Epargné en France, l'arbitre de Barça-PSG (6-1) est sévèrement critiqué en Allemagne

Son rôle n'a pas été souligné plus que ça mais il n'a pas été inexistant pour autant. L'arbitre allemand Deniz Aytekin a été l'un des acteurs marquants de ce mémorable huitième de finale retour de Ligue des champions entre le Barça et le PSG (6-1). Après cette incroyable soirée au Camp Nou, la presse française s'est logiquement concentrée sur la déroute parisienne, celle de Catalogne a célébré la remontada barcelonaise. C'est une question de point de vue. En Allemagne, certains journaux se focalisent davantages sur les décisions litigieuses et contestables de l'homme au sifflet.

"Aytekin a facilité la remontada du Barça, note ainsi le quotidien berlinois Der Tagesspiegel. Il a eu beaucoup de problèmes à contrôler le match durant les dernières minutes. Le deuxième penalty n’existait pas et le premier est discutable. Comme toujours, le favori a eu la chance de son côté au bon moment". Comme le relève ce journal allemand, les grandes équipes obtiennent très souvent des décisions arbitrales favorables, surtout lorsqu'elles dominent outrageusement une rencontre et sont soutenues par un public bouillant comme ce fut le cas mercredi soir. Ce n'est pas une nouveauté.

Cette habitude bien connue des arbitres d'intervenir en faveur des formations les plus prestigieuses ou de ne pas les sanctionner comme il se devrait n'empêche cependant pas Die Welt, un trois plus grands quotidiens outre-Rhin, de mettre en évidence "le rôle controversé de l'arbitre allemand". Le journal rappelle d'ailleurs la chronologie des faits de jeu litigieux qui ont émaillé cette folle soirée.

Dès la 8e minute, Neymar a réclamé sans succès un penalty pour une main de Marquinhos dans sa surface. Draxler n'a pas été davantage entendu quand Mascherano a contré de la main son centre dans la surface catalane trois minutes plus tard. Déjà averti pour un tacle par derrière sur Cavani (23e), Piqué a échappé à un second avertissement peu avant la pause malgré une faute d'anti-jeu sur l'attaquant parisien (43e).

En seconde période, Neymar a simplement reçu un carton jaune malgré un geste d'agacement d'humeur manifeste et un coup volontaire dans les mollets de son compatriote Marquinhos. Après le match, Mascherano a reconnu avoir faute sur Di Maria qui s'apprêtait à frapper face au gardien barcelonais mais M. Aytekin n'était alors pas intervenu (85e). Enfin, Suarez a obtenu un penalty pour une faute peu évidente de Marquinhos à la dernière minute du temps réglementaire.

Dès le lendemain du match, la presse madrilène, qui ne porte pas le Barça dans son coeur, assurait que la prestation de M. Aytekin n'avait pas été appréciée par les dirigeants de l'UEFA. Le quotidien Marca avançait même l'idée que Pierluigi Colina, responsable de l'arbitrage de l'instance européenne, ne souhaitait plus voir l'arbitre allemand officier de nouveau cette saison lors des prochains matches de Ligue des champions. Cette information sera confirmée ou contredite lors des quarts de finale.