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Dortmund - Monaco (2-3) : Un titre, et vite si possible, pour cette génération monégasque

Martin Mosnier

Mis à jour 13/04/2017 à 18:38 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS – La victoire à Dortmund (2-3) a rapproché l'AS Monaco des demi-finales de la Ligue des champions. En bonne position dans trois compétitions, l'enthousiasmante armada de Leonardo Jardim ne doit pas finir la saison bredouille.

Monaco, tombeur de Dortmund

Crédit: Panoramic

Si le football était juste, quelques étoiles dorées orneraient l'écusson des Pays-Bas, la bande à Zico et Socrates en aurait ajouté une, en 1982, au-dessus de celui de la Seleçao et l'OM de Bielsa n'aurait certainement pas fini sa saison bredouille. Mais le football est injuste, souvent cruel, et prend un malin plaisir à punir les romantiques. Il préfère bien souvent les pragmatiques, l'ordre au déséquilibre, la rationalité à l'audace, la transpiration aux inspirations. Et fait peu cas du mérite. Ce Monaco 2016-2017 va-t-il rejoindre un cimetière des élégants déjà copieusement garni ? Je ne préfère pas l'envisager.
Depuis fin juillet et son tour de qualification de Ligue des champions jouée en Turquie, Monaco danse, régale, s'amuse. De l'insouciance, de l'enthousiasme. Sa cote de sympathie déborde très largement mon cas personnel. C'est une équipe facile à aimer et, aujourd'hui, elle reçoit une affection proportionnelle au spectacle qu'elle propose.
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Mbappé, symbole du charme monégasque

Crédit: Panoramic

Apprendre de 2004 et laisser une trace indélébile

La France puis l'Europe se sont laissées conquérir par la douceur des arabesques de Bernardo Silva, par l'élégante puissance de Lemar, par le génie précoce de Kylian Mbappé. Chaque fois que Monaco joue ou presque, il se passe quelque chose. L'équipe est portée par un souffle, une audace. Et de vraies performances. Face à l'ASM, le Manchester City de Pep Guardiola a fait une croix sur ses ambitions européennes, Dortmund a perdu son invincibilité à domicile qui tenait bon depuis 16 mois et, en L1, le PSG a trouvé un adversaire plus fort que lui.
Ce n'est pas rien. Mais ce n'est pas grand-chose. Cette génération doit rapporter un trophée, laisser une trace pour qu'on se souvienne d'elle. L'expérience de sa devancière en 2004 est une nécessaire piqûre de rappel. Personne n'imaginait l'enthousiasmante bande à Didier Deschamps perdre les 8 longueurs d'avance qu'elle possédait sur l'OL en L1 ou s'incliner face à Porto en finale de C1 après avoir sorti les Galactiques du Real et Chelsea. Ce qu'il en reste aujourd'hui ? Quelques instantanés et, surtout, un immense sentiment de gâchis.
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Patrice Evra (à droite), à la lutte avec Pedro Mendes, lors de la finale de la Ligue des champions 2004 entre Monaco et Porto

Crédit: Panoramic

Le risque de l’éparpillement cet été

En demi-finale de la Coupe de France, solidement assis sur le trône de L1 et proches du dernier carré de C1, Jardim et ses hommes n'en sont pas là. Mais il faudra s'imposer au Parc pour continuer l'aventure en Coupe, résister à un calendrier peu favorable en championnat et, pour décrocher le Graal suprême, se débarrasser d'un grand d'Europe au moins (la Juventus, le Real ou l'Atlético par exemple), dont les styles leur conviendront certainement moins que le jeu à haut risque de City ou Dortmund. Il ne suffit pas d'aborder le printemps dans un fauteuil pour passer l'été au chaud. La finale de la Coupe de la Ligue a rappelé à Monaco la nécessité d'aller au bout de ses idées. Crispés au Parc OL, les Monégasques ont livré ce soir-là leur match le plus inabouti de la saison.
A Dortmund (victoire 2-3), ils ont fait preuve d'une immense maturité dans un contexte lourd et pesant. Les circonstances ont sans doute plombé le Borussia en première période mais l'ASM et ses supporters, dignes et conquérants, ont eu le mérite d'être à la hauteur des évènements. Il faudra l'être jusqu'au bout de cette saison car il y a urgence. Si les Monégasques sont jeunes et pleins d'avenir, Monaco n'a pas le temps et c'est bien de son présent dont le club doit se soucier.
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Dortmund Monaco

Crédit: AFP

Le risque de voir ses talents s'éparpiller aux quatre coins de l'Europe cet été est réel. Kylian Mbappé mais plus sûrement Bernardo Silva, Fabinho, Tiémoué Bakayoko ou Djibril Sidibé risquent de capitaliser sur leur exceptionnelle saison pour se faire une place chez les cadors européens. Comme Patrice Evra, Emmanuel Adebayor ou Shabani Nonda en 2004. La belle épopée monégasque n'avait pas connu de lendemain. Monaco n'avait pas eu droit à une seconde chance. Et avouez qu'il serait vraiment rageant que cette génération laisse passer la sienne.
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