L’antisèche : Pour rejoindre le Top 16 de la C1, Lyon devra changer de braquet

L'OL repart avec la victoire mais que ce fut poussif… Les joueurs de Bruno Génésio ont longtemps buté sur le Dinamo Zagreb, regroupé à dix derrière pour mieux contrer. Et la formule a bien failli fonctionner tant les Lyonnais se sont montrés peu inspirés pour contourner le bloc local, aussi bas que compact. Les tentatives de loin de Ferri ont donné quelques frissons fugaces mais pas de quoi enlever cette impression de domination stérile qui est restée accrochée aux basques des Lyonnais jusqu'à la 72e minute. Avant le déboulé de Rafael et le but salvateur de Lacazette. Les Gones ont eu très chaud mais l'essentiel est là : la victoire et l'espoir d'une qualification pour les 8es.

Titulaire surprise du 4-3-3 de Bruno Génésio, Mathieu Valbuena a su rendre la confiance de son entraîneur. Bien en jambes et rare étincelle dans le jeu des Gones, l'international français a été à l'origine de la grande majorité de bons coups de l'OL. Rafael, passeur décisif, s'est lui aussi montré disponible à bon escient sur son côté droit. De son côté, Alexandre Lacazette a vécu une soirée contrastée, entre frustration à rester englué dans le bloc de Zagreb et libération sur le seul but de la soirée, son premier en Ligue des champions cette saison. La défense dans son ensemble a été particulièrement fébrile sur les rares incursions croates et peut remercier Anthony Lopes, très solide ce mardi soir.

Parfois tancé pour son manque de justesse, Rafael s'est cette fois montré des plus précieux. Le Brésilien était déjà à l'origine de la plus grosse occasion lyonnaise en seconde mi-temps et la frappe de Ferri boxée par Livakovic (48e). A la 72e minute, son incursion dans la surface et son centre impeccable pour Lacazette ont tiré une sacrée épine du pied de l'OL.

Le but d'Alexandre Lacazette pourrait peser lourd dans le parcours européen de l'Olympique lyonnais cette saison. C'est surtout le premier de l'international français en Ligue des champions cette saison, en trois rencontres. L'attente commençait à être longue pour le leader des Gones.

Jean-Michel Aulas se montrait plutôt mesuré lundi soir, se demandant si son Olympique Lyonnais ne ferait pas mieux de jouer la Ligue Europa. Ce qui est certain, c'est qu'une prestation du même genre que celle livrée ce mardi par les Gones pourrait bien les y envoyer. L'OL est peut-être mathématiquement dans la course et son prochain défi – battre le FC Séville par deux buts d'écart – n'a rien d'irréalisable. Mais l'incapacité criante des joueurs de Genesio à percer un bloc croate recroquevillé sur sa surface de réparation pose question sur leur capacité à mettre en danger la défense espagnole.

Certes, le Séville de Sampaoli offrira bien plus d'espaces à Lacazette et les siens, mais encore faudra-t-il les exploiter. Peu inspirés et parfois maladroits, les Lyonnais ont montré peu de choses offensivement ce mardi. Ils n'ont d'ailleurs inscrit que cinq buts, dont quatre contre le valeureux mais limité Dinamo Zagreb. En 4-3-3 comme en Croatie ou dans un autre système, Bruno Genesio devra avant tout construire une équipe capable de porter le ballon rapidement vers l'avant pour se montrer dangereux. Le tout en resserrant les rangs derrière où la charnière centrale Mapou – Nkoulou n'a (une fois de plus) pas convaincu. Pour obtenir sa place parmi les grands, Lyon devra s'en montrer digne dans le jeu.