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Ligue des champions - Défense, mercato, Luis Enrique... Comment le Barça en est arrivé là

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 19/02/2017 à 19:31 GMT+1

Depuis plusieurs semaines, le FC Barcelone semblait moins serein. Au moment d’affronter le PSG, les Catalans pouvaient encore se cacher derrière les résultats et le talent de la « MSN ». Mais, au Parc des Princes, les certitudes barcelonaises ont définitivement explosé, révélant au monde entier les difficultés rencontrées par le Barça ces derniers temps. Et elles sont nombreuses.

Le Barça de Lionel Messi a sombré face au PSG

Crédit: Panoramic

Un milieu déjà (trop) vieillissant

Voilà des années que le milieu barcelonais n’avait pas subi un affront pareil. Etre dominé est une chose mais ne pas exister en est une autre. Mardi soir, au Parc, le trio du milieu catalan a été complètement dépassé par Matuidi et consort. La faute bien sûr à l’intensité et à la qualité des Parisiens. Mais pas que. Car cela fait des semaines que les Barcelonais souffrent au milieu de terrain. Les difficultés ont souvent été mises sur le compte des absences répétées d’Andres Iniesta, le maître à jouer catalan. Mais son retour à Paris n’a fait qu’exacerber ces problèmes.
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Barcelona's midfielder Andres Iniesta gestures on a stretcher after being injured during the Spanish league football match Valencia CF vs FC Barcelona at the Mestalla stadium in Valencia on October 22, 2016

Crédit: AFP

En manque de rythme, le capitaine du Barça a manqué ces dernières semaines, hors des terrains pour des blessures au genou et au mollet. Et, cette saison, Iniesta n’a pas suffisamment joué pour afficher la forme de "Don Andres". Au grand malheur du Barça, incapable de le remplacer. Mais ce n’est pas le seul. D’ordinaire si précieux à la récupération, Sergio Busquets, même s’il revient lui aussi de blessure, n’a plus le même impact, ni le même volume de jeu. A 28 ans, le milieu espagnol n’arrive plus à boucher les espaces aussi bien qu’il pouvait le faire il y a encore un an. Et ni Rakitic, ni André Gomes ne parviennent à le seconder.

Sans intensité, défendre à huit, ça ne suffit plus

Il faut dire que les milieux barcelonais ne sont pas vraiment aidés par le travail défensif de la « MSN ». Avoir trois attaquants aussi talentueux est un énorme avantage mais encore faut-il qu’ils fassent le boulot. Et, ces derniers temps, c’est moins le cas. Evidemment, Luis Suarez est toujours aussi actif, c’est dans la nature de l’Uruguayen d’harceler le porteur du ballon adverse. Mais ni Lionel Messi, ni Neymar ne font de même. Le Brésilien a beau avoir été le meilleur Catalan mardi soir au Parc des Princes, son impact défensif est plus que limité. Face aux "petits" de la Liga, cela peut passer. Pas en Ligue des champions et cela s’est vu face à Paris.
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Adrien Rabiot (PSG) au milieu des joueurs du Barça

Crédit: AFP

Mais, avoir la "MSN" qui ne défend pas véritablement, ça ne date pas d’hier. La différence, et elle est de taille, c’est que le Barça n’arrive plus à mettre cette intensité à la perdre du ballon. Et ce problème dans l’intensité est également valable à la possession du ballon. On est loin du FC Barcelone qui fatigue son adversaire avec une multiplication des passes, rapides, espacées et qui use. On ne voit pas la même fréquence d’appels chez les attaquants non plus. Plus frais, l’adversaire peut attaquer plus vite, plus souvent et faire plus mal, comme cela a été le cas à Paris (4-0) et face à l’Atletico (1-1) dernièrement.

Une défense sans repère et dépassée

Plus exposée, la défense catalane montre ces dernières semaines toutes les difficultés qu’on lui prête depuis quelques saisons. Bien aidée par la défense par l’attaque et la possession que prônent les Catalans, l’arrière-garde blaugrana a longtemps tenu le choc et semblé suffisamment digne pour viser la Ligue des champions. Il n’en a rien été ce mardi soir, dépassé la folie parisienne. Mais le problème est bien plus profond qu’un simple "jour sans". Depuis fin janvier, la défense catalane prend l’eau.
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Samuel Umtiti (FC Barcelone), sur la pelouse du Parc des Princes, lors de la cuisante défaite (4-0) contre Paris.

