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Ligue des champions - Barça-PSG : La concurrence, ce ressort qui manquait tellement à Emery

Vincent Bregevin

Mis à jour 07/03/2017 à 14:24 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - L'hiver a été bénéfique pour le PSG, qui se déplace à Barcelone mercredi (20h45) pour tenter de valider son billet pour les quarts de finale. L'équipe d'Unai Emery affiche un tout autre visage depuis la trêve hivernale. En grande partie parce que le Basque peut enfin jouer sur la concurrence, un paramètre essentiel de sa méthode.

Unai Emery félicite Angel Di Maria, héros de PSG-Barça

Crédit: Panoramic

Au départ, ce n'était qu'une simple histoire de bouteilles d'eau. Durant la première moitié de la saison, elle s'était résumée à ça au PSG. C'était pourtant l'une des évolutions attendues avec le passage à l'ère Emery. L'un des paramètres essentiels de son management. Comme il l'avait expliqué lors d'une conférence de presse assez mémorable à la fin du mois d'août. En prenant l'exemple de ces fameuses bouteilles d'eau devant des journalistes amusés.
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PSG - L'exposé d'Emery sur la concurrence avec des bouteilles d'eau

De la salle de presse au terrain, il y a eu un pas à franchir pour le technicien basque. Et ça ne s'est pas fait du jour au lendemain. La pré-saison des Parisiens promettait pourtant une transition rapide. Mais cela ne s'est pas confirmé dans la première moitié de la saison. Emery n'a pas été en mesure de mettre en place ses idées et d'imposer sa méthode. Il s'est d'abord heurté à son groupe, habitué à une autre gestion. De manière générale, et par rapport à la concurrence en particulier.
Elle n'existait pas vraiment avec Laurent Blanc. Le prédécesseur d'Emery utilisait systématiquement le même schéma de jeu et avait son équipe-type. Sa rotation d'effectif obéissait à une logique de turnover. Au regard des résultats, 11 titres nationaux remportés sur 12 possibles en trois ans et trois quarts de finale de Ligue des champions consécutifs, c'est difficile de contester l'efficacité de sa méthode.

Impliquer chaque joueur, un paramètre capital de la méthode Emery

Elle avait aussi certaines limites. Principalement quand il devait se passer d'un ou plusieurs de ses titulaires habituels. L'écart de niveau avec les "réservistes" pouvait apparaître criant, particulièrement en Ligue des champions. Aussi, cette gestion avait installé le groupe parisien dans une zone de confort dont il a eu du mal à sortir durant les six premiers mois d'Emery sur le banc du PSG. La réunion de crise provoquée par les cadres après la défaite à Toulouse (2-0) en septembre était révélatrice de ce phénomène.
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Unai Emery, seul sur son banc, lors de Toulouse-PSG

Crédit: Panoramic

C'était un contretemps pour Emery dans la mise en place de sa méthode. Le technicien espagnol a été plus ou moins contraint de revenir à un système et un style de jeu proche de celui de Blanc. Et de s'appuyer sur les mêmes hommes de base, à de rares exceptions près. C'était d'autant plus compliqué pour lui de mettre en place une logique de concurrence que les recrues estivales ne donnaient pas vraiment satisfaction, même si Thomas Meunier montait déjà en puissance.
La concurrence est essentielle pour ce PSG, car c'est un paramètre capital de la méthode Emery. Il prépare chaque match dans le moindre détail mais son travail ne s'arrête pas à ce volet technique. Le Basque a une approche très humaine et psychologique de son groupe et cela ne concerne pas seulement son onze de départ. Sa réussite, le technicien l'a aussi basée jusqu'ici sur sa capacité à impliquer chaque joueur de son groupe. Et en particulier ceux qui jouent moins ou qui ne jouent pas.

Le symbole Di Maria

Car ce sont eux qui permettent à Emery de créer la concurrence au sein de son groupe et de tirer le meilleur de chacun de ses hommes. Ce ressort, Emery n'était pas parvenu à le créer, ou à l'obtenir de ses hommes, dans les six premiers mois de la saison. C'était un obstacle trop important pour permettre au Basque d'imposer sa méthode. Et si son équipe n'adoptait pas son style, elle ne pouvait pas exprimer pleinement son potentiel.
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Angel Di Maria lors de PSG-OM

Crédit: AFP

L'hiver a changé la donne. Et le mercato a été bénéfique. Si Emery n'avait pas sorti Angel Di Maria de son onze de départ malgré ses performances insuffisantes, il n'a pas hésité à le faire avec l'arrivée de Julian Draxler. Sans le ranger au placard pour autant. Il n'a pas cessé de l'impliquer et l'Argentin a haussé son niveau de jeu pour se mettre à la hauteur des exigences de son entraîneur. Et son regain de forme, illustré par sa prestation éblouissante lors du match aller face au Barça (4-0), a incarné les bienfaits de cette concurrence essentielle dans la méthode Emery.
Le cas Di Maria est un symbole. Mais le constat est général. Les joueurs qui rentrent dans l'équipe parisienne affichent la plupart du temps le niveau de performance attendu et cela permet au PSG de conserver un niveau collectif élevé d'un match à l'autre. C'est le signe qui indique l'adhésion d'un groupe aux méthodes de son entraîneur. Ce qui ne ressemblait qu'à une histoire de bouteilles d'eau prend tout son sens aujourd'hui. Emery avait besoin de ce ressort que constitue la concurrence pour imposer sa méthode. Car sa réussite à Paris passe obligatoirement par là.
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