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Emmené par Kylian Mbappé, Monaco a réalisé un magnifique parcours européen

Martin Mosnier

Mis à jour 10/05/2017 à 20:14 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS – La formidable épopée de Monaco en Ligue des champions s'est terminée ce mardi à Turin face à l'inamovible Juventus. Mais le parcours de l'ASM suscite toute notre admiration. Pour sa fraîcheur, son audace et son caractère inattendu.

L'AS Monaco avant la demi-finale retour contre la Juventus.

Crédit: Getty Images

C'est l'histoire d'une équipe sans prétention. Une jeune bande de gamins propulsés dans le grand bain sans trop savoir s'ils ont pied. Le destin d'une vingtaine d'hommes partis sans certitude et arrivés au pied du plus grand rendez-vous de la saison. C'est l'histoire de l'AS Monaco qui a fait souffler un formidable vent de fraîcheur sur une épreuve verrouillée à double tour. Cette épopée a démarré dans l'anonymat du troisième tour de qualifications à Istanbul pour finir dans le boucan d'un Juventus Stadium plein à craquer. La trajectoire est aussi unique qu'inattendue.
Depuis plus de dix ans désormais, la Ligue des champions ne s'offre plus aux sans-grades et son dernier carré VIP n'admet souvent que les habitués. Cette année, le Real, patron des lieux, la Juve et l'Atlético ont formé un trio attendu. Ces trois-là ont leur place réservée. Le Bayern et le Barça aussi quand ils ne se croquent pas entre eux à l'aube de l'avant-dernière marche. Au rendez-vous du printemps européen, ils sont l'expression de l'inéluctable entre-soi des hyperpuissances. Monaco n'est pas dans le besoin, ne nous trompons pas. Mais à l'échelle de la Ligue des champions, l'ASM est un nain et la retrouver à ferrailler avec la crème de la crème nous rappelle un temps béni où la dernière ligne droite de la C1 offrait un casting parfois inattendu.
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2017, Mbappé, Dani Alves, Juventus-Monaco

Crédit: Getty Images

Une rareté

Bien sûr, Monaco a fini par sa casser les dents sur l'indéboulonnable Juve. Sur son expérience, sa maîtrise et son sang-froid. La Ligue des champions ne s'offre pas aux sans-grades, vous a-t-on prévenus, et sa finale cette année en sera le plus parfait témoignage. Il n'empêche. Le rêve s'est étendu jusqu'au mois de mai. Une rareté pour une équipe si peu programmée pour de telles hauteurs, une rareté pour le football français. Après sept saisons d'absence, la L1 a retrouvé le dernier carré et on aurait tort de bouder notre plaisir. Parce que le PSG s'est tant de fois casser les dents sur les quarts et parce qu'aucun autre club ne semblait en mesure de briser ce plafond de verre.
Monaco s'y est employé avec panache et audace. Ce qui ne gâche rien à l'affaire. La phase de poules, malgré une victoire à Wembley face à Tottenham (1-2), ne laissait rien présager à l'image du meilleur joueur de l'ASM, Kamil Glik. C'est paradoxalement une défaite qui a révélé le potentiel de Monaco. Celle concédée à sur la pelouse de City (5-3) au terme d'une bataille inoubliable. Un soir où les étoiles brillent un peu plus que d'habitude (Lemar, Bernardo Silva, Falcao) et où d'autres naissent (Mbappé).

Vertiges, ivresse et moments de grâce

Mais l'ASM ne s'est pas complaint dans ce rôle de perdant magnifique, elle a combattu l'idée que ces situations-là se terminent mal en général pour les clubs français. Ambitieuse, elle n'a pas renié son nouvel ADN, a insisté sur ses points forts pour renverser le Manchester City de Pep Guardiola puis le flamboyant Borussia Dortmund. Avec quelques instants de grâce à la clé. Je retiendrai le dernier quart d'heure avant la pause à l'Etihad Stadium et, même si le contexte pesant avait largement anesthésié le Borussia, les 25 premières minutes au Signal Iduna Park. Beaucoup de vertiges, de l'ivresse aussi.
Le parcours des hommes de Jardim a réhabilité l'offensive dans un football français parfois corseté et à court d'idée. Il rappelle qu'il n'est pas nécessaire d'avoir les reins aussi solides que le PSG pour avoir des ambitions dans le jeu. Après tout, Mbappé, Lemar, Fabinho et Bernardo Silva n'ont coûté que 27 millions d'euros à eux quatre. Espérons que Monaco suscite des vocations en L1.
Il fallait profiter de ces derniers mois, les chérir, parce qu'il n'est pas certain qu'il y ait des lendemains. Cette génération va s'éparpiller aux quatre coins de l'Europe. C'est le destin d'un club pas assez puissant pour retenir ses joyaux. Les succès européens se construisent sur la stabilité des effectifs. Et par définition, les miracles se reproduisent rarement deux fois. Alors merci Monaco. Merci pour les frissons. Merci pour l'insouciance. Merci pour l'inattendu. Merci pour la générosité. Merci pour les souvenirs. Merci pour les promesses. Et merci de les avoir tenues.
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Kylian Mbappé célèbre la qualification de l'AS Monaco pour les quarts de finale de la Ligue des champions.

Crédit: Panoramic

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