Comment le Barça s’est remis dans le bon sens en trois semaines avant le retour face au PSG

Peu habitué aux claques, le Barça aurait pu s’écrouler après celle reçue à Paris le 14 février dernier (4-0). Bien au contraire, il a relevé la tête avec brio et signé quatre victoires en autant de matches sur la période, dont une particulièrement précieuse face à l’Atlético Madrid (1-2).

Même l’annonce du départ en fin de saison de Luis Enrique, faite - à la surprise générale - mercredi dernier, n’a rien changé au constat. Si le défi qui se présente à lui est immense, le FC Barcelone s’est particulièrement bien préparé à la mission titanesque que représente pour lui le 8e de finale retour de Ligue des champions, ce mercredi face au PSG.

Ce n’était pas forcément les matches les plus compliqués de la saison, c’est vrai. Mais dans une saison où ils ont souvent été accrochés en championnat (par la Real Sociedad, Villarreal ou encore le Bétis, fin janvier), les joueurs de Luis Enrique peuvent savourer la série de quatre victoires consécutives entretenue depuis la débâcle parisienne.

Quatre victoires, dont deux cartons à domicile à quelques jours du match retour : il n’en fallait pas plus pour que le Camp Nou, la presse catalane et les supporters du Barça s’enflamment, plus persuadés que jamais que l’exploit est dans leurs cordes.

S’il s’en tient à l’analyse purement statistique de ces quatre succès, Luis Enrique peut faire deux constats. D’abord, le Barça est prêt à marquer des buts. En enfilant six puis cinq buts à ses deux derniers adversaires, le champion d’Espagne en titre a envoyé un signal au PSG : il est capable du festival offensif auquel il est contraint pour se qualifier.

Mais la victoire qui a précédé ces deux gifles n’est pas moins intéressante pour Barcelone. En allant battre l’Atlético sur sa pelouse (1-2), dans les dernières minutes et après une prestation moyenne, les coéquipiers de Samuel Umtiti ont fait la démonstration d’une force de caractère qui pourrait leur être utile mercredi. "Gagner contre un adversaire comme l’Atlético, c’est un coup de fouet important pour la confiance des joueurs", avait d’ailleurs reconnu Luis Enrique en fin de match.

Comme Laurent Blanc et son 3-5-2 la saison dernière, Luis Enrique a changé de système de jeu en vue du match retour. Sauf que lui l’a préparé et mis à l’épreuve en championnat, avec la réussite sus-citée. Fini le 4-3-3 qu’Unai Emery avait brillamment contré à l’aller, le technicien catalan a disposé son équipe en 3-4-3 ces derniers temps. Comme Cruyff et Guardiola en leur temps, Enrique a donc cédé aux charmes de ce système qui offre - quand il est bien maîtrisé - à la fois une assise défensive, un surnombre dans l’entrejeu, et une liberté plus grande aux attaquants. Tout ce qui a conduit le Barça à réaliser, samedi soir, une de ses performances les plus abouties de sa saison.

C’est le grand gagnant du passage au 3-4-3 : Lionel Messi est devenu (encore plus) incontournable dans le jeu catalan. Lui qui n’est plus contraint d’occuper le couloir droit se retrouve désormais souvent libre, entre les lignes, imprévisible comme à son habitude. Face au Celta, il a donné l’impression d’aspirer tous les ballons. Le tout ponctué de deux buts et de deux passes décisives. Rien que ça.

En 2013, sur une jambe, il avait éliminé presque à lui seul le PSG en quart de finale retour (1-1 après le 2-2 du match aller). Et quatre ans plus tard ? La performance est XXL… mais le talent de l’Argentin aussi. D’autant plus que Messi aura avec lui Andres Iniesta. Le milieu de 32 ans revient de blessure et n’a été que peu influent au match aller.

Depuis trois semaines, il est utilisé avec parcimonie par son entraîneur afin d’être prêt à faire "un grand match contre Paris". Pas de doute, donc ; Luis Enrique a mis tous les ingrédients de son côté pour donner à son équipe la possibilité de créer l’exploit. Pas sûr que cela suffise… mais ça donne terriblement envie de regarder le match retour.