Crédit: Panoramic

Sur les treize derniers matchs, le Barça a encaissé treize buts, soit un par rencontre en moyenne. Au-delà des chiffres, c’est l’impression globale qui est inquiétante. Face à l’Atletico (1-1), il a fallu un gâchis monumental des Colchoneros pour que le Barça se qualifie. Pourtant, le retour de Samuel Umtiti aurait dû stabiliser une défense qui n’arrive pas à se trouver, malgré les bonnes performances du Français. Mais, face à Paris, même l’ex-Lyonnais n’a pas sorti la tête de l’eau. Et, comme Piqué ne montre aucun signe de sérénité, pas plus que Mascherano, Sergi Roberto ou encore Jordi Alba…

Le cas Dani Alves, symbole d’un recrutement estival raté

Et les remplaçants, ce n’est pas mieux. C’est l’un des gros problèmes du Barça cette saison. Loin de nous l’idée de penser que le Barça n’attire plus personne, loin de là. Mais c’est plus la gestion de ce recrutement qui pose problème. Avoir la "MSN", c’est l’impossibilité de se procurer des remplaçants de haut niveau. Cet été, ils sont nombreux (Lacazette, Gameiro, Dembélé et Ben Arfa notamment) à avoir repoussé les avances catalanes. Du coup, il n’y a que le seul Alcacer pour les suppléer. C’est peu, trop peu.
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Samuel Umtiti et Lucas Digne au FC Barcelone - 2016

Crédit: Panoramic

En défense aussi le recrutement n’a pas été à la hauteur. Les venues d’Umtiti et de Digne ont compensé les départs de Bartra et d’Adriano, numéro deux dans l’axe et à gauche l’an dernier. Sauf que personne n’est venu pour remplacer numériquement Dani Alvès, parti à la Juve. Le Brésilien était l’un des éléments majeurs du Barça, il avait un impact fort sur son jeu, au-delà de l’animation offensive. Les dirigeants catalans voulaient faire de Sergi Roberto l’un des deux latéraux à droite, avec Aleix Vidal. Mais l’Espagnol, milieu de formation, n’est pas un défenseur. Il ne compense en aucun cas ce que pouvait apporter Alves. Et ça s’est vu face à Paris.

Le miracle madrilène ne s’est pas reproduit

On s’était déjà aperçu des difficultés de Sergi Roberto et de la défense barcelonaise dans son ensemble face à l’Atletico, lors des demi-finales de la Copa del Rey. Sauf qu’à chaque fois, le Barça s’en était sorti grâce à un incroyable réalisme, à l’image du match retour. Archi-dominé, mangé dans les duels comme cela a été le cas au Parc des Princes, le FC Barcelone avait subi les foudres des attaques rapides des Colchoneros.
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Barcelona, Atlético de Madrid, los mil alicientes de un partido mundial

Crédit: AFP

Mais les joueurs de Diego Simeone n’avaient pas su inscrire le premier but. Au contraire, c’est Suarez, sur le 3e tir barcelonais, qui avait fait mal aux Madrilènes. Et, le week-end dernier, le large succès (0-6) sur la pelouse d’Alavès ne devait pas masquer les difficultés du Barça face au 12e de Liga. Les Catalans ont su faire preuve d’un réalisme impérial et c’est ainsi qu’ils s’en sont sortis.

Vers la fin de l’ère Luis Enrique ?

Depuis le début de l’année 2017, on a l’impression que quelque chose s’est cassée au Barça et le match catastrophique à Paris n’a fait que confirmer ses soupçons. Au-delà du jeu, c’est entre Luis Enrique et ses joueurs que le lien s’est rompu. La déclaration d’après-match de Sergio Busquets sur la préparation du match, disant que le Barça n’avait pas bien été préparé, en termes d’intensité et de tactique, est d’ailleurs symptomatique. Non, c’est une certitude, le FC Barcelone n’a pas entamé cette rencontre comme il aurait dû. Est-ce la faute à Luis Enrique ? Au moins en partie, oui.
L’entraîneur catalan n’arrive plus depuis quelques temps à tirer le meilleur de ses joueurs, qui se reposent trop souvent sur la "MSN" pour se sortir de situations compliquées. Mais, ça ne suffit plus. Pour la troisième fois depuis 2007-2008, le FC Barcelone va devoir s’imposer en finale de la Copa del Rey face à Alavès pour sauver une saison qui serait déjà en grande partie ratée si de miracle il n’y a pas au Camp Nou lors du match retour. Car, en championnat, le Barça est devancé par le Real (un point d’avance et deux matchs de retard). Luis Enrique pourra-t-il survivre à un tel désastre ? Cela se jouera dans les prochaines semaines. Le destin de l’entraîneur espagnol sera directement lié à sa capacité à relancer sa formation et faire réagir une équipe apparue amorphe au Parc des Princes. D’autant que la relation avec les joueurs semble s’être détériorés. Et c’est peut-être ça le plus grave.
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Luis Enrique

Crédit: Eurosport

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