Avant PSV-Bayern : Après une saison au top, Kingsley Coman est dans le dur

Une stat qui fait mal pour commencer : 0 minute. Soit le temps de jeu de Kingsley Coman en Ligue des champions cette saison. Et personne ne reproche à Carlo Ancelotti de le laisser sur la touche, tant le Français ressemble peu à l'ailier flamboyant qui affolait les défenses lors de ses débuts au Bayern Munich, la saison dernière. A 20 ans, l'attaquant international marque un premier palier dans sa progression. Ancelotti ne l'a pas aligné samedi en championnat contre Augsbourg (3-1), et il pourrait bien faire banquette aussi mardi face au PSV Eindhoven en Ligue des champions.

Mehmet Scholl, l'ancien international aujourd'hui consultant pour la télévision, l'a récemment éreinté, associant d'ailleurs à ses critiques Renato Sanches, le Portugais âgé de 19 ans désigné meilleur jeune joueur du dernier Euro en France mais qui n'a toujours rien montré avec le Bayern. "Coman et Sanches ne travaillent que pour eux-mêmes. Ils ne savent absolument pas où ils doivent courir. Le Bayern a un problème structurel avec eux", a commenté Scholl, avant de viser spécifiquement le Français.

Les mots sont durs mais reflètent une réalité : Coman n'a pesé sur aucun des matches qu'il a disputés cette saison, et ses prestations sont à des années-lumière de celles des "vieux" Ribéry et Robben, qui jouent dans le même registre que lui. Revenu de blessure mi-septembre, le Parisien n'a été titulaire que cinq fois sur les onze derniers matches, a été remplacé quatre fois avant la fin, et n'est jamais entré en jeu en C1. Il n'a en outre marqué aucun but.

Les raisons de ce passage à vide sont difficiles à cerner. Coman lui-même ne s'est pas exprimé publiquement depuis des semaines, et les dirigeants du club n'ont pas pour habitude de commenter les périodes de méforme de leurs joueurs.

Seul Karl-Heinz Rummenigge, ex-international et aujourd'hui patron du Bayern, a cherché à protéger le Français en rétorquant à Scholl : "Je dis qu'il faut se souvenir de nos propres jeunes années. Ca permet de se rendre compte qu'on avait aussi des hauts et des bas. Je me rappelle, quand j'avais 18, 19 ans, je n'ai pas toujours joué au meilleur niveau. C'est ce que l'on croit aujourd'hui, mais ce n'était malheureusement pas le cas".

Certains mettent en cause la fatigue accumulée avec l'Euro, après une saison 2015-2016 intense. D'autres rappellent que Coman s'est blessé en août à l'entraînement, et qu'il a manqué la fin de la préparation. D'autres encore se demandent si le départ de Pep Guardiola et l'arrivée d'Ancelotti ne l'ont pas déstabilisé. Plusieurs sites web ont récemment colporté une rumeur affirmant même que Guardiola pourrait tenter d'attirer le jeune espoir à Manchester City la saison prochaine.

La balle, pour l'instant, est dans le camp du Bayern. Coman est prêté par la Juventus Turin pour deux saisons, mais le club allemand dispose d'une option d'achat pour 21 millions d'euros, à lever le 30 avril prochain dernier délai. Le marché ne serait ouvert pour City, ou d'autres, que si le Bayern y renonçait. "Si le Bayern ne l'achète pas ?", s'est interrogé récemment le patron de la Juve Giuseppe Marotta devant l'assemblée générale de ses actionnaires, "eh bien il revient ici (...) Mais je n'y crois pas, parce que le Bayern va l'acheter". Le Bayern, dans l'affaire, joue son statut de grand d'Europe. Munich compte sur Coman, Sanches, et également Douglas Costa, pour succéder au duo magique Robben-Ribéry (32 et 33 ans). S'ils n'atteignent pas très vite le niveau requis, c'est le club qui risque de connaître un passage à vide.