"Ce qui va rester dans l'histoire, ce n'est pas le résultat, c'est ce qu'il s'est passé mardi"

Derrière les micros, des armes. C'est dans un décor inhabituel, au milieu de la police allemande et des fourgons des autorités que les joueurs, sous bonne escorte, ont répondu aux questions des journalistes. Un jour après l'attaque contre l'équipe de Dortmund, le climat était tendu, les mines fermées et les bus des deux formations sous haute protection. La victoire de l'ASM (2-3) a rapidement été reléguée au second plan dans la bouche de Monégasques très graves après le coup de sifflet final.

Aucun triomphalisme, très peu de sourires. Et c'est Jardim qui a le mieux résumé le sentiment général : "Ce qui va rester dans l'histoire, ce n'est pas le résultat, c'est ce qu'il s'est passé hier (ndlr : mardi)." Difficile de passer outre. "On est tous avec Bartra", a assuré Kylian Mbappé, auteur d'un doublé ce mercredi soir. "On est triste pour Bartra et Dortmund", a réagi Bernardo Silva après la rencontre. "C'est une situation difficile pour nous mais encore plus pour eux." L'ASM a fatalement été touchée par les évènements.

Présents au stade après l'attaque du bus allemand, les hommes de Jardim ont vécu les évènements dans un climat lourd. "On avait des informations qui tombaient toutes les demi-heures, c'était compliqué et on a subi les évènements", a fait savoir Kylian Mbappé. "J'ai essayé d'avoir Ousmane (ndlr : Dembélé) parce que c'est mon ami. Je ne souhaite à personne de vivre ça parce qu'on était dans l'attente. On a su que Bartra était touché mais on n'avait plus d'information. On a craint le pire, on s'est inquiété. C'était compliqué à vivre."

Mais puisque l'UEFA en avait décidé ainsi, il a bien fallu disputer un quart de finale de la Ligue des champions. "C'était évidemment un contexte particulier, c'était difficile pour les deux équipes, surtout pour Dortmund, mais le foot doit être plus fort et pas pris en otage par ces évènements", a réagi Vadim Vasilyev, le vice-président de l'ASM. "Je suis très triste de ce qui s'est passé, mais on était content que le foot reprenne ses droits. Il y a eu un beau spectacle", a tenté de se convaincre Valère Germain. Monaco a fini par se mettre "au niveau d'un quart de finale de Ligue des champions" (Mbappé) parce qu'il n'avait pas le choix et parce que ses joueurs devaient avant tout rester "des professionnels". Le Borussia, lui, a mis 45 minutes pour se mettre au niveau. Mais comment lui en vouloir ?