire pour assumer en l’absence de Lacazette. Autrement dit, le temps des Lisandro Lopez, Juninho ou Cris semble loin. Très loin.
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Nicolas Nkoulou et Mapou Yanga Mbiwa (Lyon)

Crédit: Panoramic

Le retour d’Houllier et l’imbroglio Adebayor

Alors, pour revivre un âge d’or passé, Jean-Michel Aulas a décidé de rapatrier certains glorieux visages. Nommé "conseiller extérieur en matière sportive" le 1er septembre dernier - juste après un mercato où ses réseaux et avis auraient pu être utiles - Gérard Houllier a donc retrouvé le quotidien lyonnais, qu’il avait magnifié entre 2005 et 2007.
Et, très rapidement, les choses ont tourné au vinaigre. Entre son implication toujours en cours du côté du Red Bull Salzbourg, ses relations compliquées avec Bernard Lacombe, pourtant fidèle parmi les fidèles d’Aulas, et son poste aux contours flous, Houllier est un peu devenu celui dont tout le monde parle sans trop savoir ce qu’il fait. Pourtant, le boss a pris publiquement fait et cause pour son ancien coach. Jusqu'à présent, cela ne porte pas ses fruits et le seul fait d'arme d'Houllier est d'avoir mis ce débat sur la place publique en accordant des interviews aux mots bien sentis dans la presse.
Et que dire de la gestion du dossier Emmanuel Adebayor ? En soit, donner le dernier mot à son entraîneur quant au recrutement n'a rien de stupide. C'est même tout l'inverse. Mais, là encore, en médiatisant cette affaire et en annonçant qu'Adebayor allait passer un entretien d'embauche, Aulas n'a rendu service à personne. Ni au joueur, qui s'est senti humilié une fois le refus officialisé, ni à Houllier, qui s'est activé pour rien, ni à Genesio qui a été envoyé en première ligne sans avoir demandé grand-chose.
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Gerard Houllier

Crédit: Panoramic

Une communication moins sereine

Face aux critiques, Aulas a donc préféré une riposte offensive. En mode bulldozer. Et, c'est son terrain de jeu favori, Twitter, qui a donné à la communication olympienne un côté ubuesque. Là encore, reconnaissons un mérite à Jean-Michel Aulas : il est probablement le seul président d'un club du calibre de Lyon à aller discuter avec ses supporters et à répondre directement aux questions sur les réseaux sociaux. C'est novateur et, sur le papier, très pertinent.
Sauf que ses saillies après la victoire contre Toulouse ont été vives, trop vives, face à de simples supporters inquiets. Et qu'est-ce qu'un club sans ses supporters ? Pas grand-chose. A trop vouloir défendre son bilan bec et ongles, Aulas en oublie l'essentiel : c'est par la concession et par la conciliation que l'OL ira mieux. Avec tout le monde, supporters inclus.
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Jean-Michel Aulas prend une photo du Parc des Princes - L1 2016

Crédit: AFP

Une crise non-assumée

C'est finalement le noeud de tout. L'OL va mal. Le fond de jeu, si alléchant les six derniers mois la saison passée, s'est délité et les cadres, hormis Lacazette et Tolisso, ne répondent pas encore totalement présent. Et les chiffres sont accablants puisque avant Toulouse, jamais l'OL n’avait présenté autant de defaites (9) en aussi peu de matches (15). Pourtant, Jean-Michel Aulas a toujours nié en bloc et a joué la méthode Coué. Pour schématiser, tout va bien madame la Marquise, tout va se résoudre avec le temps.
Aulas reste le boss et a décidé de continuer avec Genesio. Cest son droit même si certains choix du technicien posent question. Il n'empêche, après la défaite au Parc OL face à la Juve, il suffisait de dire que les Bianconeri étaient meilleurs, même à 10, et que Lyon devait baisser la tête et se remettre au travail. Mais le président lyonnais a préféré rejeter la faute sur d'autres, les médias principalement, accusés d'orchestrer un complot anti-OL.
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Aulas : "Quand vous voyez un grand journal souhaiter la défaite de l'OL..."

Alors que le PSG est entré dans un nouveau cycle, l'OM dans une nouvelle ère et l'OGC Nice dans une nouvelle sphère, l'OL semble aller (pour l'instant ?) à contre-sens. La faute à Aulas ? En partie. Mais il ne faut pas oublier qu'en 29 années de règne, les crises sont passées et Lyon s'est toujours relevé. Dans les moments compliqués, le boss rhodanien se prête à la méthode du paratonnerre. Se montrer pour encaisser à la place des autres. Jusqu'à présent, cela a toujours fonctionné. Pour combien de temps encore, c'est toute la question...
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Jean-Michel Aulas, le président de l'OL

Crédit: AFP

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